Nous revoici d’accord avec Patrice de Plunkett dont l’analyse, ici, nous paraît impeccable. Quant à sa référence in fine à la dernière encyclique du pape François, Fratelli Tutti, nous serons beaucoup plus réservés, mais c’est un autre et plus vaste sujet. Nous partageons tout à fait, en revanche l’analyse de Patrice de Plunkett sur la situation française, analyse menée avec nuance et lucidité.
Non seulement ce système est inapte à soigner une société malade, mais il a aggravé son mal.
Énième allocution mardi soir ; lassitude des auditeurs. Pour que soient crus ses froids appels à l’unité nationale, deux choses manquent à Macron : le sens de l’unité et le sens de la nation.
La nature diviseuse et méprisante du macronisme s’est trop affichée depuis 2017 : non seulement ce système est inapte à soigner une société malade, mais il a aggravé son mal.
Le mal a gagné les esprits. Dans tous les pays occidentaux et particulièrement en France, les enquêtes des psychosociologues constatent une vague d’angoisses individuelles et collectives : les gens se dressent les uns contre les autres sous tous les prétextes, les réseaux sociaux recréent moins de liens qu’ils ne résonnent de délires et d’insultes réciproques. Ce sont des symptômes. Les gens disent : “On n’en peut plus, on ne peut plus se projeter 1, la vie devient impossible !”. C’est une épidémie de pathologie dépressive, qui vient doubler celle du Covid. (Paradoxalement beaucoup de dépressifs nient l’existence du Covid : la perte de contact avec les réalités est signe de psychose).
Sous ce drame mental et moral, il y a la dissolution du tissu social opérée depuis plusieurs dizaines d’années par le système socio-économique. Corrodés par la nouvelle “règle du jeu” – mot de passe d’une idéologie prétendument “entrepreneuriale” étendue à toute la vie sociale –, les liens sociaux sont tombés en poussière ; les individus laissés à eux-mêmes (et sommés d’être des winners) se retrouvent nus et transis devant le fléau du Covid et ses effrayants effets sociaux dérivés : suppressions de postes, délocalisations etc ; car nombre d’entreprises “françaises” profitent de la situation pour ré-enclencher leur exode ultralibéral vers le rest of the world. M. Macron parlait récemment de relocaliser des productions ; l’aile marchante du patronat ne s’en soucie pas et fait ses bagages, pour l’Est-UE ou pour l’Asie. L’Elysée et Matignon ne réagissent pas.
Dans vingt ans, l’incapacité ou la connivence de notre classe politique feront l’objet de jugements sévères. D’ici là, les populations vont souffrir… C’est le moment de relire – ou de lire – Laudato Si’ et Fratelli tutti. ■
1. « Se projeter » : terme pédant passé dans l’usage commun mais venu du marketing, qui l’a emprunté au langage des études de psycho. (Naguère on aurait dit simplement : « faire des projets » ).
Je ne vois pas, de fait, le lien avec les appels de l’actuel Pape pour l’immigration et la destruction des frontières, c’est-à-dire la destruction des patries, ces communautés vivantes qui protègent ou devraient protéger familles et individus, ont à voir avec ce diagnostic de qualité.
Mais je crois que Patrice, qui fut un ami – et pour moi un grand ami – s’est attaché, après de nombreuses palinodies, à la cause de François. Quel talent gâché !
Ouais, je suis plus qu’interloqué !. Nos réserves gravissimes sur Macron ne doivent pas tout avaliser . Si Patrice de Plunkett attaque notre président, qui nous effare, il le fait à partir de la gauche, ou l’extrême gauche alors que pour nous il s’agit d’un combat pour nos valeurs, celle qui nous dépassent et permettent de vivre , de sauvegarder la civilisation, de ne pas disparaitre dans un magma indifférencié, non d’autre chose.
L’économiste Schumpeter a déjà montré que le capitalisme, dans son mouvement profond, détruit « les couche protectrices de la société « et creuse ainsi sa propre tombe » Cela peut s’appliquer à l’idéologie mondialiste. Il y a bien un ordre du politique supérieur..
Mais il y a un bon usage des libertés économiques, respectant le bien commun : Il n’y pas que l’interdiction scandaleuse de la messe, il y a la mort ou mise sous tutelles de presque toutes les entreprises petites, moyennes et même grandes soumises à des diktats sanitaires millimétrés, de de tissu social pétrifié. Donc les catholiques, qui luttent pour la liberté de culte responsable, luttent aussi pour les libertés économiques légitimes, qui n’ont rien à voir avec l’assistanat généralisé. PDP n’ a pas eu de mots assez durs dans son blog pour ces catholiques « identitaires « qui ne voulaient pas jouer le jeu, c’est-à-dire se soumettre à ces diktats digne de la Chine communiste, éradiquant toute trace de religion . ( Par ailleurs ces catholiques luttent aussi pour l’intégrité de leur foi , mise à mal en haut lieu de leur église comme l’a montré un article de J.M Guenois dans le figaro, admettons que c’est un autre débat ! ) )
Le ralliement sans nuances de PDP aux encycliques du pape, semble conduire à un No man’s land généralisé, de distribution de soupe populaire où l’église devient une immense ONG planétaire, faisant perdre tout légitimité au nations pour prendre des décisions les concernant. ( Je n’insiste pas sur la conception un peu bâclée, de la fraternité de François, très différente de celle de son prédécesseur ! )
Finalement, je préfère, et de loin, Michel Onfray, qui ne se dit pas croyant, mais qui défend ,oh miracle, « les racines chrétiennes de l’Europe » finalement plus catholique que notre …..