Les Lundis.
Par Louis-Joseph Delanglade*.
On se rappelle que, dans Le Point du 7 juillet 2015, M. Macron, qui n’était alors que ministre, portait un jugement très critique sur la démocratie dont Il soulignait l’« incomplétude » et reconnaissait la nature « déceptive ». M. Macron maîtrise suffisamment les langues anglaise et française pour savoir que ce dernier mot est non seulement un anglicisme mais surtout un faux-ami : selon l’Académie, on doit le traduire par « trompeuse » plutôt que par « décevante », conformément au sens du mot en ancien français et à l’étymon latin ; une tromperie, cela est quand même plus violent qu’un simple désappointement. Petite entrée en matière sur la démocratie ou l’art de tromper les gens qui permet d’apprécier ce qui suit.
En début de semaine dernière, et parce que la campagne de vaccination semblait alors bien mal partie, la mise en œuvre de l’initiative annoncée le 24 novembre par M. Macron (initiative consistant à s’adjoindre un « collectif de citoyens » dans la lutte contre la covid 19, en l’occurrence trente-cinq personnes tirées au sort mais, paraît-il, de façon à être représentatives de tous les Français) n’a suscité qu’indifférence dédaigneuse ou critiques acerbes.
La réaction de beaucoup de politiciens a été virulente. Les gardiens du temple de la démocratie dite « représentative » ont dénoncé, dans cet épisode à venir de démocratie « participative », une manœuvre hostile au Parlement. Les parlementaires, ce sont ces quelques centaines de bavard(e)s (rappelons que, dans un sens certes désuet, « parlement » a bien été synonyme de « conversation », voire de « bavardage ») qui persistent à se croire légitimés par une élection dont les résultats dépendent essentiellement du mode de scrutin. Haro donc sur M. Macron !
Dans un tel contexte de guéguerre intra-démocratique, ce dernier ne pouvait pas laisser passer l’occasion de conforter sa stature de chef de l’Etat, jamais vraiment retrouvée depuis l’épisode des Gilets jaunes, en réagissant vigoureusement aux événements de Washington. Intervention solennelle devant la bannière étoilée pour une déclaration d’amour, qui ressemble malheureusement plutôt à un acte d’allégeance, à une démocratie américaine prétendument menacée par les émeutiers du Capitole : « Je veux dire notre confiance dans la force de la démocratie américaine… » Propos partiellement tenus en anglais (mauvais signe) et vidéo postée illico sur Twitter.
Il se trouve que la démocratie américaine est un système électif « indirect » fondé sur deux facteurs : l’argent et l’opinion. Pour faire un président américain, il faut des centaines de millions de dollars (et davantage, sans doute) et l’appui inconditionnel des maîtres des médias de masse et des réseaux sociaux. L’élection de M. Trump en 2016 a donc constitué une énorme surprise. Or, ce sont bien, à plus petite échelle, les deux mêmes facteurs qui ont porté au pouvoir en France, et dans une élection qui relève de la démocratie « directe », un Macron pourtant nettement minoritaire dans le pays (comme les autres, d’ailleurs). On comprend donc sa fascination pour l’« american democracy » mais on ne peut que souligner l’inconséquence qui consiste à proclamer sa foi dans un régime jugé par ailleurs « déceptif ».
Le bon peuple et le sens commun réunis n’ont sans doute que faire de ces arguties autour de la démocratie, alors que nous subissons une crise grave à maints égards. Il en faut davantage pour les satisfaire, pour sortir du pessimisme et du scepticisme, bref pour susciter la confiance dans le pouvoir politique : on en a assez d’une sur-administration et d’une sur-communication quasi ubuesques ; ce que les gens de ce pays attendent, c’est que l’Etat, dans l’exercice de ses seules fonctions régaliennes, fasse preuve de l’autorité nécessaire à la réussite de son action. Que ce soit, ou pas, démocratique. ■
* Agrégé de Lettres Modernes.
Retrouvez les Lundis précédents de Louis-Joseph Delanglade.
© JSF – Peut être repris à condition de citer la source
Le président s’est rendu ridicule avec son discours , sans. doute paniqué à l’idée qu’en France nous risquons les mêmes problèmes qu’aux USA il a infligé un spectacle en mauvais anglais à des américains qui ne demandaient rien.
Il est étonnant que les médias dans leur ensemble continuent à saluer des performances de communication ratées alors que les sujets de discordes ne manquent pas.
Moi, je ne suis pas étonné du out. Les médias sont liés sans mesure à tout ce que le camp démocrate représente. Ce qui le conforte est toujours bon à prendre pour eux. Et sert à relayer ce qui nous vient de pire de cette Amérique-là. Donc, pas question de tourner en ridicule le discours inepte de Macron.
Bonjour,
j’approuve totalement votre analyse et en ce qui concerne le parallèle que vous établissez entre « démocratie » et « tromperie » j’irai même plus loin, le type de « gouvernance » ( gouvernement est un terme trop digne) qui nous est présentement infligé ressortant davantage de l’escroquerie : les analogies paraissent frappantes à l’ancien pénaliste que je suis.
Je profite de cette modeste contribution pour vous faire part du lieux et de l’heure de la messe qui sera célébrées à Béziers pour le repos de l’ âme du Roi Louis XVP et de toutes les victimes des crimes de la Révolution : jeudi 21 janvier à 18 h 30 en l’ église Saint-Jacques, plan Saint-Jacques.
[url=http://amitofa.ru]кто такой уникальный человек[/url]
Ce gamin inculte et mal élevé est indigne de la fonction qu’il occupe ; il s’est déjà permis d’insulter la France depuis un pays étranger, l’Algérie, ce qui est contraire aux lois de l’honneur. Il insulte et méprise le peuple français en osant de parler de « démocratie » à l’époque où il a privé les Français des libertés les plus élémentaires.
Il faudrait rétablir la Haute Cour de justice pour juger tous ces individus sans foi ni loi !
http://souvenirchouandebretagne.over-blog.com/2021/01/le-capitole-domestic-terrorists.nous-on-connait.html
Sur ce sujet, on lira avec plaisir, chez Boulevard Voltaire, le billet très réussi du colonel à la retraite Georges Michel:
https://www.bvoltaire.fr/comme-les-oies-ont-sauve-le-capitole/