Cet article du Sun mêle considérations religieuses et informations – alarmistes – sur la situation militaire à l’Est de l’Europe. C’est vu de Londres, vu d’Occident. Nous sommes en Europe de l’Est où les sentiments spirituels et les puissances religieuses jouent un rôle important, à peu près incompréhensibles à l’Ouest. Sur la situation politico-militaire, les informations inquiétantes du Sun sont intéressantes, encore qu’il faille sans-doute les lire en faisant la part des choses : la vision anglo-américaine. Cela mérite amplement d’être lu.
Une guerre entre la Russie et l’Ukraine mènerait à la venue du Messie, dit une prophétie juive vieille de 300 ans.
Article de Felix Allen, publié par The Sun, 8 avril 2021.
Des experts soutiennent que le déclenchement d’une guerre entre la Russie et l’Ukraine pourrait être le signe de la venue du Messie.
Un rabbin explique que pourrait s’accomplir une prophétie multiséculaire de son célèbre ancêtre Gaon de Vilna, qui est considéré comme l’une des figures juives les plus influentes de l’histoire moderne.
Il s’avère que le regain des tensions dans les provinces rebelles de l’est de l’Ukraine menace d’éclater en guerre généralisée. Vladimir Poutine a massé chars et artillerie lourde à la frontière, alors l’OTAN craint que la Russie prépare une invasion.
Des analystes ont averti que ce conflit pourrait s’élargir aux États-Unis et aux nations d’Europe de l’Ouest, dans la mesure où un soutien de Poutine l’a exhorté d’envisager l’emploi de bombes nucléaires.
Cette inquiétante escalade militaire a été présentée par des spécialistes comme la réalisation de la prophétie faite par Gaon de Vilna au XIIIe siècle.
Ce religieux, aussi connu comme le rabbin Elijah de Vilna, était un éminent exégète de textes sacrés et l’un des penseurs juifs les plus influents depuis le Moyen Âge.
On dit qu’il a transmis cette prophétie à son fils : « Quand tu entendras que les Russes se sont emparés de la ville de Crimée, tu devras savoir que les temps messianiques ont commencé, que les pas du Messie sont entendus. Et quand tu entendras que les Russes ont atteint la ville de Constaninople, tu devras te vêtir de tes habits du shabbat et ne pas les quitter, car cela signifiera que le Messie pourra arriver à tout instant. »
Tandis que les chrétiens croient que Jésus-Christ était le Messie, les Juifs croient que le sauveur annoncé qui transformera les nations de la Terre est sur le point d’arriver.
Les forces russes ne sont pas encore entrées à Constantinople – appelée aujourd’hui Istanbul –, bien qu’elles soient engagées dans un conflit avec forces turques en Syrie.
Et les troupes de Poutine ont annexé la péninsule de Crimée en 2014, après l’irruption de la guerre civile dans la région russophone du Donbass, à l’est de l’Ukraine.
La prophétie de Gaon de Vilna a été signalée par son arrière-petit-fils le rabbin Pinchas Winston, spécialisé dans les théories sur la fin des temps. Il affirme que la situation alarmante en Europe orientale lui semble analogue à la guerre de Gog et Magog, les ennemis de Dieu mentionnés dans plusieurs textes bibliques apocalyptiques. « L’on sait que Gog et Magog vont venir du nord », indique le rabbin Winston. Le mot « nord » en hébreu signifie aussi « caché ».
Il a de plus précisé qu’il est prédit qu’avec la guerre entre la Turquie et la Russie arrivera Gog et Magog. « Les deux pays auront à s’affronter d’abord », a-t-il dit. « Chaque époque est comme la construction d’une tour d’explosifs. Cela peut ressembler à des événements mineurs déclenchant des conflits majeurs mais, dans tous les cas, toutes les conditions sont réunies, attendant l’étincelle qui provoquera l’explosion. »
D’autres érudits ont également fait correspondre la Russie avec l’envahisseur biblique Gog. Au début du XIXe siècle, des rabbins hassidiques identifièrent l’invasion de la Russie par Napoléon à la « guerre de Gog et Magog ». D’autres au XXe siècle ont suggéré que l’Union Soviétique était cette figure de Gog qui pourrait déclencher la fin du monde. La théorie a refait surface avec les nouvelles craintes que Moscou masse une force capable d’envahir son voisin. On dit qu’actuellement l’armée russe est en train de déplacer ses missiles antiaériens BUK dans une région proche de l’Ukraine. Un tel système d’armement a été utilisé dans la province rebelle du Donetsk en 2014 pour abattre un Boeing 777 de Malaysia Airlines, faisant 298 morts.
Une vidéo montre le BUK déplacé dans la région de Voronezh, qui borde l’Ukraine – partie d’une force d’intervention considérable qui a été rapidement mise en place.
Et des images satellite indiquent la présence d’un camp de parachutistes dans la même région. Plus tôt cette semaine, un autre enregistrement a montré un mortier automoteur 2S4 Tyulpan à capacité nucléaire de 240 millimètres – surnommé « destructeur de ville » – être transporté par un train militaire dans la région de Krasnodar, près de la Crimée.
Ce déploiement survient après que la Russie a envoyé 4 000 soldats, en plus de convois de tanks et de véhicules blindés de transport de troupes, sur la frontière la semaine dernière.
Dans un message effrayant, l’un des principaux représentants de Vladimir Poutine vient d’avertir que l’Ukraine ne survivrait pas si la Russie entreprenait une opération militaire contre elle. « Je soutiens l’analyse que le lancement d’une action militaire, ce serait le début de la fin pour l’Ukraine », a déclaré Dmitry Kozak, le vice-président du gouvernement russe.
Le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, visite en ce moment la ligne de front à Donetsk (Photo) après une montée de tensions entre les rebelles soutenus par la Russie et les forces gouvernementales. Il a appelé l’OTAN à l’aide, qui a mis en garde la Russie d’éviter toute confrontation. Le président américain Joe Biden a assuré à l’Ukraine son « soutien inamovible ». La chancelière allemande Angela Merkel a appelé Poutine, le pressant de réduire ses troupes à la frontière ukrainienne. Mais ce dernier a répliqué en critiquant sévèrement les « provocations de Kiev, qui a intentionnellement aggravé la situation sur la ligne de contact », d’après le Kremlin. ■
Traduction par Rémi Hugues
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