La France sort donc des Fêtes dites de Noël et Nouvel An, dans un climat de chaos généralisé, du moins est-ce ainsi qu’il est vu par la plupart des Français et analysé par les observateurs et commentateurs les plus médiatisés : chaos dans l’État, jusqu’en son sommet, jusqu’au sein de la sphère gouvernementale où ordres et contre-ordres se succèdent à grande vitesse, chaos administratif, la fonction publique, à tort ou à raison, apparaissant de plus en plus incapable de faire face à l’urgence des situations diverses, chaos sanitaire, domaine où une incertitude toujours plus sensible s’installe, aussi bien face à l’extension présumée de la pandémie, que sur la politique vaccinale officiellement annoncée, universellement contestée déjà par toutes sortes d’autorités ou non-autorités, chaos sécuritaire dont on a bien vu que 100 000 policiers (il n’y a vraiment pas de quoi se vanter d’un tel nombre !) n’ont pas suffi à venir à bout au soir des fêtes, même si l’on finit par s’habituer aux exactions ordinaires des fauteurs de troubles bien connus, chaos médiatique, même, où l’on ne parle plus tout à fait d’une seule voix, et où les journalistes les plus politiquement corrects se mettent à contester les Autorités politiques, administratives, sanitaires et autres. L’unanimisme n’y est plus tout à fait de règle ou se transmue en contestation généralisée. Chaos, enfin dans les hautes sphères du monde médical et, conséquemment, dans l’opinion qui ne sait plus où nous en sommes, comment pourrait-il en être autrement ? De Gaulle appelait cela la chienlit. Et nous y sommes.
Malgré les vœux d’Emmanuel Macron, prêchant, presqu’à contre-temps, l’espoir, le rassemblement et l’unité, l’Etat, le Gouvernement, la France apparaissent dès lors comme un navire dérivant, sans mat, ni gouvernail en qui l’on puisse, sans hésitation, avoir confiance. Effondrement, fiasco, déclassement de la France, ce sont les mots les plus employés à cette heure. Dans la presse, et dans la rue, ou chez les gens ordinaires, faute que ce puisse être dans les cafés. Faut-il en accabler le seul Macron ? Ce serait méconnaître la longue suite d’abandons, y compris institutionnels, auxquels ses prédécesseurs se sont livrés. Il n’aura pas fait exception à la règle. Et sans-doute devra-t-on constater qu’en fin de compte, il l’a encore aggravée.
Noircissons-nous le tableau ? Nous le voudrions bien, la France et tout ce qui s’y relie de plus simple comme de plus haut, restant notre bien commun le plus précieux. On peut simplement se rappeler que c’est dans les épreuves qu’un grand peuple reforge ses valeurs oubliées et se reconstruit. Les épreuves ne devraient pas manquer. Souhaitons que leur suite consiste en ce que nous venons de dire. Au fond, ce sont nos vœux de Nouvel An.