Par Stéphane Blanchonnet.
A l’occasion de la Publication de la fameuse tribune des généraux, la Toile se gaussait, – à juste titre –, d’un montage présentant côte à côte deux tweets de l’inénarrable Jean-Luc Mélenchon.
Dans le premier d’entre eux le líder maximo au petit pied déclarait martial en 2019 : « Dans la constitution de 1793 qui fonde la République, l’insurrection est un droit et un devoir. Vous ne pouvez pas empêcher des gens comme moi de penser que les attitudes d’insurrection personnelle sont la garantie pour que vive la flamme de la République. » Dans le second, beaucoup plus frileux, le tribun d’opérette réagissait ainsi au texte des militaires de 2021 : « Il est interdit par la Constitution française d’attenter à la forme républicaine de l’État. L’appel à l’insurrection est puni par les articles 4124 et 4126 du code pénal. ».
Voilà la confirmation, – s’il était vraiment nécessaire d’en avoir une ! –, que le principe de non-contradiction, pilier de la logique, est tout à fait inconnu à la France insoumise. Mais nous pouvons et nous devons élargir le constat d’incohérence bien au delà de ce parti et de son chef. Souvenons nous du télescopage en 2018 du mouvement des Gilets jaunes et des commémorations des évènements de 1968.
La République macronienne dans un exercice d’« en même temps » de haute volée célébrait très officiellement un mouvement insurrectionnel vieux de cinquante ans tout en condamnant avec les mots les plus durs un autre mouvement insurrectionnel, tout juste naissant, aussi diffèrent dans ses motivations que similaire dans son expression, mais qui avait le tort de se soulever contre le pouvoir du jour.
Il faut dire que c’est un genre de contradiction auquel nous sommes particulièrement habitués dans un pays où la fête nationale commémore une émeute qui vit une foule enragée s’emparer d’une prison vide, massacrer son gouverneur, le décapiter et promener sa tête en trophée au bout d’une pique !
Et puisque nous parlons de la « glorieuse » Révolution, il n’est peut être pas inutile de pointer une ultime contradiction, qui concerne beaucoup de nos compatriotes. Après chaque attentat islamiste ces dernières années, lors de chaque cérémonie en l’honneur des victimes, on voit des foules émues entonner de vibrantes marseillaises avant de reprendre le cours ordinaire de leur existence… jusqu’à l’attentat suivant.
Peut-être les Français devraient ils se pencher un peu sur le sens des paroles qu’ils entonnent de façon si mécanique. Ils constateraient qu’elles n’ont pas été écrites pour un peuple fatigué, soulagé d’être sorti de l’histoire, résigné à son effacement, mais pour une nation jeune, fière et fermement décidé à organiser sa défense. ■
Stéphane Blanchonnet
Action française
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Cher Stéphane, tu es trop subtil et intelligent pour faire mine d’ignorer « qu’en principe », ce que l’on célèbre le 14 juillet, ce n’est pas la sanglante prise de la Bastille, mais la Fête de la Fédération » tenue exactement un an plus tard le 14 juillet 1790.
Cela dit je te donne bien volontiers acte que dans l’esprit de la population, c’est bien les assassinats qu’on commémore !
J’allais faire la même remarque avant de lire, fort à propos, le commentaire de M. BUILLY.
Hélas les crétins du PAF (et paf!) induisent le bon peuple en erreur chaque année à l’approche de la fête nationale qu’ils nomment toujours « commémoration de la prise de la Bastille » sans préciser par ailleurs que ce n’était pas un événement glorieux car il n’y avait là, prisonniers, que quatre faux monnayeurs, un fou et un débauché enfermés à la demande de leurs familles, et un régicide (attentat manqué contre Louis XV trente ans plus tôt et marquant ici la clémence d’Auguste).
Mais on était dans le domaine du symbole, au point que Kant apprenant la nouvelle en dérangea sa promenade, c’est dire. L’ambassadeur de Venise, meilleur analyste politique, écrivit à ce sujet « une anarchie horrible est le premier fruit de la régénération qu’on peut donner à la France; il n’y a plus ni pouvoir exécutif, ni lois, ni magistrats, ni police ». Relire notre grand Bainville.