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Après la polémique lors d’une rencontre entre le Paris-Saint-Germain et le club turc Basaksehir, au cours de laquelle l’arbitre a indigné les joueurs en désignant l’un d’eux par sa couleur de peau, les masques tombent à la lumière des propos tenus par l’attaquant d’Istambul Dema Ba.
Cette tribune de Gilles-William Goldnadel est parue hier. Nous y retrouvons la marque de l’avocat lucide qui ne s’en laisse pas conter, fût-ce par son client. Pas besoin ici de commenter. On ne peut qu’approuver. [FigaroVox 14.12]
La peur de passer pour raciste, même à tort, même pour rien, tétanise la réflexion et interdit la discussion
Une grande partie des chroniques que je publie dans ces colonnes sont consacrées, à la lumière de l’actualité, à la thématique de la folie névrotique du temps – au sens psychiatrique – associée aux thèmes voisins des obsessions raciales ou sexuées et de la censure suspicieuse du discours des suspects par essence que sont devenus les hommes blancs.
L’une des chroniques les plus récentes était dédiée à la dictature émotionnelle exercée principalement par l’extrême-gauche racialiste dont le dernier prétexte étaient les supposées violences policières à caractère systémique. Cette fois, nouvelle étude de cas, cette dictature de l’émotion sous couvert de racisme allégué aura montré sa puissance, sa démesure, autant que sa folie à travers un match de football.
La planète entière sait en effet désormais que le mercredi 9 décembre à 21heures 22 minutes 23 secondes, lors de la rencontre entre le Paris-Saint-Germain et le club turc Basaksehir, 22 joueurs ont quitté la pelouse pour protester contre les propos jugés racistes d’un arbitre roumain.
En quelques instants, la dictature antiraciste de l’émotion a enflammé les mondes médiatique et politique. Les fédérations sportives, la Ligue Française de Football, notre ministre des sports ont loué le comportement des 24 héros. La cause était immédiatement entendue et l’arbitre roumain condamné sur-le-champ ou plutôt sur le terrain. Il faut dire que la peur de passer pour raciste, même à tort, même pour rien, tétanise la réflexion et interdit la discussion.
Mais une fois l’émotion névrotique retombée, les choses paraissent autrement moins évidentes. Il semblerait tout d’abord que ce soit sur la base d’une mésinterprétation des paroles arbitrales que le psychodrame planétaire soit né. Celui-ci s’adressant à l’arbitre de champ, lui aussi roumain, avait déclaré: «c’est le «négru» (noir en roumain). Va voir et identifie le».
Aussitôt, et de manière légitime, l’entraîneur du club turc Pierre Achille Wembo demandait à l’arbitre: «pourquoi avez-vous dit négro?». L’explication sur le malentendu linguistique arrivait déjà trop tard. Sur cette mauvaise lancée, l’attaquant remplaçant du club turc, le mirobolant Demba Ba interpelait l’arbitre en lui signifiant par décret qu’on ne saurait désigner un noir par sa couleur de peau sans être raciste.
Personnellement, si j’ignore le nom du blanc qui se trouve au milieu d’un groupe de noirs, je le désignerai par sa couleur. J’avoue même, toute honte bue, que si j’avise un inconnu de haute stature au milieu de plus petits, je ne m’interdis pas, pour le désigner, de l’identifier par sa taille.
Et pourtant je ne me considère pas comme particulièrement anti blanc ou anti grand. L’accusation de racisme par la désignation d’un noir ès qualité chromatique est d’autant plus ahurissante que le temps présent se caractérise précisément par cette obsession racialiste de l’antiracisme new age d’insister sur la couleur des gens.
C’est ainsi que le Président de la République est animé par l’étrange projet d’attribuer des noms de rue à des noirs méritants ès qualités de noirs et que notre journal du soir titrait récemment sur l’attribution par le président élu Biden d’un maroquin ministériel à un militaire: «Biden choisit un général afro-américain pour diriger le Pentagone (Le Monde du 9 décembre).
Dans Le Monde du lendemain consacré au psychodrame, le journaliste Mustafa Kessous consacrait un article élogieux au fameux Demba Ba intitulé avec pompe: «Pierre Achille Wembo et Demba Ba ont dit non au racisme». À en croire le journaliste, M. Ba serait même le parangon de l’antiracisme.
Malheureusement, la réalité, autrement plus cruelle, ne correspond pas à la description hagiographique du journal vespéral: M. Ba est en effet un soutien intransigeant de ce sultan ottoman qui transforme les églises en mosquées et surtout l’auteur de ce gazouillis électronique: «Bienvenus en Occident, là où le blanc se croit tellement supérieur que racisme et débilité deviennent banalités». Je suis aussi autant persuadé que désigner un noir sans autre épithète n’est pas raciste que je suis persuadé que l’essentialisation du blanc comme raciste est raciste. Cherchez l’injustice très actuelle.
Peux-je enfin m’interroger sur la légitimité particulière de joueurs courant sous pavillon du Qatar à participer, genoux à terre, aux grandes messes antiracistes quand on sait comment l’émirat met à genoux ses travailleurs à la peau mate ?
L’antiracisme émotionnel est l’imposture raciste dictatoriale de notre époque névrotique. ■
Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Son récent ouvrage, Névroses Médiatiques. Le monde est devenu une foule déchaînée, est paru chez Plon.
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