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« Du très très grand Thibon » nous écrit-on, en nous recommandant de diffuser cette conférence. Nous ne la connaissions pas. Nous y retrouvons le Thibon que nous avons connu, en public ou en privé. Et, en effet, l’on est de nouveau admiratif de son éloquence, de la qualité de ses réflexions et de la variété de ses références. Le sujet dépasse de beaucoup ceux dont nous traitons habituellement mais la réflexion de Thibon inclut aussi, en creux, une critique de fond de la modernité. Nos regrets pour ceux de nos lecteurs qui ne trouveront pas le temps de l’écouter.
Gustave Thibon (1903-2001) est un écrivain et philosophe français.
L’ensemble de son œuvre a été récompensé par l’Académie française. Métaphysicien et poète, toute sa formation s’est faite en dehors du système universitaire. À treize ans, il quitte l’école avec le certificat d’études primaires pour aider son grand-père à la vigne familiale. Grâce à une bibliothèque qu’il a à sa disposition à l’adolescence, il acquiert seul une culture de grande ampleur, des langues classiques et vivantes à la biologie, à l’économie, aux mathématiques, ainsi qu’en histoire, littérature, théologie et philosophie.
Le souci de l’éternel en l’homme, qui est premier chez Thibon, le conduit à s’intéresser à l’organisation de la cité qui doit faire en sorte que les contingences temporelles (de l’économie, de la sociologie, de la politique) contrarient le moins possible cette vocation humaine à l’éternel. Pour Thibon, l’homme se condamne lui-même en se coupant à la fois de ses racines naturelles et de ses origines surnaturelles, en ignorant la dimension cosmique aussi bien que la profondeur divine de l’existence, l’une répondant de l’autre. Ce sera le grand leitmotiv de sa réflexion. ■
La forme paraît un peu désuète avec sa grandiloquence et ses intonations à la Sarah Bernard..nous n’y sommes plus habitués ..mais l’essentiel est dans le fond et ce fond est remarquable parce que tout est dit dans notre rapport avec Dieu et la modernité.
Merci pour cette heure de haute réflexion et cette parenthèse de spiritualité dans un monde qui en manque cruellement.
Il y a beaucoup de grandes et belles choses auxquelles nous ne sommes plus habitués et il est bien possible que l’affadissement de la forme, jusqu’à sa quasi extinction, ne soit pas reflet ou cause, ou les deux, de l’effondrement du fond. Sarkozy, Hollande et Macron ne parlent pas comme de Gaulle et il ne me semble pas que cela ne concerne que la forme.