Par Gérard POL.
Le président de la République parlera ce soir aux Français, sans-doute de la supposée reprise de la pandémie, d’hypothétiques réformes courageuses de fin de mandat, et de celui qui se profile évidemment dans sa tête, passée avec succès l’échéance pourtant incertaine de 2022. C’est demain. Et le sort électoral d’Emmanuel Macron n’est en rien fixé à cette heure où les candidatures se multiplient, se diversifient, et où la donne se complexifie. Sur la durée ou la pérennité du phénomène Macron, nous nous étions interrogés au début de son mandat (5.10.2018). Nous avons repris et actualisé notre analyse. Sur le fond, nous n’avons pas trouvé grand-chose à y ajouter, ni à modifier. Emmanuel Macron nous démentira-t-il ce soir en prononçant des paroles novatrices ?
La question fut récurrente tout au long de ce quinquennat étrange comme son bénéficiaire, vécu comme tel par les Français, et aujourd’hui finissant.
La question s’est posée à l’heure des mauvais sondages, des doutes et des départs plus ou moins fracassants, en tout cas indignes, survenus parmi les plus proches du chef de l’État ; à l’heure des « affaires », qu’elles aient eu ou non l’importance que l’agitation des médias, des partis et des assemblées leur a conférée ou qu’elles n’aient été que ridicules, comme le fut l’affaire Benalla ; à l’heure des impasses – surtout l’obstination européiste qui ne conduit nulle part parce que personne ne veut vraiment du fédéralisme de Macron en Europe ; enfin, à l’heure de la rupture avec les Français sur quelques sujets qui touchent à leur être profond : l’immigration, le multiculturalisme, la repentance, le dénigrement de ce qui est français, les fréquentations douteuses, les photos inacceptables en fort mauvaise compagnie ; sans compter le chômage et la pauvreté ; en bref, à l’heure des déceptions qui font qu’entre Emmanuel Macron et les Français, en tout cas une grande partie d’entre eux, le courant ne passe pas ou plus. Et que, même, une forme inédite dans le passé récent de la République, une forme singulière, de détestation, de rejet ou de haine s’est installée entre une grande partie du pays profond et lui. Une volonté de dégagisme qui lui revient à la figure aux sens propre et figuré, comme en boomerang.
On a fait quelque crédit au départ à cet homme jeune, brillant et audacieux, comme les Français les ont toujours aimés. Qui recevait Poutine à Versailles et Trump sur les Champs-Elysées pour admirer et applaudir l’armée française. Qui fêtait ses quarante ans à Chambord… Dans l’ombre du roi-chevalier. Un vrai roi, celui-là, pas une apparence …
Ce capital crédit – en attente de voir – consenti au jeune Macron d’il y a presque cinq ans est donc largement entamé. Mais est-ce qu’il se trouve quelqu’un en position de le recueillir ? Les Français qui, sans savoir du tout qui il était, ont applaudi il y a cinq ans au « dégagisme » opéré par Emmanuel Macron, comme un de ces coups d’Etat légaux dont notre République est coutumière, verraient-ils d’un bon œil le retour des politiques exécrés, évincés hier ? C’est plus que douteux. Les Français ne sont pas si sots. Une majorité considère que ces politiciens faillis ne feraient pas mieux qu’Emmanuel Macron. Ont-ils tort ? Reporteraient-ils alors leur attachement, leurs espoirs et même une certaine adhésion, sur les partis dits populistes, en nombre suffisant pour les porter au pouvoir ? Cela aussi, pour l’heure, nous paraît douteux.
Alors quid ? Nous nous sommes de fait habitués à être gouvernés par des hommes qui ne sont en place que par défaut. Sans réel consentement, sans adhésion, sans lien affectif quelconque. Nous sommes devenus une drôle de démocratie, si tant est que nous n’en ayons jamais été une.
En fait, avec Macron, les Français ont peu ou prou cru ou espéré en une sorte de changement de régime. En tout cas en un « autre chose », fût-il mal défini. Macron s’est gardé de les détromper. Au contraire.
Au bout du compte et du quinquennat, ils constatent que presque rien n’a changé. Ils se disent comme jadis : « Non vraiment c’était pas la peine, non pas la peine assurément de changer de gouvernement ». Et ils retombent dans leur scepticisme, leur indifférence, leur morosité ou, s’ils sont lucides, leur inquiétude et leur colère. Les esprits simplistes se réjouiront ou se lamenteront, selon leur camp, que le destin politique d’Emmanuel Macron soit entré dans une zone d’incertitudes. C’est ne pas voir plus loin que le bout de son nez … Le problème politique français passe largement le cas Macron, X ou Y.
La question du régime n’a jamais cessé de se poser à la France depuis la Révolution, comme en témoignent les dix-huit régimes qu’elle a connus, dont cinq républiques. Cela, Emmanuel Macron lui-même l’a compris. Il l’a dit en termes explicites, inattendus et spectaculaires. Les premiers mois de son quinquennat ne sont, en creux, que l’illustration de ce manque de roi qu’il a en même temps diagnostiqué et tenté de combler dans la forme sinon dans le fond tant il est vain de chercher à concilier un principe et son contraire. Et Zemmour – qui persiste à croire contre l’évidence, que De Gaulle a réussi la synthèse institutionnelle qui convient à la France – a aussi avoué considérer que le message républicain est désormais désuet. Macron est la preuve qu’un régime désuet peut s’inventer un renouvellement pour, quoique épuisé, durer encore un peu. Il semble bien que ce ne peut être pour très longtemps, ni pour de bien grandes choses … Il finit d’ailleurs par arriver un jour – et ce jour est d’ores et déjà advenu – ou même les petites deviennent difficiles. ■
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En deux mots, réflexion sur l’actualité
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Pourtant l’heure est décisive ; la mondialisation en route quelque soit son mode aura pour conséquence de faire perdre l’indépendance de la France. Elle deviendra un satellite ou des USA, ou d’une Europe dominée une fois de plus par l’Allemagne. Ou pire encore inféodée par un Islamisme que la déchristianisation en cours favorise, devenir une terre d’accueil pour tous les déshérités du Monde jusqu’à complète dissolution de ce qui fit notre civilisation Française propre, à ce jour ! et cela à la suite d’une guerre civile qui risque de poindre entre l’avidité musulmane et la dégradation de notre civilisation Chrétienne que peut de Français semblent vouloir défendre !