Ce portrait d’esprit romantique d’un Louis XVI amaigri et barbu, à la veille de sa mort, a été mis en ligne sur les réseaux sociaux, par Alexandre de Kisselev, assorti de quelques commentaires et discussions.
« Rare et splendide portrait du Roi avec la barbe ». Le Roi, dit-il, parait amaigri et fatigué mais tout en lui « respire la détermination et la force » .
« L’origine du portrait reste mystérieuse , on sait que dans les derniers temps de la captivité le Roi n’était pas rasé tous les jours, les lames étant confisquées.»
« Ce serait la copie d’un dessin original perdu en Angleterre , où sans doute l’artiste a forcé le trait romantique.»
Mythe ou réalité, c’est un surprenant et très beau portrait. ■
https://www.facebook.com/alexandre.dekisselev
Effectivement, sur ce dessin, il a « plus de gueule » que sur les portraits habituels.
Très beau en effet même s’il était en réalité plus ridé et le visage marqué il reste les principaux traits que nous connaissons dejà.
Penser actuellement à cette terrible période de notre Histoire permet de relativiser et mieux supporter le quotidien . Merci.
Ce portrait (pour ainsi dire) est intéressant mais si le modèle n’était pas précisé nommément dans la présentation qui en est faite, la suggestion qu’il puisse représenter Louis XVI à la veille de son exécution me laisse sceptique car le portrait diffère vraiment trop de l’idée que l’on peut se faire du roi à travers les nombreuses représentation qui en ont été faites et pas seulement par les grands portraitistes. Ce dessin montre un personnage certes amaigri ce qui peut se comprendre, mais surtout torturé par la frustration, aux traits défigurés par une énorme colère rentrée et d’une expression le montrant miné par le sentiment d’avoir été trompé et trahi au plus profond de lui.
Je ne suis pas sûr que Louis XVI ait été dans ces sortes de sentiments et pensées à la veille de son exécution, alors qu’il avait passé toute la nuit précédent le supplice à prier aux côtés de son confesseur et qu’il a eu le courage de déclarer haut et fort en s’échappant quelques minutes ou secondes de l’emprise du bourreau pour clamer à la foule son innocence des crimes dont on l’avait accusé et surtout en vrai chrétien pour dire qu’il pardonnait à tous pour le mal qu’il lui était ainsi fait injustement (je simplifie son propos tel qu’il a été relaté). Samson, le bourreau, fut visiblement impressionné par la grandeur du roi et déclara après l’exécution que de son point de vue, le roi était mort en vrai chrétien. Ceci dénote une sérénité qui devait habiter le roi dans ses derniers instants, à laquelle il s’était nécessairement préparé bien à l’avance et qui ne ressort pas du tout dans le portrait présumé qui nous est présenté.
Si préparé qu’ait été Louis XVI à la mort qui l’attendait, si serein, maître de lui, et presqu’indifférent dans les tout derniers moments, il était un homme. Jésus lui-même a vécu sa passion dans la nui du jeudi saint qui a suivi la Cène et les Evangiles synoptiques en livrent les manifestations douloureuses. Il va jusqu’à dire : « mon âme est triste à en mourir. » Louis XVI ne lui est pas supérieur. Il a bien pu souffrir les mêmes tourments. Quant au portrait, disons qu’il est assez beau. Il n’est pas impossible qu’il ait été peint d’après un dessin original. Des amateurs d’art avisés l’ont cru depuis le XIXe. Gardons-lui son mystère.