Par Olivier Perceval.
Il semblerait que la République soit en train de se fissurer du haut en bas et pourrait s’écrouler avec fracas
Deux faits, deux « faits d’hiver » puisqu’ils viennent de se dérouler en ce mois de janvier sous nos yeux ébahis sur fond de dictat sanitaire.
Le premier met en scène un caricaturiste plutôt de gauche voire assez tolérant au macronisme et travaillant pour un quotidien qui faisait encore référence il y a quelques années : Le Monde. Xavier Gorce, c’est son nom, commit un crime terrible en ironisant sur l’affaire Duhamel qui met en transe tous les médias par un dessin figurant ses pingouins humanisés dont l’un déclare à l’autre : « Si j’ai été abusée par le demi-frère adoptif de la compagne de mon père transgenre devenu ma mère, est-ce un inceste ? ». Tout de suite, les bonnes consciences se sont indignées :
« Les Nouveaux Démocrates » (LND, scission de la REM) ) militants modèles, jugent « abject » l’amalgame entre « identité de genre ou orientation sexuelle et pédocriminalité ». Des personnalités politiques ont commenté cette publication, notamment Nicolas Cadène, rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité. Remonté, ce dernier a tweeté : « Tout sauf drôle », mais aussi : « à supprimer ». La sénatrice socialiste Laurence Rossignol n’a pas oublié de commenter ce dessin. Sur Twitter, elle a souligné le manque de « talent et tendresse » de celui-ci.
Faut-il décapiter le dessinateur pour avoir blasphémé publiquement, non en vérité sur la question de l’inceste, mais sur les « minorités » rendues tellement visibles par les vents médiatico-politiques ?
Le Monde s’est excusé par la voix de sa directrice de rédaction, Caroline Monnot ce qui a amené Xavier Gorce à claquer la porte de la vénérable institution. Car la gauche est un peu comme le dieu Chronos qui dévora, selon la mythologie, ses propres enfants, surtout ceux qui ont l’outrecuidance d’avoir de l’humour et de penser librement.
L’autre fait, est cette incroyable marche blanche organisée à Etampes avec le soutien matériel de la municipalité LR.
Dans la nuit du 13 au 14 janvier, deux frères de 32 et 39 ans, Samir et Nordine, tentaient d’échapper aux gendarmes à bord de leur véhicule. Prenant un rond-point à contresens sur la nationale 20, ils ont percuté un poids lourd de face et sont morts sur le coup. Trois jours plus tard, est organisée une marche blanche à Étampes, où vit leur famille. Samir, le plus jeune, est connu pour une trentaine de faits, dont tous n’ont pas mené à des condamnations, précise le quotidien francilien. Il devait toutefois se présenter ce 20 janvier au tribunal correctionnel d’Évry-Courcouronnes pour détention non autorisée de stupéfiants et recel de biens provenant d’un délit.
Quant à Nordine, il a déjà passé une dizaine d’années derrière les barreaux, condamné à de multiples reprises pour trafic de stupéfiants dans l’Essonne, où il apportait en grande quantité du cannabis provenant d’Espagne.
Dimanche 17 janvier, environ 150 personnes sont venues leur rendre hommage. Podium, sono, écrans, distribution de café et de snacks, le tout financé par la municipalité à majorité républicaine (LR). L’annonce de cette cérémonie avait été faite la veille sur la page Facebook de la mairie (retirée depuis).
Ces évènements significatifs d’une triste « évolution » de notre société sont susceptibles de susciter un sentiment partagé par les Français, d’abattement et de démoralisation s’ajoutant à l’ambiance déjà lourde du confinement, de la catastrophe économique qui s’installe et de tous les griefs restés sans réponses depuis la crise des gilets jaunes et l’évidence du lien entre immigration abusive et délinquance que seuls les intellectuels au service du système continuent à nier âprement.
Ces faits montrent aussi que d’une part on sera de plus en plus implacable envers tous les Français qui osent penser par eux-mêmes et sortir du sentier obligatoire tracé par les indignés officiels, et à plat ventre devant les nouveaux maitres fussent-ils des voyous, dès lors qu’ils sont représentatifs de la « diversité ».
On n’est pas dans le complot aujourd’hui, mais dans le réflexe conditionné par la trouille qu’inspirent les minorités victimaires, qu’elles soient sexuelles ou ethniques.
Il apparait qu’il se profile une perte de contrôle de la direction générale censée être donnée à la France, non seulement par le pouvoir, mais aussi par les élites si sûres d’elles qui continuent à pérorer dans le vide en levant le front avec assurance sur les plateaux télé.
Il semblerait que la République soit en train de se fissurer du haut en bas et pourrait s’écrouler avec fracas, ce qui pourrait nous réjouir si l’anarchie qui en résulterait ne livrait pas les plus faibles d’entre nous à une violence dont l’histoire révolutionnaire de notre pays nous a laissé de douloureux souvenirs.
L’Action française, mouvement école a visiblement du pain sur la planche en remettant de la réflexion dans les jeunes cerveaux et en préparant l’émergence de nouvelle élites et le plus tôt sera le mieux. ■
C’est bien sûr très inquiétant, plus encore que la vacuité du régime, c’est finalement l’absence de réaction en profondeur du public, qu’il faut bien appeler une masse, tétanisée et préférant le joug douceâtre de sa servitude à une réaction de liberté, d’homme libre affrontant la vie.Il ne s’agit pas de plaindre, ni de sombrer dans les violences du désespoir, mais de sortir du bois en prenant quelques risques, il est vrai, être la mauvaise conscience qui interpelle, et qui ne renonce pas ; comme le fait fort bien Olivier Perceval. Merci à lui. Peut-on vivre sans courage moral et physique utilisé à bon escient? Bien sûr. que non, ou faut-il renoncer à tout courage et donc à tout goût de vivre. Pensons à Soljenitsyne miraculeusement protégé et sauvé du retour dans le goulag avant son expulsion d’URSS par un membre de la nomenklatura , Andropov , je crois , lassé peut-être de sévir encore et toujours pour préserver un régime à bout de course. .Soljenitsyne nous a appris à ne pas mentir au moins dans la vie publique, et il a gagné..