PAR RÉMI HUGUES.
Un « mini-dossier » en 4 parties, à paraître du 20 au 23 décembre.
(1ère parution du 30.09 au 3.10 2019).
Le feuilleton de lʼété de la presse occidentale (2019) a eu pour sujet le scabreux itinéraire dʼun enfant gâté de lʼoligarchie mondialiste, membre de la commission Trilatérale, le dénommé Jeffrey Epstein. Si la presse française a été timorée dans son traitement de cette affaire, les médias anglo-saxons ont quant à eux fait leurs choux-gras de cette sale histoire.
Les mœurs malsaines et déréglées de lʼhyper-classe
Leurs révélations ont le mérite de mettre en lumière les mœurs des élites mondiales mobiles, que Karl Marx dans Les Luttes de classes en France décrivait comme non seulement décadentes mais surtout perverses et, paradoxalement, populacières :
« On voyait se reproduire la même prostitution, la même tromperie éhontée, la même soif de sʼenrichir, non point par la production, mais par lʼescamotage de la richesse dʼautrui déjà existante ; cʼest notamment aux sommets de la société bourgeoise que lʼassouvissement des convoitises les plus malsaines et les plus déréglées se déchaînait, et entrait à chaque instant en conflit avec les lois bourgeoises elles-mêmes ; car cʼest là où la jouissance devient crapuleuse, où lʼor, la boue et le sang sʼentremêlent, que tout naturellement la richesse provenant du jeu cherche à se satisfaire. Lʼaristocratie financière, dans son mode de gain comme dans ses jouissances nʼest pas autre chose que la résurrection du prolétariat en guenilles dans les sommets de la société bourgeoise. »[1]
Entre le XIXème siècle et aujourdʼhui rien nʼa changé. Le comportement de lʼoligarchie financière est assimilable au mode de vie des racailles, ces héritiers des « apaches » des bas-fonds parisiens et des proxénètes du quartier du Panier à Marseille. La vox populi, signale Patrick Buisson, exulte en cœur : « On ne veut ni de la racaille des cités, ni de la racaille dorée que nous a apportées Sarkozy dans ses bagages ! »[2] La rapine, la violence et la manipulation sont le lot de lʼethos de lʼindividu appartenant à lʼ « hyper-classe ».
Celui-ci sʼefforce dʼassouvir son désir sans limite, à lʼombre des flics et des juges, qui en dernière instance peuvent être corrompus par de généreux pots-de-vin. À lʼombre surtout de la common decency – de la « décence commune » – du peuple, lequel est instinctivement rétif aux pratiques déviantes et a pour coutume de ne pas affectionner lʼexaltation de lʼhomosexualité, de la prostitution et de la pédophilie.
Le « conservatisme crasse » des masses populaires
Il suffit dʼécouter les chants des supporters de football – le sport populaire par excellence – pour sʼen convaincre. Les « enculés », les « pédés », les « putes », les « Marc Dutroux » ont mauvaise presse dans les stades, nʼen déplaise à Marlène Schiappa. Noël Le Graët, président de la Fédération française de football (F.F.F.), qui connaît bien sa base, cʼest-à-dire la masse des petites gens qui payent les billets des matchs, sans qui « son » sport ne serait plus quʼun astre mort, lʼa parfaitement compris.
« Interrompre un match pour des faits de racisme, dʼaccord », estime-t-il, mais pour des chants appartenant au folklore footballistique, « cʼest niet ». Et peu importe si la bien-pensance – voire la rien-pensance, quand on écoute notre ministre Schiappa – les juge « homophobes ».
Cʼest sans doute pour ne pas heurter la sensibilité populaire que BFMTV et consorts nʼont pas attisé les braises incandescentes du scandale Epstein. Ce dernier, suspecté de trafic sexuel sur mineurs, ce qui lui a valu une arrestation le 6 juillet 2019 sur le sol américain alors quʼil revenait de Paris, est décédé dans sa cellule le 10 août, dans de très étranges circonstances. Ce qui nʼest pas sans rappeler la mort bizarre, en prison, du directeur du Bonnet Rouge Michel Vigo-Almereyda, un mois dʼaoût également, cent deux années auparavant, « étranglé au moyen dʼune cordelette ou dʼun lacet de soulier, assassiné, qui sait, pour lʼempêcher de parler »[3]. (À suivre, demain lundi) ■
[1] Paris, Union Générale dʼEditions, 1962, p. 71-2.
[2] La cause du peuple, Paris, Perrin, 2018, p. 527. Ce cri saisissant est celui dʼun couple âgé, dʼextraction modeste et originaire du Pas-de-Calais.
[3] Eugen Weber, LʼAction Française, Paris, Stock, 1964, p. 124.
À lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même (Cliquer sur l’image)
© JSF – Peut être repris à condition de citer la source.
L’aristocratie se mérite. Tant que nous serons gouvernés par de telles « élites » , je resterai « populiste ».
Tu as tout dit, cher ami.