Le Figaro qui a été longtemps très européiste l’est aujourd’hui beaucoup moins. Ou plus du tout, pour la plupart de ses rédacteurs. Plus du tout non plus pour certaines des publications du Groupe. Par exemple Le Figaro magazine.
De Gaulle prétendait être le seul véritable européen parce qu’il aurait voulu d’une Europe européenne, indépendante et forte, qui n’accepte pas le statut de vassal de l’Amérique, ni de qui que ce soit d’autre. De Gaulle voulait une Europe des Etats, respectueuse des nations, des peuples, historiquement constitués, qui font sa richesse et ses ressorts profonds, efficaces, créatifs, lorsqu’ils parviennent à conjuguer leurs efforts pour quelque grande entreprise. Ce ne fut pas vraiment le cas à l’ère gaulliste, la tentative d’accomplir ce grand dessein par la réconciliation franco-allemande ayant fait long feu. Elle n’avait vécu que le temps d’une rose, comme le dira De Gaulle amer à Adenauer contrit, dans un toast, à l’Elysée, demeuré célèbre. Ce fut, de fait, un échec, le traité de l’Elysée ayant été presque dès sa signature, annulé par le vote du parlement allemand réaffirmant, pour ce qui était de l’Allemagne, la primauté de l’alliance américaine sur toute autre. En un sens, c’était la fin d’une Europe des Etats qui ne verrait pas le jour.
Restait l’Europe des pères-fondateurs. Celle, marchande, libérale et mondialiste de Jean Monnet ; celle des démocrates-chrétiens qu’étaient Schumann, Adenauer et Gasperi, Eux aussi pensaient, d’ailleurs, comme Monnet, qu’il convenait d’entamer le processus de création européenne par l’alliance des économies et des industries. L’idéal d’une Europe chrétienne s’y superposerait inévitablement. Quant à cette utopie, qui avait été celle de Léon XIII, on sait aujourd’hui ce que les mécanismes d’une bureau-technocratie en constante croissance et l’idéologie régnante en ont fait.
Les pères-fondateurs ont commis, en quelque sorte la même erreur que le pape Léon XIII ordonnant aux Français le ralliement à la république. Puisque les catholiques étaient majoritaires en France, fille-aînée de l’Eglise, ils y domineraient, et la République française se déploierait harmonieusement sous le regard bienveillant voire sous la houlette de la Papauté. L’affaire se termina par la guerre religieuse, l’expulsion des congrégations, les inventaires des biens de l’Eglise, etc. L’imprudent Pontife eut à se repentir de sa décision. Elle a coûté fort cher à la France. A l’Eglise aussi, d’ailleurs.
L’Europe des pères-fondateurs démocrates-chrétiens, qui pensaient que leurs idéaux en seraient la source et l’inspiration, s’est achevée dans la dénégation des fondements chrétiens de l’Europe et dans la vampirisation de la souveraineté des Etats par une technostructure sans assisses populaires, poussive, arrogante et inefficace, sauf pour persévérer dans son être et poursuivre sa politique d’instauration d’un grand marché mondialisé, libre-échangiste, avec pour seule idéologie la morale droit-de-l’hommiste, multiculturaliste et diversitaire. Enterrée, l’Europe des pères-fondateurs.
Qu’une telle Europe soit aujourd’hui de moins en moins défendable, de plus en plus contestée, a-t-il de quoi surprendre ? Il suffit d’une crise sanitaire, il suffira de toute autre circonstance grave, pour qu’aussitôt, l’inexistence, la nullité, d’une telle Europe éclate au grand jour. Demain, s’agissant des vaccins, la nation française et la nation allemande, vont tenter de se concerter pour sortir de l’échec des dites institutions européennes. Ce sont deux Etats, deux nations, qui vont se concerter. Macron nous dira que c’est l’Europe. Mais il n’y aura bientôt plus grand monde pour être dupe.
L’image en tête d’article est la une du Figaro de ce matin. En voici l’éditorial.
© JSF – Peut être repris à condition de citer la source
Très bonne analyse de la situation Européenne et Française. C’est la fin d’un monde matériel ou les profiteurs gestionnaires ont depuis longtemps perdu l’esprit constructif, oubliant les peuples qui attendent. Que peuvent ils attendre dans un monde dépravé.
Il faut rappeler que cette histoire pourtant moderne a pris naissance avec Louis XIII et Richelieu, qui ont imposé le catholique politique en France, face aux nations Européenne plutôt protestantes, après Clovis bien entendu ou à cette époque les peuples du Sud de la France comme ceux de l’Armorique , petite bretagne étaient chrétiens mais n’étaient pas catholiques. Merci pour l’information sur la décision du pape Léon XIII à la révolution. Comme quoi le dicton du treize … Mais s’il faut connaitre l’histoire , il n’est pas souhaitable de la réécrire ,pour autant elle sert pour le présent et l’avenir. Et, la France athée n’a plus d’avenir, c’est un fait, puisque chacun y apporte son inintelligence..
Le virus et sa pandémie , ou les virus et leurs pandémies, ne sont qu’une partie du danger qui nous guette, bataille d’égo. Quelqu’un a dit un jour: « Personne ne peut arrêter un peuple poussé par sa foi », premier échec violent de la république mondialiste, multiculturaliste, à genoux devant la grande Amérique, ce fut l’Algérie et ce ne sont pas nos fonctionnaires de Bruxelles qui vont arrêter la colonisation en marche, en France et en Europe.
l’éclatante réussite de la vaccination en Grande-Bretagne montre que nos voisins ont bien eu raison de sortir de la machine à rendre fou, de la machine à soumission qu’est la prétendue « Union » européenne…