Sous le regard d’Elisabeth Lévy.
[Vidéo à ne pas manquer].
Cet article est paru dans Causeur le 19 mars. Elisabeth Lévy dénonce le stade ultime de l’idéologie révolutionnaire. Lequel ? S’en prendre à l’homme historique, héritier, et finalement à l’homme français, européen, occidental tout court. Quant aux hommes d’autres religions, cultures, mœurs, habitant d’autres continents, ils n’ont que faire de ces folies. A vrai dire, ils s’en moquent. 
Plusieurs grands musées ont choisi de renoncer aux chiffres romains. Elisabeth Lévy réagit à la polémique et se souvient d’un sketch visionnaire des Inconnus, il y a 30 ans…
Souvenez-vous du sketch des Inconnus en 1989
En 32 ans, la farce est devenue la réalité! Le Louvre avait déjà renoncé aux chiffres romains pour désigner les siècles dans ses cartels et panneaux explicatifs. Le Figaro dit que le musée Carnavalet, consacré à l’histoire de Paris des origines de la ville à nos jours, les a aussi éliminés pour les rois. Louis-croix-V-bâton…
De moins en moins de gens savent lire les chiffres romains. Une responsable de Carnavalet affirme: « Nous ne sommes pas contre les chiffres romains… » Ouf ! « … mais ils peuvent être un obstacle à la compréhension. »
Sachant qu’une écrasante majorité des jeunes visiteurs ignore aussi ce qu’est une annonciation ou une descente au tombeau, on n’a qu’à carrément dégager les tableaux !
Nous nous adaptons au déclin, au lieu de le combattre
On me rétorquera qu’on est incapable d’écrire 3412 en chiffres romains. Peut-être. Mais pour l’essentiel, dans les musées, en ce qui concerne les siècles et les rois, il s’agit des nombres compris entre I et XXV. Et si dans un musée je n’identifie pas un nombre, je vais chercher et trouver.
Cette histoire n’est pas qu’anecdotique. Elle est triplement allégorique. Elle illustre cruellement notre actuelle déconnexion avec la culture classique. Elle prouve ensuite la baisse générale du niveau, niée durant des années par des sociologues-effaçologues, et aujourd’hui démontrée par toutes les enquêtes (et le sens commun). Ainsi, selon le classement PISA la France est au 20e rang de l’OCDE en compréhension de l’écrit. À peine la moyenne ! Et enfin, cet épisode dit que nous nous adaptons au déclin, au lieu de le combattre. Si les visiteurs ne comprennent pas la langue, simplifions-là! Ne les traumatisons pas avec des auteurs difficiles! Ne stigmatisons pas les moins doués et les derniers arrivés! Dans la même veine, on se souvient que le passé simple avait été supprimé de certaines traductions du Club des Cinq.
Le déclin est-il inexorable ?
Non. Tout le monde connaît la solution. Il faut refonder l’école autour des savoirs et des grandes œuvres, et rationner strictement les écrans. Une raison d’espérer: la décision de Carnavalet a suscité un tollé, et pas seulement en France. Les Français aiment leur langue et ses bizarreries. Les Italiens sont révoltés par cette désappropriation culturelle, cette coupure de nos racines gréco-latines.
Une jeune Russe vivant à Paris m’a raconté que sa mère, à Moscou, lui avait parlé de l’affaire des chiffres romains.
De Gaulle disait : « la France offre au monde une langue par excellence adaptée au caractère universel de la pensée ». Si nous Français oublions de la chérir, au-delà de nos frontières, heureusement beaucoup le font. ■
Cette chronique a initialement été diffusée sur Sud Radio.
Elisabeth Lévy
fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur.
J’ajouterais que les chiffres romains sont l’expression de la volonté impérialiste occidentale. Peut-être certains esprits mal tournés pourraient-ils me rétorquer qu’il faut alors cesser d’utiliser les chiffres arabes, symboles du suprématisme musulman. Mais pas du tout, ces derniers sont un hommage aux musulmans, nouveaux damnés de la terre et espoir de la libération à l’égard de la domination occidentale. Il faut aller encore plus loin que ces musées nationaux. En effet, nous utilisons des langues comme le français ou l’allemand, qui ne sont pas comprises par une écrasante majorité de l’humanité, et qui ont été les langues des colonisateurs, alors abandonnons-les et mettons nous au Wolof, au Bangala, au Swahili ou à l’Ewondo, ce sera un hommage aux peuples trop longtemps écrasés par le colonialisme, le racisme systématique des blancs.
J’attends avec impatience la réaction des autorités culturelles! de mon pays! Soyons sérieux, qu’attendre d’elles? Soyons au moins lucides, le système est …… mot censurée) jusqu’à la moëlle.
Ah Rabelais et sa » substantifique moëlle » .
Ah Villon et sa ballade des pendus:
Frères humains, qui après nous vivez, ,
N’ayez les cœurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis ».
(…)
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!
Tant qu’il nous restera le trésor de notre langue….. pour combien de temps ? A nous d’en décider
En pratique , savoir les chiffres romains jusqu’à vingt suffit pour la vie courante ; ce n’est pas compliqué à apprendre ( niveau école primaire ) et pour le reste , avec les téléphones portables dotés d’ internet, c’est facile de convertir (pour ceux qui en ont la curiosité) . Ou est le problème ?
Les classements PISA et autres sont établis sur les moyennes nationales, mais une part croissante de la jeunesse « française » est dans l’inculture et le refus d’apprendre, soit qu’il s’agisse d’immigrés récents ne possédant ni la langue, ni les codes, soit de descendants d’immigrés préférant d’autres activités à l’étude. Donc la moyenne baisse et continuera de le faire. Comptez-vous vraiment sur « l’éducation nationale » qui n’est plus l’instruction publique pour résoudre ce problème?
A force de creuser nous arriverons bien à trouver du pétrole !!
Les chiffres romains courant sont faciles à retenir
Encore faudrait il vouloir faire un effort, infime, mais faire un effort n’est plus vraiment d’actualité !