Emmanuel Macron se rêve, à propos de l’Islam, en Napoléon réglant d’autorité le statut des Juifs et leur forçant la main pour qu’ils organisent leur communauté notamment religieuse selon son bon vouloir. En l’occurrence, selon les volontés du gouvernement de la France.
Encore fallait-il, selon le mot bien connu de De Gaulle qu’il y eût un Chef et qu’il y eût un Etat. Napoléon incarnait au plus haut point la conjugaison des deux conditions. Aujourd’hui, on doute qu’il y ait l’une et l’autre.
Une autre différence de taille – et tout à fait évidente – est que cette comparaison ne tient pas. D’abord pour une simple raison démographique : sous Napoléon, les Juifs de France sont 40 ou 50 000. Ils ne seraient aujourd’hui qu’environ 5 à 600 000. (Pour une population mondiale estimée à moins de 20 millions). Face à l’Empereur, il n’avaient guère d’autre choix que d’accepter, de se plier. Et leur raison – dont ils sont assez bien doués – les dissuadait de toute velléité de résistance. Ils furent donc plutôt dociles et cherchèrent à organier leur influence selon d’autres voies. Les musulmans vivant en France sont aujourd’hui probablement autour de 12 à 15 millions. Leur religion est conquérante, forte d’une Oumma de 2 milliards d’âmes aisément agitées, souvent violentes, forte aussi du soutien actif, politique, médiatique et idéologique, de toute une frange dominante des élites françaises, européennes et américaines, inclinant à la fois à les servir et à s’en servir.
C’est dans cette confusion, entre ce que Napoléon réussit avec les Juifs et ce qu’il conviendrait, croit-on, de faire aujourd’hui avec les musulmans, qu’il faut chercher l’explication de la longue suite d’échecs de toutes les tentatives de résolution du problème de l’Islam dit de France, parfois opérées avec toutes les bonnes intentions du monde, comme ce fut le cas avec Jean-Pierre Chevènement, généralement si lucide en d’autres domaines.
Il y avait place en France, l’Histoire l’enseigne, pour différentes communautés. Pas pour deux civilisations. Que leur juxtaposition – en nombre – doive immanquablement entraîner l’émergence d’une société de violences, à l’américaine, était prévisible. D’autant qu’elles se trouvent renforcées par toutes les puissances délétères du ressentiment plus ou moins artificiellement renflammées, liées, en Amérique au souvenir – très orienté – de l’esclavage, en France aux expériences coloniales, si malheureusement conclues.
Que peut notre République pusillanime pour affronter une situation aussi inextricable que périlleuse, qu’elle a d’ailleurs largement contribué à créer ? L’expérience historique enseigne qu’à chaque fois qu’une crise de grande ampleur se produit, mettant le Régime en échec, dos au mur, son habitude est de passer la main.
On lira aussi avec intérêt l’éditorial, signé Laurence de Charette, du Figaro de ce matin, éditorial qui est, sans-doute, ce que Le Figaro peut publier de mieux en la matière.
Autre remarque : il faut noter que la République et ses valeurs sont désormais nommément objets d’une crique récurrente dans nombre de médias. L’abus de leur invocation leur nuit, comme tout excès.
La Libanisation de notre France est en cours depuis de nombreuses années et il est facile de savoir à quoi cela va nous amener .Ce pauvre Liban autrefois majoritairement chrétien se retrouve déchiré par toutes les factions islamiques ,prêtent à tout pour prendre le pouvoir et en découdre de façon violente avec tout ceux qui les gênent
Remarquable éditorial, dont la mesure n’affaiblit pas la lucidité. C’est ainsi que JSF ranime ce qui faisait la renommée de l’Action française au siècle dernier. Mesurons notre chance de lire ce quotidien,et faisons le connaître !
Merci, cher Monsieur, de votre appréciation sur ce bref article, et, surtout, d’avoir si bien rappelé sur quoi a reposé l’autorité qu’exerçait l’Action française d’autrefois. Sans prétendre y atteindre, au moins doit-on être conscients qu’il convient, à partir des données actuelles, de tenter de s’en rapprocher. Merci encore.