Par Louis-Joseph Delanglade*.
Dès son premier numéro, au printemps dernier [2020], la revue de Michel Onfray donne le ton : « Le problème n’est plus d’opposer ceux qui votent à droite et ceux qui votent à gauche mais ceux qui croient à la France et ceux qui n’y croient pas. »
Au-delà de son titre très connoté (Front Populaire) la revue s’adresse ainsi explicitement aux « souverainistes de droite, de gauche, d’ailleurs [comme nous] et de nulle part ». Pour désigner l’ennemi, Onfray propose, comme antonyme de souverainiste, le néologisme de « vassaliste », défini comme « un adepte de la soumission néolibérale de droite et de gauche à l’ordre économique mondial du capital qui aspire au gouvernement universel ». Approbation.
L’idéologie de la gauche internationaliste, d’abord au service de la volonté de puissance communiste, a enfanté par la suite le tiers-mondisme, l’ humanitarisme, le sans-frontiérisme, l’écologisme façon Greta Thunberg et même rejoint, par social-démocratie interposée, l’européisme néolibéral originellement « de droite ». Dans la France de gauche, M. Chevènement a longtemps paru bien esseulé. Voici pourtant que la fibre nationale et souverainiste semble recommencer à vibrer là où on ne l’attendait pas (ou plus).
Début novembre, M. Montebourg, ancien ministre de l’Économie, du Redressement productif et du Numérique (premier gouvernement du quinquennat de M. Hollande), jette le trouble parmi la gent médiatique en reconnaissant à M. Trump d’avoir bien défendu les classes populaires par un « protectionnisme vertueux » et en affirmant qu’en France même « on a besoin du protectionnisme pour reconstituer nos forces » (France Inter, 4 novembre ; RMC, 9 novembre ; etc.). Nous avions déjà, dans ces colonnes, salué certains de ses propos et prises de position. Donnons-lui acte une nouvelle fois de son engagement lucide et courageux.
Début décembre, et c’est plus étonnant, M. Ruffin, député La France Insoumise de la Somme, déclare à France Inter (« matinale » du 2) : « Je suis favorable au retour des frontières sur capitaux, marchandises et personnes […] ». Mieux, il ajoute, ce qui en fait bondir plus d’un dans « son » camp : « Les frontières ne sont pas quelque chose de négatif, elles permettent de se construire aussi. » Ce sont là des propos conformes aux nôtres. M. Ruffin n’est pas, on le sait, le premier de LFI à faire preuve de souverainisme, il est en revanche une des figures emblématiques de ce parti.
Bien entendu, MM. Montebourg et Ruffin se sont attiré les foudres de leurs admirateurs d’hier (inutile de les nommer) : tel, plutôt polémique, voit dans la frontière le souhait de la mort de l’UE (c’est qu’à gauche, on croit désormais volontiers à l’UE et à l’euro, comme on croyait à l’Internationale et au Grand Soir) ; tel autre, plus intellectuel, essaie de noyer le poisson par des considérations historiques, voire lyriques, en rappelant que Jaurès prônait en 1911 (!) « une fédération des nations fraternelles où les frontières seraient les limites de l’association des peuples mais pas des remparts de repli ».
Les frontières circonscrivent le territoire où s’exercent les prérogatives régaliennes de l’Etat – autorité politique et contrôle économique des flux (de biens, de personnes, de capitaux, etc.). Ceux qui ne veulent pas admettre que les frontières sont là pour nous protéger refusent l’évidence. Tant mieux en revanche si d’autres que nous sont prêts à s’engager dans le combat souverainiste. ■
* Agrégé de Lettres Modernes.
Retrouvez les Lundis précédents de Louis-Joseph Delanglade.
1ère publication :
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CHERS AMIS ,
En lisant la presse ces jours-ci, je me laisserais presque aller à lancer un « youppie » de triomphe, imaginez un peu, déjà l’Angleterre achève petit à petit l’exploit, de sortir d’une Europe dans laquelle elle n’est en fait jamais entrée, deuxièmement, nous sommes de plus en plus nombreux à ne plus vouloir continuer à être les vassaux de l’Allemagne, c’est à dire de perdre politiquement tout ce que nous avons gagné militairement, troisièmement, et là mon cœur explose d’un bonheur indicible, une nouvelle majorité de femmes et d’hommes découvrent enfin une chose extraordinaire:- » qu’ils sont français! » . Mais cela change tout, nous allons peut-être pouvoir nous battre à armes égales avec une Allemagne qui elle n’a jamais douté de sa germanitude, et qui nous a imposé, comme le redoutait dans les années 70 , un homme peut-être trop vite oublié, EMMANUEL MAFFRE-BAUGE, de devenir disait-il, « le bronze-cul » de l’Europe. La France, n’a t-elle pas d’autres qualités à faire valoir, que celles de se laisser piétiner par des touristes étrangers irrespectueux, qui nous imposent chaque année une nouvelle « Occupation » ? Alléluia, je suis français de souche, et pour faire un peu « peuple », c’est une rose dans un main, mais un gourdin dans l’autre, que je dirai droit dans les yeux à tous ces violeurs de patrie : -« Touche pas à mon pays » ….. Amitiés MARC CHAPELLE marc.chapelle48@hotmail.fr
Depuis quelques décennies , plusieurs intellectuels affranchis de la doxa officielle nous alertaient sur l’asservissement de la France ; hélas , ils ont semblé très longtemps prêcher dans le désert ! Or , il y a tout lieu de penser aujourd’hui , que leurs convictions profondes commencent ça et là à infuser de plus en plus dans la nation et à fédérer par-delà les clivages partisans ; alors oui , on peut enfin légitimement espérer et s’en réjouir .
Cordialement