Par Thomas.
Science grand format : Et si la Terre était unique ? Documentaire – 90 min –Réalisation Laurent Lichtenst++ein – Auteurs Bruno Bucher, Laurent Lichtenstein et Serge Brunier – Coproduction Point du jour, france.tv studio et CNRS Images, Diffusion sur France 5
Il faut bien admettre que la science, malgré la capacité qu’on lui attribue de dire le vrai immuable et objectif, a paradoxalement ceci de commun avec l’image que l’on s’est faite de la femme : elle varie souvent. On le dit et même on le chante.
Comte affirmait : « tout est relatif, voilà le seul principe absolu ». La relativité de la « vérité » scientifique n’échapperait pas à la règle, au moins en tant qu’expression qu’en donnent un temps et un lieu. Quant à la vérité scientifique en soi, elle ressemble à l’Homme en soi selon Joseph de Maistre qui disait simplement : « je ne l’ai jamais rencontré ». Nous non plus, d’ailleurs, ni personne. L’épisode de « la » Covid 19 vient de mettre en évidence ad nauseam la difficulté des hommes de science à convenir du vrai.
De quoi s’agit-il ici ? Voici : Les temps anciens ont cru que la Terre était le centre fixe du Cosmos et qu’il tournait autour d’elle. Il a fallu en rabattre. L’on a pensé ensuite que même si elle tournait sur elle-même et aussi autour du Soleil, elle était assurément la seule à être habitée, la seule où se soit constitué ce que nous nommons la vie. L’astrophysique contemporaine ayant exploré l’univers (grands télescopes, voyages spatiaux) où elle a décompté des milliards de milliards d’astres divers, et la physique contemporaine dite quantique, ont plutôt supposé qu’il devrait bien y avoir quelque part dans cette infinité de corps célestes, une ou plusieurs autres « terres », en tout cas d’autres planètes où, au sens où nous l’entendons, la vie serait apparue. Eh bien ! On lit ou l’on entend aujourd’hui couramment le contraire. Pour nombre de spécialistes, cette opinion invérifiée et sans doute invérifiable pour longtemps, aurait perdu de sa vraisemblance. Pourquoi ?
L’astrophysique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe s’était déjà étonnée de la complexité et de le précision des « réglages » (fruits du »hasard ?) qui ont été nécessaires pour l’expansion du Cosmos il y a 14 ou 15 milliards d’années et son maintien hors du chaos. Hors du tohu-bohu originel.
Aujourd’hui, si nous avons bien compris ce qui nous est expliqué, l’on s’intéresse au nombre, à la complexité et à la précision des « réglages » spécifiques qui ont aussi été nécessaires pour que les conditions élémentaires de la vie existent sur notre Terre elle-même et que la vie s’y développe jusqu’à nous. Jusqu’à une civilisation d’une complexité inouïe. Sans compter la complexité foisonnante et immense de la nature elle-même et du vivant dans son ensemble, plus étonnants encore. On est alors tenté de croire, revenant aux Anciens, que la Terre pourrait être bel et bien unique en son genre dans l’univers. (Photo : L’eau liquide, le trésor de notre planète).
Que croire ? Nous n’en savons rien, comme les camarades. Ce que nous savons c’est que de tout temps, les humains ont scruté le Cosmos avec une curiosité, une attirance, de nature sans-doute ontologique. Même aux époques où les moyens de le connaître étaient bien faibles. Ils sont immenses aujourd’hui et notre curiosité native, existentielle, pour ces espaces infinis, d’où nous savons venir, a fait avancer la connaissance dans des proportions inouïes. Mais sans qu’on ose imaginer que l’on pourra percer un jour le mystère ultime de l’Univers et de la vie. Nous avons souvent entendu Thibon citer ce vers d’Hugo qui résume la question : « La lunette en avançant fait reculer l’étoile ».
Nous ne cesserons pas de nous intéresser aux merveilles de l’ordre cosmique parce que nous sommes conscients d’en faire partie, de lui être liés. Mais nous savons aussi que la science moderne a renoncé à sa prétention très XIXe, de pouvoir un jour nous dire tout. Nous renseigner sur le Tout.
La pensée scientifique n’accompagne plus le progressisme qui a été la grande illusion de la modernité. Le progressisme n’a plus la caution de la science.
Alors, sans abdiquer notre irréductible curiosité, nous devons bien en revenir à nous occuper des affaires du monde fini. Et d’abord celui qui nous est proche. L’univers au sens des Anciens : ce qui nous entoure, ce que nous pouvons observer du regard de quelque côté que nous le tournions. « Cultivons notre jardin.» Au sens noble qu’entendait Voltaire. Il y a de quoi faire ! La modernité la plus folle, alors qu’un virus suffit à paralyser le monde, commence à se disputer la propriété de la Lune ou à envisager sérieusement de coloniser Mars. Qu’en diront les décoloniaux ? « Retrouver le chemin qui conduit chez nous » c’est ce que souhaitait le philosophe Jean-François Mattéi citant Platon. Ce vœu n’exclut pas – au contraire -l’attrait des lointains, de même que, selon Valéry, tout classicisme suppose un romantisme antérieur. « Cultivons notre jardin.» ■
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Mis en ligne sur JSF à 4h30
Notre Seigneur s’est incarné une fois de la Vierge Marie. Il est évident que cet événement ne peut pas se répéter ni sur Terre, ni sur une autre planète; je pense que nous pouvons donc dire avec certitude que la Terre est unique.