Conseil de Métropole – Projet « Rocher Mistral » : la motion LR met le feu avant d’être retirée
Par A. Mt
La motion portée par le groupe LR a agité les réseaux sociaux toute la soirée de mercredi. Finalement retirée à la veille du conseil de Métropole, elle associait à la délibération relative au soutien au projet Rocher Mistral à La Barben un texte de deux pages intitulé « Appel à l’expression d’une politique culturelle de l’enracinement et de l’amour de la France », truffé d’éléments de langages ultra-conservateurs pour dénoncer pêle-mêle « la cancel culture », les « adeptes de la culture « wok », les indigénistes ou décoloniaux » ou encore le « phénomène de la déconstruction culturelle ».
Motion retirée donc, « mais il n’empêche que certains d’entre vous l’ont écrite, et qu’elle scandalise bien au-delà de notre groupe », note Agnès Freschel, du groupe de gauche « Pour une Métropole du bien commun ». L’élue des 1er-7e, adjointe à la culture et à la mémoire dans ce premier secteur de Marseille, pointe par ailleurs Rocher Mistral comme « une conception dépassée du tourisme », « aveugle au danger écocide du surtourisme contre lequel les habitants s’élèvent aujourd’hui » et s’étonne de ce « choix de soutenir Vianney d’Alançon, propriétaire du Château de la Barben ». « La Provence n’est pas la Vendée », martèle-t-elle, comparant le projet à celui du Puy du Fou : « La Provence n’a pas besoin de se fabriquer une identité factice ». Puis l’élue d’annoncer l’opposition de son groupe. Une opposition à laquelle s’associe l’Aixois (DVG) Marc Pena. Lui dénonce « un projet indigent sans contenu culturel, un projet de parc d’attractions et sûrement pas de valorisation du patrimoine historique et culturel de notre territoire, c’est-à-dire de la Provence ».
C’est finalement le Marseillais (LR) David Galtier qui viendra à la rescousse du Rocher Mistral : « Quand on ne sait pas d’où on vient, on ne sait pas qui on est. Ce type de projet nous permettra de savoir d’où on vient ».
Nul doute que les Provençaux d’adoption apprécieront. ■
Une motion sur « l’enracinement culturel » enflamme la métropole d’Aix-Marseille
Le texte, qui appelle à une politique culturelle d’« amour de la France » et dénonce la « cancel culture » ou les « indigénistes ou décoloniaux », a été retiré, jeudi 15 avril, sous la pression d’une partie de la droite et du Printemps marseillais.
La motion était baptisée « Appel à l’expression d’une politique culturelle de l’enracinement et de l’amour de la France ». Mais elle n’est pas arrivée jusqu’au vote, jeudi 15 avril, devant le conseil de la Métropole Aix-Marseille Provence. Face à la polémique qui enflait et à la demande d’une partie de sa propre majorité, Martine Vassal, présidente Les Républicains (LR) de la collectivité, l’a retirée de l’ordre du jour, évitant un débat public explosif.
L’appel, glissé dans les additifs de la séance plénière, accompagnait une délibération de soutien au projet Rocher Mistral – un « parc culturel et naturel » selon ses concepteurs ; « un Puy du Fou à la sauce provençale », disent ses détracteurs –, qui doit ouvrir en juin sur la commune de La Barben (Bouches-du-Rhône). Il est signé par le président du groupe majoritaire LR-UDI, Une volonté pour la métropole, Jean-Baptiste Rivoallan, élu sur la liste de la sénatrice LR Valérie Boyer, dans le 6e secteur de Marseille.
Sur deux pages, ce texte aux élans ultraconservateurs cible d’abord une « entreprise de déconstruction culturelle » qui vise « à supprimer toutes références valorisantes des racines des peuples occidentaux, à éliminer leurs identités propres, à dénoncer leurs sociétés prétendument patriarcales et racistes ». Il pointe pêle-mêle la « cancel culture », les « adeptes de la culture woke, les indigénistes ou décoloniaux, tout comme les islamo-gauchistes ou tenants de l’islamophobie » qui, écrit M. Rivoallan, « ont décidé de faire payer à l’homme blanc ce qu’il ne leur doit pas ». Le mouvement américain Black Lives Matter, mais aussi les tenants de l’écriture inclusive, y sont fustigés. « Leur finalité commune est grave puisqu’elle est celle de la destruction de l’idéal universaliste de la France, bâti sur les fondations d’une culture gréco-romaine et chrétienne, celui où chacun, quelles que soient son origine ou sa condition, doit pouvoir se reconnaître », écrit l’auteur.
En regard de cette menace supposée, le texte trace une voie pour la métropole d’Aix-Marseille. Celle d’une « culture de l’enracinement et de l’amour de la France », car, explique M. Rivoallan, « la douce France ne peut être qu’aimée, elle qui est mers et montagnes, villages et clochers, traditions et résistances, chevalerie et courtoisie ». « Ce terroir que, de nos jours, un Jean-Pierre Pernaut a su magnifier dans son journal de 13 heures », souligne l’élu marseillais. ■
Le préambule était il nécessaire ?
Il y a des choses qu’il faut penser ou faire,mais ne pas dire .
@Richard
Quelque chose vous a donc choqué ou déplu dans ce préambule Il nous serait utile de savoir quoi. Merci si vous pouvez nous éclairer.
@ JSF
En effet , voulant être bref , je n’ai pas précisé ce que j’ai appelé le préambule .
Merci de me permettre de dissiper le quiproquo : ce qui m’a agacé , ce n’est pas l’introduction de l’article JSF mais le texte LR-UDI qui mélange un peu tout : culture inclusive , cancel culture etc… à propos du projet d’aménagement d’un haut lieu .
Le château fort a besoin de travaux de conservation ; le projet de parc thématique semble pertinent ( présentation de la culture provençale en ce paysage typique ) . Ce qui est imprudent , c’est la récupération politique par LR-UDI pouvant créer un effet de polémique (avec mise en alerte d’ élus opposants )
Le principal , est la réalisation de l’ensemble . L’ interprétation politico-culturelle ne présente t’elle pas le risque de tout embrouiller et desservir l’avancement de ce projet ?
Bien entendu , la critique de l’écriture inclusive et celle de la « cancel culture » sont partagées , mais , encore une fois , quel rapport avec le sujet ?