Par Rozena Crossman.
Ce n’est pas directement l’influence maurrassienne qui s’exerce ici – comme, à un autre niveau, chez un Steeve Banon, un Steffen Miller, au sommet de l’Etat – mais une rencontre à Paris entre une journaliste américaine et des royalistes français de terrain. Il en sort ces réflexions originales et, pour le dire simplement. sympathiques à nos idées, Les États-Unis ne sont pas l’œuvre d’une dynastie mais de colons partis en terre lointaine de nations européennes fondées, quant à elles, par des dynasties. Il s’en émancipèrent et fédérèrent leurs libres États. Ce système né de cette colonisation et sous l’influence des idées du XVIIIe siècle européen, compliqué par les conséquences de son principe qui se fonde sur l’immigration multiple, serait-il au bout de ses capacités, serait-il devenu inégal aux défis du statut d’hyperpuissance mondiale ? Y suffira-t-il ? Ces questions sont aujourd’hui latentes et rendent assez compréhensibles les interrogations de la journaliste auteur de cet article comme son évident attrait pour les royalistes français qu’elle a rencontrés. A Paris.
PARIS – Le rendez-vous a eu lieu le dernier 21 janvier, anniversaire de la mort de Louis XVI. Un ami m’avait parlé de ces centaines de Français, les « royalistes », qui se réunissent chaque année à Paris pour célébrer le dernier roi de France et pleurer leur monarchie regrettée. A cette occasion, ils organisent une messe en l’honneur du monarque et de Marie-Antoinette, après laquelle ils se rassemblent dans les rues de la ville pour revendiquer/promouvoir le retour à la monarchie. J’ai pu les voir rue de Rivoli près de la Cathédrale Notre-Dame, brandir des torches en criant « Vive le roi », s’agenouillant au pied de la tombe royale.
Maintenant que je repense à mes échanges avec ces fervents monarchistes, je ne suis pas étonnée que leur mouvement soit encore actif, mais plutôt surprise de la pertinence de leurs revendications dans la situation actuelle. La situation actuelle de mon pays natal, une nation bien plus récente qui n’a jamais connu que la République, est l’une des raisons pour lesquelles les idées des royalistes me fascinent tant. En effet, alors que j’envoie mon bulletin de vote pour les imminentes élections américaines et alors même que les arguments de ces militants pourraient paraitre désuets, rétrogrades voire même complètement exotiques, je ne peux m’empêcher d’y repenser et ne cesse de les reconsidérer…
L’un des fiers partisans royalistes, membre du mouvement populiste des Gilets Jaunes, soulignait que le régime le plus favorable à l’établissement d’une réelle harmonie sociale reposait sur la gouvernance continue (et héréditaire ?) de souverains nés et spécialement éduqués pour l’administration politique et législative de leur nation. Un gouvernement qui surpasse les régimes ouverts aux individus illégitimes détachés de tout intérêt ou toute expérience réelle de l’administration et de la gestion politique d’une nation, et dont les piètres actes gouvernementaux se voient contrecarrés ou bien dissous par la majorité lui succédant, aussitôt son mandat achevé.
Et alors que je rétorquais qu’une tel régime était la porte ouverte à l’institution de la tyrannie, il me répondit que la démocratie n’empêchait nullement l’accession de despotes au pouvoir.
La dernière fois que j’ai exercé mon droit de vote, les Etats-Unis décidaient d’élire un président qui ne présente ni les qualifications requises pour un tel poste, ni d’intérêt pour le bien commun, mais un goût certain (et des compétences…) pour l’exercice de la démagogie. Cela ne devrait surprendre personne, aujourd’hui, lorsque cet individu déclare ne pas envisager une passation de pouvoirs pacifique… Donald Trump illustre parfaitement la réalité de l’argument premier des royalistes : la démocratie n’est définitivement pas à la hauteur de ses revendications… [Photo : Marche patriote « pro-Trump » dans le Minnesota – Tim Evans/NurPhoto/ZUMA]
L’angle de vue intéressant du royalisme
Désormais, je doute terriblement que l’Amérique soit capable de se remettre des dommages causés par Trump ces quatre dernières années, tant sur le territoire national que dans le Monde. De mon expérience à l’étranger, je peux affirmer que le respect international pour les Etats-Unis – qui fut longtemps l’un des bastions de notre démocratie – est en complète chute libre…
Mais si j’étais déjà dubitative quant à la situation périlleuse de nos institutions démocratiques, ne s’agirait-il pas, finalement, de se demander si la cause n’en n’est pas le régime démocratique en lui-même ? Eh bien, en un mot : « No ».
Trump peut bien être un mauvais chef d’Etat, cela ne justifie pas de le remplacer par un Roi… Pour autant, je continue à considérer l’intérêt des arguments royalistes, qui permettent de prendre la mesure de chaque démocratie. Une fois les élections passées, nous devrions continuer à réfléchir aux questions soulevées par l’opposition sur les fondements mêmes du système gouvernemental. Comment éviter ce penchant bien trop populiste des dirigeants ? Comment garantir leur qualification au poste et assurer une bonne transition entre chacun ?
Si je savais comment démontrer aux royalistes que notre démocratie vaut la peine d’être rafistolée, peut-être réussirais-je à m’en convaincre en même temps… ■
Rozena Crossman
WORLDCRUNCH
Merci à la traductrice et au transmetteur.
© JSF – Peut être repris à condition de citer la source
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Destins français …
Publication vraiment intéressante.
