Ce sont ici 4 minutes qui donnent le fil conducteur des analyses de Patrick Buisson. Et c’est remarquablement intéressant parce que Buisson, dans la ligne même de l’école contre-révolutionnaire, entend remonter aux origines, aux causes profondes de nos crises et de notre déclin.
Dans son nouveau livre, Patrick Buisson, politologue, essayiste et auteur d’une œuvre monumentale de plus de 500 pages, « La fin d’un monde », nous explique comment la petite bourgeoisie éduquée a fait basculer un monde des passions françaises vers le progressisme absolu. Il revient sur les « quinze piteuses » que représentent les années 1960-1975, et qui ont entamé l’écroulement moderne. #PatrickBuisson #Valeurs #AncienMonde
Le rôle qu’il assigne à la « petite bourgeoisie éduquée » n’est pas fondamental! Elle a agi comme un instrument et pas du tout colle une cause première. Buisson est en effet un sacré type.
Parmi les ruptures évoquées par Buisson (dont je n’ai pas lu le livre), l’importance qu’il attribue au concile Vatican II me semble très exagérée. Il le dit lui-même, la pratique religieuse avait baissé avant que les textes conciliaires aient été lus (et qui les a sérieusement lus ?). Je suis plus réceptif quand il mentionne l’a promotion de l' »homo œconomicus ».
L’emprise marxiste sur l’université, ses prétentions scientifiques, entretenues par une analogie trompeuse avec les sciences solides, a, peut-être, avec d’autres facteurs, préparé le terrain pour l’envahissement du discours quotidien par la pseudo science économique. Plusieurs générations de commentateurs, de journalistes, d’étudiants, de syndicalistes, d’électeurs… se sont imprégnés de ces notions simplistes, d’un optimisme infantile, quasiment apolitiques, propices aux sophismes, aux manipulations, aux discours tourbillonnants et aux illusions. Elles constituent encore la trame de notre univers mental, notamment par l’importance qui leur est donnée dans les organes d’information. Une espèce de religion de substitution, sans morale ni privations, donc déculpabilisante, à l’inverse de la morale traditionnelle. Pour ceux qui ont les yeux ouverts, le coronavirus, coïncidant avec la prise de conscience de nos limites, pourrait bien être le coup de grâce donné à cette illusion idéologique collective. Les vrais étudiants de l’économie ont toujours qualifié leur domaine de « triste savoir ». Elle n’a aucun titre à dominer les esprits comme elle le fait chez nous, au détriment des autres facettes de la vie humaine. Sauf, évidemment, pour les marchands de gadgets et d’illusions.