Extrait de l’Histoire de ma vie, de Giacomo Casanova (1725-1798)
Premier voyage à Paris de Casanova, en 1750
« Ce qui m’a beaucoup plu sur la route de Paris fut la beauté du grand chemin, ouvrage immortel de Louis XV[1] que la canaille ennemie des rois ne s’avisera pas d’abattre actuellement[2]. J’ai admiré outre cela la propreté des auberges, la promptitude avec laquelle on servait et l’air modeste de la fille qui sert à table qui souvent est la plus accomplie de toutes les filles du maître de la maison, dont le maintien et les manières ont souvent la force de tenir en frein le libertinage de convives. Quel est le voyageur en Italie qui voie avec plaisir les valets de nos auberges ? Ils sont tous effrontés et insolents.
On ne savait pas dans ce temps là en France ce que c’était que surfaire[3] ; la France était la patrie des étrangers : l’est-elle aujourd’hui des Français ? »
[1] En 1747, création de l’École nationale des Ponts et Chaussées sous l’impulsion de l’Intendant Trudaine
[2] Casanova écrit ses mémoires durant la Révolution française, qu’il exècre.
[3] Surfaire : exagérer le prix
Source : Lectures de Pierre Builly
Bien sûr par tous les pores de notre peau, français nous le sommes pour beaucoup d’entre-nous à 100%
La France de Micron ne semble plus être celle de Louis XV …. merci à Mr Casanova de Seingalt de nous donner des nostalgies !