De plus la sinistre actualité renforce les vues de Charles MAURRAS. Je veux parler des arrêtés préfectoraux instituant le couvre feu, comme aux triste temps de l’occupation. Voilà un fonctionnaire au service du pouvoir en PLACE qui décide , alors que pour lui ou elle, le département n’est qu’un point de passage dans un plan de carrière .Un régime décentralisé laisserait le choix aux Maires, qui eux connaissent leur commune
Il serait temps de ne plus présenter Louis XVI , Marie Antoinette et leur fils, comme des victimes d’une pensée moderne , mais les montrer comme des Héros, face à la folie parisienne des terroristes sanguinaires, qui n’étaient pas comme on le prétend, en phase avec la France profonde. Louis XVI et les Etas Unis d’Amérique c’est aussi notre histoire. Les révolutionnaires étaient si forts qu’ils se sont fait doublér par Bonaparte. Depuis c’est la descente économique et sociale…
Si la France dans l’Europe doit reconstruire un royaume , il sera obligatoirement moderne, ce ne peut être un retour à l’ancien régime( c’est la crainte des Français, qui n’ont pas compris qu’il est actuellement copié par les profiteurs de la république). L’outil de gestion a changé , les avantages ont changé de personnes.
Un souverain dans son royaume du vingt et unième siècle devra être supérieur par l’esprit à notre république bananière qui en passant n’est pas aussi démocratique qu’elle le prétend. La chute de l’économie mondiale aggravée par la pandémie, sur fond de mensonge des sources qui provoquent les migrants est une occasion, de montrer qu’un souverain, l’homme extérieur , placé au dessus des partis politiques vermoulus, aurait la liberté de faire repartir l’économie et les services indispensables pour le bien de ses sujets. Rappel, nous n’avons qu’une vie…
La fidélité au Roi et à la Reine vient d’un sentiment profond d’un peuple blessé dans son être par la violence sanguinaire d’un régime , qui a pris le pouvoir par l’intimidation idéologique, la mise à mort, et la décapitation sanglante, messe noires rougies du sang des suppliciées ; Ne parlons de l’enfant Roi, véritable incarnation de cette messe noire, qui a scellée la république.
Que par ailleurs il y ait toujours un profond besoin d’unité, un regard bienveillant, pour le bien commun, pour une communauté de destin, rend bien sûr la vision royaliste sympathique.
Le drame aujourd’hui , c’est que pour lutter contre l’horreur de agressions sanglantes et horribles, qui nous révulsent , on en soit à invoquer comme un gri gri ou un disque rayé la république ou ses valeurs , ses mânes , devenue une pure tautologie qui ne convainc personne . Et pour cause ! Parce que e bien que l’enseignement de l’histoire , de notre histoire ait été sabotée ou pris en otage, par les cercles de pensée, ( même par Marcel Gauchet , grand pape) , notre inconscient sait bien sur quoi s’est bâti la république ( en France) : la décapitation ad nauseam , conçue comme un rite religieux quasi cannibale. Et après rien ! .
Ce re foulé surgit au pire moment avec l’affaire des caricatures. N’oublions quand même pas que la révolution française, cette icône, a été précédée d’une bordée de caricatures scatologiques ignobles , visant en particulier la Reine, qui ont échauffé les esprits ;
Rien ne justifie le sort épouvantable de notre collègue assassiné dans les pires conditions par ces enfants justement de la république, mais l’immense piété qu’on lui doit, ne doit pas nous faire tourner rond dans une pure tautologie , une démission de la pensée . N’avons-nous pas d’autres valeurs essentielles à défendre que la caricature, qui n’est pas le meilleur cheval, pensons à notre civilisation à l’ange au sourire de Reims. Ne donnons pas des armes à nos ennemis.
.Ce que ne peut comprendre celui qui refuse la culture à son pays nous engage une fois d e plus dans une impasse stérile et ampoulée. C’est le droit à la Vie dans notre pays à travers nos diversités, qui est bafoué, non un régime qui tourne à vide et appelle par son laxisme terrifiant ces assassinats qu’on aurait pu éviter.
Les Royalistes font souvent avec talent, appel à l’intelligence pour préréserver leur pays des catastrophes, qu’ils n’oublient pas le refoulé qui nous fait tous mourir ;
Il ya un demi siècle environ, le comte de Paris était plus connu aux Etats Unis qu’en France, et considéré comme une réelle « alternative ».
Donc rien de bien nouveau sous le soleil…
Ce qui l’est davantage, hélas, c’est cette tribune ouverte par JSF à une anti Trump. Ils sont nombreux, peut-être assez pour qu’il quitte la Maison-Blanche. Et la presse bobo gauchiste américaine y sera pour beaucoup, relayée par notre presse « nationale »…
Pourtant, je suis de ceux qui pensent que ce type assez grossier (Obama était il si talon rouge, lui?) partage avec nous certaines valeurs fortes: l’amour du pays, le goût de l’effort et du sacrifice, l’esprit conquérant, et la volonté forte de maintenir la présence de Dieu dans ce monde de brutes décadentes.
Etes-vous tellement en panne d’inspiration pour ouvrir vos tribune à des gens assez douteux?
Entièrement d’accord avec vous, Alman. Même si Trump n’est pas l’idéal, la victoire des agenouillés serait pire que tout, et pas seulement pour les USA hélas.
Mais nous sommes tous pour la réélection de Trump !!! . Ce n’est pas une raison pour s’interdire un coup d’œil dans le camp d’en face.
@ S.Alman
Vous raisonnez comme si ce site pouvait influer si peu que ce soit sur les votes aux E.U !!! (« cette tribune ouverte par JSF à une anti Trump. » …. « ouvrir vos tribunes à des gens assez douteux « ). C’est un peu surréaliste, je trouve. Sur le positif de Trump, tout à fait d’accord avec vous. C’est ça l’essentiel ! Son dernier exploit pour la Cour Suprême le prouve. Chapeau ! Mais bon, l’esprit chagrin, ce n’est pas son style !