Par Jean de Maistre
[Repris des commentaires du 5 juin]
Les prétendues élites des sociétés occidentales sont animées par une véritable pulsion de mort. Nous allons voir la montée en Europe (puisque celle-ci importe avec enthousiasme les pathologies intellectuelles en provenance des USA) d’un nouveau racisme, totalement décomplexé, qui va s’en prendre aux Blancs.
À la fin des années soixante, la gauchiste américaine Susan Sontag disait déjà dans un article retentissant que la race blanche était « le cancer de l’humanité ». Propos ultra-minoritaire à l’époque mais qui aujourd’hui fait florès dans les milieux racisés et gauchistes. Aux USA, ces intellectuels politiquement corrects considèrent qu’une caissière blanche à Walmart payée 1200 $ par mois bénéficie d’un « privilège blanc » alors qu’une grande bourgeoise noire, avocate ou travaillant dans les médias comme la richissime Oprah Winfrey est une « dominée ». C’est à vous faire regretter la vieille idéologie marxiste de la lutte des classes. Les USA nous ont certes envoyé leurs GI’s pour nous libérer en 44 mais depuis ils nous envoient surtout leurs miasmes, la sous-culture adolescente du rock, l’idéologie du flower power et ses modèles de comportements jeunes totalement avachis, le consumérisme débridé, et aujourd’hui, cette peste du politiquement correct, et pire encore l’idéologie de la cancel culture. Une nouvelle barbarie est à nos portes.
Ces militants de la cancel culture, pour reprendre cette horrible expression médiatique sont les représentants de cette dictature de la petite bourgeoisie progressiste dont Patrick Buisson, dans son dernier ouvrage, la fin d’un monde, a brillamment reconstitué la genèse. Hostile au début d’idées, réclamant la censure des propos qui lui déplaisent, persuadée de détenir le monopole du Vrai, du Bien et du Juste, maniant la menace de procès au lieu d’arguments, elle détient une hégémonie de fait par l’intermédiaire de tout un réseau d’intellectuels, de demi-intellectuels d’une cléricature médiatique dont les journalistes des deux torchons de référence le Monde et Libération sont les plus parfaits représentants.
Michel Onfray dans son ouvrage la nef des fous a pointé quelques manifestations de ce progressisme halluciné, comme lorsque Libération fait l’éloge de la zoophilie et de la coprophilie comme signes de progressisme. Je n’invente rien, il est facile de vérifier, Onfray donne la référence des articles. Comme le fait remarquer Patrick Buisson, il est triste de voir l’Église, depuis Vatican II rejoindre ce camp du progressisme, position qui a d’ailleurs hâté la déchristianisation de notre société, Buisson le montre avec pertinence. Courtisanerie à l’égard de l’islam, culte du Migrant élevé à la hauteur d’une nouvelle divinité, droitsdelhommisme c’est la nouvelle vulgate de ce qui fut jadis la papauté. Nous assistons bien à la fin d’un monde, dont la petite bourgeoisie progressiste est impatiente d’effacer les dernières traces. Bienvenue dans le monde merveilleux de l’individualisme hédoniste, du consumérisme hébété, de promotion des pathologies sexuelles. Nous entrons dans un monde qui est l’écho du Bas Empire.
Un autre exemple de ce progressisme halluciné. Ci-après, un extrait d’un article du Figaro de ce jour. D’un côté on nous bassine avec l’idéologie du vivre ensemble, mais en même temps (le fameux en même temps macronien) on ne cesse de catégoriser les personnes en suggérant qu’on ne peut vivre qu’avec ceux qui vous sont semblables, dans un face à face narcissique.
» La polémique des réunions en non-mixité rebondit au rayon cycles. Vendredi 4 juin, Aurélien Véron, élu d’opposition au Conseil de Paris découvre dans l’agenda « QueFaire.Paris », administré et géré par la municipalité, l’existence de l’atelier vélo « No’Mec Anique ». Cette permanence nocturne, organisée une fois par mois dans le 11e arrondissement par l’association La Cycklette, se déroule « en mixité choisie (femmes, personnes trans, personnes non binaires), pour faire de la mécanique dans un espace libéré des rapports de domination genrés.» »
Il faut dire qu’au conseil municipal ce Paris il y a cette lesbienne fanatique appartenant à la secte EELV et qui affirme refuser de lire des ouvrages écrits par des hommes, d’écouter de la musique composée par des hommes etc. ■
Se reporter à notre publication Matthieu Bock-Côté : « Le concept de “racisme systémique” en délire »
Il fallait lire » le fameux en même temps macronien » et non « macédonien », les correcteurs automatiques font des bourdes qui montrent les limites de l' »intelligence » artificielle. Je remercie par avance le webmaster qui aura l’amabilité de corriger.
L’en même temps macronien a été rétabli !
Un autre signe de la montée de ce nouveau racisme des prétendus antiracistes. La maire afro-américaine de Chicago, Lori Lightfoot a décidé de refuser d’être interviewée par des journalistes blancs. Imaginez un instant que Donald Trump ait déclaré qu’il refusait de rencontrer des journalistes noirs ! Quel déchaînement médiatique cela n’aurait-il pas entraîné, et avec raison bien sûr. Mais là, silence dans la presse politiquement correcte, ou approbation dans le New-York Times, où les journalistes écrivent Black avec une majuscule, mais white avec une minuscule.
Le petite bourgeoisie progressiste dont Patrick Buisson a tracé un magnifique portrait (et nous attendons avec impatience les prochains tomes de cet ouvrage) est animée d’une volonté d’éradiquer le passé, qui se voit dans sa furie consistant par exemple à vouloir débaptiser des rues au nom de blancs hétérosexuels morts comme Colbert, Napoléon, etc. Cette entreprise d’épuration a des ancêtres. Le 18 août 1966, place Tiananmen à Pékin, Mao prononce un discours devant un million de jeunes gardes rouges fanatisés, leur demandant de sortir de leurs écoles pour « réduire en pièces les quatre vieilleries » à savoir » les anciennes idées, l’ancienne culture, les vieilles moeurs et les vieilles coutumes ». S’ensuivent des destructions de temples, de monuments, de livres, sans parler des intellectuels humiliés, assassinés par ces jeunes fanatiques. Plus près de nous dans le temps, les talibans détruisent à coups de canon les Bouddhas de Bamiyan, ces derniers ayant le tort de rappeler un monde antérieur à l’islam. La petite bourgeoisie progressiste pour le moment n’emploie pas la violence, sinon verbale et symbolique, mais l’intention est la même. Effacer le passé au nom d’une prétendue perfection incarnée par les idéaux du présent (idéaux partagés par une infime partie de la population, mais hégémonique dans les médias et chez les faiseurs d’opinion) c’est toujours la même entreprise de construction d’un « homme nouveau » (sans oublier bien sûr, rions un peu, le « transgenre nouveau », le « quadrisexuel nouveau » ou l' »androgyne non-genré »). Les sociétés occidentales paraissent emportées par un vent de folie idéologique. Heureusement il est toujours possible de se détourner de cet effrayant et médiocre avenir que nous promettent certains et de trouver dans les richesses du passé, ses grandes oeuvres, ses grands hommes, ses grandes entreprises, de quoi susciter notre admiration et notre amour. Le monde de la petite bourgeoisie progressiste, lui, est petit, bas, laid et vulgaire.