Tous les médias nationaux ont évoqué cette intervention de l’Action Française jeudi dernier à Toulouse. Les images diffusées ne suffisent pas – voire le contraire – à expliquer et justifier la légitimité de cette action. Dans ce type de manifestation, les cris et les bousculades – inévitables – en restituent une image dont le sens échappe au spectateur. Ou qu’il juge négativement. Rien, pourtant, ne nous paraît mieux fondé, plus en adéquation avec ce que pensent et ressentent, très majoritairement, de nombreux Français, que cette dénonciation de l’islamo-gauchisme opérée par la jeunesse militante de l’Action française. Explication bienvenue sur Boulevard Voltaire par le responsable de l’opération…
Une dizaine de militants d’Action française se sont introduits, le jeudi 25 mars, à Toulouse, dans l’hémicycle du conseil régional d’Occitanie, où se tenait une assemblée plénière, pour déployer une banderole dénonçant l’islamo gauchisme.
L’un des participants à cette action militante témoigne au micro de Boulevard Voltaire.
Aujourd’hui, la séance du conseil régional d’Occitanie a été perturbée. Lorsqu’on regarde la vidéo, on entend des cris et, quelques instants plus tard, on voit une banderole dénonçant l’islamo-gauchisme. Vous étiez présent, pouvez-vous nous expliquer qui vous êtes et quelle est votre revendication ?
J’étais présent à l’opération et j’en étais le responsable. La revendication fait polémique en ce moment et portait sur l’islamo-gauchisme. La gauche républicaine est particulièrement affolée par l’émergence de ce terme puisqu’elle le récuse avec beaucoup de vigueur. Nous avons voulu montrer la réalité concrète de ce terme. L’exemple parfait que nous avions sous la main était celui de Carole Delga, présidente du conseil régional d’Occitanie qui répond tout à fait à cette étiquette d’islamo- gauchisme.
On le rappelle, vous êtes membre d’Action française. Cette action a été accusée d’être un mouvement d’extrême droite. Vous avez été accusé de violence par, notamment, les élus de La France insoumise de ce conseil régional. L’action violente est-elle un moyen de faire passer des messages ?
Il faut modérer cette accusation puisqu’il n’y a pas eu de violence à proprement parler. Il y a seulement eu de la bousculade entre nous. Nous tentions de faire une action pacifique en montrant simplement une banderole. Les vigiles, eux, se sont opposés d’une façon assez vigoureuse. Nous n’avions pas pour objectif d’être violents.
Les accusations qui nous sont portées correspondent à une volonté de nous présenter comme opposants d’une extrême droite imaginaire et victime d’une action qui serait particulièrement violente, alors que ce n’était pas le cas.
Le fait que l’action porte principalement sur Carole Delga et que La France insoumise vienne se positionner veut bien dire qu’ils se sentent concernés par le terme que nous avons évoqué.
La députée Obono a partagé votre action en déclarant que vous repreniez à votre compte le discours haineux de la Macronie et du système médiatique à l’encontre de ces personnalités de gauche qui seraient sensibles à l’islamisme. Vous voyez-vous comme un allié objectif du gouvernement ?
Non, vraiment pas. C’est une accusation tout à fait politique qui n’a pas vraiment de réalité fondée.
Nous avons voulu montrer une réalité concrète. Madame Delga accorde tout de même des financements importants, que ce soit à SOS Méditerranée ou une enveloppe de 1.000 euros accordée pour chaque migrant entré en Occitanie. Elle a inauguré la grande mosquée de Toulouse, alors que l’on sait qu’elle est en partie financée par le Koweït et l’Algérie. Son imam est connu pour faire des prêches radicaux et violents.
Lorsqu’un élu finance à ce point et se positionne par sa présence symbolique à ce genre d’inauguration, c’est qu’il y a bien un islamo-gauchisme. Nous ne nous présentons pas du tout comme des alliés du gouvernement qui sont jusqu’à présent tout aussi laxistes que la gauche républicaine. ■
MMMouais…. Les camelots qui ont engagé cette action ont eu, évidemment, du courage et il faut leur apporter notre soutien.
Mais je suis bien perplexe sur une action construite, semble-t-il, avec seulement 8 militants, dont 2 ont pu passer ; les sociétés de sécurité privées qui gardiennent aujourd’hui les édifices sont autrement professionnelles que du temps des chahuts des années 60 (de Lecanuet à Servan-Schreiber). Autrement dit, il faut être nettement plus nombreux et puissants.
Et puis, qu’on le veuille ou non, s’attaquer à une femme, dans une assemblée élue, c’est courir le risque de se mettre à dos l’opinion. C’est idiot mais c’est ainsi. Il aurait sans doute été plus opportun d’aller perturber une prochaine réunion de campagne de Mme Delga et évidemment sans la brutaliser personnellement.
On a tout à fait le droit de se faire plaisir en militant, mais il faut tout de même savoir que l’opinion publique est décérébrée. L’action de nos camarades toulousains pour Latécoère me semble autrement plus positive ; il est vrai qu’elle n’a pas eu d’écho national.
Tout autant MLP que Robert Ménard condamnent, quelquefois en termes très désagréables, l’action contre Delga ; avant de crier à la trahison ou à l’ingratitude, il faut savoir quelle stratégie nous voulons mener, avec eux, sans eux, contre eux… Ne pas gêner des stratégies globales par des plaisirs qu’on se donne.
Sur le plan de l’opportunité tactique de cette « action », il est possible que Pierre Builly ait raison. L’AF devra en faire le bilan. Il est arrivé en effet qu’une action engagée se révèle après-coup contre-productive, parce que mal-évaluée.
Je suis moins sûr que l’opinion soit aussi décérébrée que Pierre Builly le suppose. Le rejet de l’islamo-gauchisme y est sans-doute aujourd’hui largement majoritaire.
Quant à MLP ou autre, je veux bien, à titre personnel, leur donner ma voix. Jusqu’à preuve du contraire, pas plus.
Le système ne sait plus faire une chose, : se défendre , comme le remarque bien Pierre Builly et pour cela il met le paquet, c’est à dire qu’il réprime à tout va. . Il n’est plus bon enfant, il ne l’ ajamais été. . S’il l faut en prendre acte, et peser les opportunités il montre à terme sa faiblesse. Devons nous nous réfugier dans l’inaction? Ne pas témoigner? Composer avec lui? Ne pas être vivant? Personnellement je ne tire pas sur le pianiste. Avis à MLP et d’autres.
Etant présent, quoique posté à l’extérieur, je précise:
– Ce ne sont pas deux personnes mais près d’une dizaine qui ont pénétré sans effraction dans les locaux du Conseil. Deux d’entre eux furent appréhendés, les autres purent faire retraite. Sans dégâts matériels ni corporels.
– Mme Delga n’a nullement été brutalisée ni même touchée, et personne ne pouvait considérer que la manifestation exerçait une pression physique sur sa personne. C’était la présidente du Conseil régional et sa majorité qui étaient visées et personne ne s’y est trompé.
– Si nous devons agir dans le cadre d’une stratégie, conçue par d’autres, et que nous ne devrions pas gêner, il faudrait encore qu’elle prît en compte, au moins partiellement nos objectifs. Or, il n’en est rien. Les MLP et autres édiles ne nous considèrent que comme des outils. Eh bien là nous avons agi en tant qu’AF et tant pis s’ils grincent des dents.