PAR RÉMI HUGUES.
Un « mini-dossier » en 4 parties, à paraître du 20 au 23 décembre.
(1ère parution du 30.09 au 3.10 2019).
Le feuilleton de lʼété de la presse occidentale (2019) a eu pour sujet le scabreux itinéraire dʼun enfant gâté de lʼoligarchie mondialiste, membre de la commission Trilatérale, le dénommé Jeffrey Epstein. Si la presse française a été timorée dans son traitement de cette affaire, les médias anglo-saxons ont quant à eux fait leurs choux-gras de cette sale histoire.
Les rumeurs vont bon train sur la mort dʼEpstein : homicide déguisé en suicide ? Ou exfiltration maquillée en suicide ? Les commentateurs spéculent sur ce décès éminemment suspect.
Epstein et ses drôles de dames
Quoi quʼil en soit, tout cela montre à quel point sa vie aura été tumultueuse. Son jet privé baptisé Lolita Express aurait transporté deux super-VIP, les deux grands Bill – Gates et Clinton – ou lʼancien Premier ministre israélien Ehud Barak.
Lolita, cʼest le titre dʼun roman sulfureux de Vladimir Nabokov ou un certain Humbert tombe amoureux dʼune nymphette de douze ans. Epstein aurait donc disposé de ce pouvoir : être en mesure de combler la lubricité des ces hommes de rang suprêmement supérieur avides de muses pré-pubères.
Le gratin fréquentait Epstein ; ainsi de Donald Trump. Mais ce dernier, à la différence de beaucoup parmi le gotha, ne cultive aucune inclination particulière pour des pratiques sexuelles transgressives. Des lolitas à la pelle, des jeunes filles en fleur à disposition, peu lui importe ! Il est fort probable que si Hillary Clinton avait remporté la présidentielle de 2016, elle qui avait pour directeur de campagne le très excentrique John Podesta (Photo), cette affaire nʼaurait pas éclaté, et donc nʼaurait pas pu être exposée urbi et orbi.
Présenté par nos journalistes stipendiés comme un personnage loufoque, si ce nʼest fou à lier – seul André Bercoff lʼavait pris au sérieux –, Trump se révèle un chef dʼÉtat sain et raisonnable, lʼincarnation au fond de lʼesprit anarchiste tory cher à George Orwell, auquel est associé lʼexpression évoquée plus haut de décence commune.
La marque de lʼÉtat-profond
Mais dans sa volonté de rebâtir son pays, de lui redonner une prospérité et un rayonnement international, Trump se heurte à un « État profond » dont Epstein fut le représentant archétypal. A-t-il été assassiné par un réseau occulte dont Emmanuel Macron vient de déceler la présence, en témoignent les propos quʼil a tenus le mercredi 21 août 2019 ?[1]
À partir de ce quʼindique Gordon Thomas à propos de Robert Maxwell, le magnat de la presse qui a été comme Epstein un agent du Mossad, la réponse qui semble la plus sérieuse est oui. Dans son essai apologétique des services secrets de lʼÉtat dʼIsraël, qui a pour titre Histoire secrète du Mossad, il écrit ceci :
« Le 29 octobre 1991, Maxwell reçut un coup de téléphone dʼun katsa de lʼambassade israélienne à Madrid qui lʼinvita à se rendre en Espagne le lendemain […]. Maxwell reçut pour consigne de prendre un avion en direction de Gibraltar, puis dʼembarquer à bord de son yacht, le Lady Ghislaine, et dʼordonner à son capitaine de cingler vers les îles Canaries, où il devrait ʽʽattendre un messageʼʼ. Robert Maxwell commit lʼerreur dʼaccepter.
Le 30 octobre, quatre Israéliens arrivèrent sur le port marocain de Rabat, se présentèrent comme des touristes amateurs de pêche au gros, louèrent un bateau capable dʼaffronter lʼocéan et mirent le cap sur les îles Canaries. […] Pendant trente-six heures, le Lady Ghislaine navigua entre les îles de lʼarchipel, restant toujours à distance de la côte et changeant fréquemment de vitesse. Maxwell expliqua au capitaine quʼil hésitait encore sur leur destination. Jamais lʼéquipage ne lʼavait vu faire preuve dʼune telle indécision.
Dans ce qui fut présenté comme une ʽʽexclusivité mondialeʼʼ intitulée ʽʽComment et pourquoi Robert Maxwell a été assassiné ?ʼʼ, le magazine britannique Business Age affirma que deux tueurs à gages avaient grimpé à bord du Lady Ghislaine après être venus en canot pneumatique dʼune vedette à moteur immobilisée non loin de là. Ils trouvèrent le magnat sur le pont arrière. Ils le maîtrisèrent sans lui laisser le temps dʼappeler à lʼaide. ʽʽUn des assassins injecta une bulle dʼair dans la veine jugulaire de Maxwell. Il ne lui fallut que quelques secondes pour mourir.ʼʼ Le magazine précisait que le cadavre fut jeté par-dessus bord et que les deux hommes regagnèrent ensuite leur yacht. Maxwell ne fut retrouvé que seize heures plus tard […].
Le 10 novembre 1991, les funérailles de Maxwell se tinrent au mont des Oliviers de Jérusalem – lieu de repos éternel des plus illustres héros du peuple. L’événement, qui ressemblait à sʼy méprendre à des obsèques nationales, fut rehaussé par la présence du gouvernement israélien »[2]. (À suivre, demain mardi) ■
[1]https://www.lopinion.fr/edition/politique/etat-profond-cette-etonnante-expression-utilisee-emmanuel-macron-195615
[2]Paris, Nouveau Monde, 2006, p. 244-5.
À lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même (Cliquer sur l’image)
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