Cette photo a 37 ans. Elle a été prise en 1983 au local marseillais du 35 rue Pavillon qui était alors le siège de l’Union Royaliste Provençale. C’est à dire de l’Action Française au pays de Maurras, Daudet et Amouretti. Il doit y avoir parmi les lecteurs actuels de Je Suis Français, nombre de militants, d’amis, de royalistes, qui se souviendront de s’y être rendus. Tous les soirs ou presque pour ceux qui y travaillaient jusqu’à pas d’heure. Pour une conférence, un repas, une réunion quelconque, pour les autres. Ce local, les Marseillais l’avaient recomposé, aménagé, décoré, équipé, pour qu’il serve aux rencontres de l’Action Française. Pierre Boutang, René Sédillot, Thomas Molnar, y ont donné des conférences dont les enregistrements sont dans ce blog. Je Suis Français mensuel y a été réalisé, mois après mois. Nombre de rassemblements des Baux y ont été organisés. Bien d’autres choses encore.
Michel Franceschetti a exhumé cette photographie d’une autre époque et il l’a publiée sur la page Facebook du groupe privé dit Anciens AF RN qui s’emploie, notamment, à réunir des documents constitutifs du patrimoine historique de l’Action Française.* Il l’a présentée en ces termes : « Pour changer des images compassées des défilés de Jeanne d’Arc, je vous propose une photo plus décontractée (…). Jean Gugliotta, actuel président de l’URP, discute avec Jean-Louis Hueber, entourés par quatre militantes enthousiastes. Au fait, qui a dit qu’il n’y avait pas de filles à l’AF ? »
D’où sort cette simple sottise ? Nous n’en savons rien. Pierre Builly, à l’infaillible mémoire, a commenté à ce propos : « Je reconnais, tout à fait à l’extrême-gauche (pour une fois !) Isabelle de Gubernatis (désormais Tarlé). Et à la droite de Jean, ce n’est pas Mireille Pierru ? » Ça l’est peut-être. Pour notre part, nous reconnaissons à l’extrême-droite sur la photo Catherine Amis (aujourd’hui Goy) qui fut une fantastique militante, vaguement féministe, un rien rebelle, mais n’ayant peur de rien, ne reculant devant rien.
Enfin, il y a cette discussion entre Jean Gugliotta et Jean-Louis Huber. Dans cette ambiance en effet décontractée qui régnait au 35 rue Pavillon. Jean Gugliotta qui (après Louis Dromard, Pierre Chauvet, Jean Arnaud et Michel Franceschetti lui-même) est l’actuel président de l’Union Royaliste Provençale. Avec sa personnalité et ses mérites – Dieu sait qu’il en faut ! Jean-Louis Hueber que l’on (et qui se) disait – et se dit encore – paresseux, mais avec qui pourtant tant de choses ont été faites ! Il n’a jamais eu le goût ni sans-doute l’envie, de se mettre trop en avant. Mais sa fine culture politique – et bien au-delà, sa culture tout court – sa connaissance profonde de l’Action Française, sa fidélité aux causes de sa jeunesse, en ont toujours fait un ami irremplaçable.
Ce dernier jour d’une année singulière – qui sauvera peut-être le quinquennat d’Emmanuel Macron d’un pur et simple oubli ! – il nous a paru bon de raviver ces souvenirs sans nostalgie et en un sens exemplaires. Nos prédécesseurs nous ont légué les leurs. Les nôtres serviront peut-être aux suivants. A contempler le monde tel qu’il va, sans doute aucun ils auront fort à faire. Bon vent !
Un grand Merci pour ce partage qui nous renforce dans l’espoir de retrouver les valeurs fondatrices de notre pays
et de poursuivre la route
Belle et heureuse année à tous