PAR PIERRE BUILLY.
Il ne tournait plus depuis vingt ans. Mais qui pourrait l’oublier ?
Sean Connery vient de mourir, à l’âge éminent de 90 ans. Il est mort aux Bahamas, ce qui lui va particulièrement bien ; comme si le Bon Dieu (ou le Destin, si vous ne croyez pas) avait voulu faire un clin d’œil au monde entier en rappelant que c’est James Bond contre Dr. No en 1962 qui avait sorti l’acteur écossais de la grisaille où il végétait depuis son premier film, Train d’enfer de Cy Enfield en 1957.
Connery fut tellement Bond, incarnant le personnage avec un tel charisme et un tel brio dans cinq autres films de la franchise (et une fois hors d’elle, pour Jamais plus jamais en 1983) qu’on aurait pu craindre qu’il se trouvât cantonné dans le rôle, cela bien que pendant sa période bondesque entre 1961 et 1971, il ait eu la tête d’affiche dans des films notables (Pas de printemps pour Marnie d’Alfred Hitchcock) ou excellents (La colline des hommes perdus de Sidney Lumet).
Je suis de ceux qui ont pesté lorsqu’il annonça, en 1971, après Les diamants sont éternels, qu’il abandonnait le rôle de 007. Nous avions bien tort… Que de merveilles ensuite, de L’homme qui voulut être Roi de John Huston en 1975 à La ligue des gentlemen extraordinaires de Stephen Norrington en 2000 en passant, bien sûr, par Le nom de la rose de Jean-Jacques Annaud en 1986…
Il ne tournait plus depuis vingt ans. Mais qui pourrait l’oublier ? ■
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