De Gaulle au balcon de l’hôtel de ville de Montréal, 24 juillet 1967. (Images de très mauvaise qualité, mais le son y est).
En visite officielle au Canada, le général de Gaulle lance depuis le balcon de l’hôtel de ville de Montréal un vibrant : « Vive Montréal ! Vive le Québec ! Vive le Québec libre ! Vive le Canada français ! Vive la France ! ». Les 500.000 Montréalais massés devant le chef de l’État français sont en liesse. Pour la grande majorité de Québécois francophones, la déclaration du général De Gaulle résonne comme un encouragement aux revendications indépendantistes.
Mais le gouvernement d’Ottawa, la capitale fédérale du Canada, est profondément choqué et regrette « certaines déclarations faites par le président. » De Gaulle devra écourter son voyage. ■
Eh oui… c’était le temps où la voix de la France – la vraie ! -était écoutée et admirée… Avant Montréal il y avait eu les discours de Mexico (« La mano en la mano ») du 28 mars 1964, celui de Phnom-Penh du 1er septembre 1966…
Une France forte, indépendante, solide. Un chef d’État qui était vraiment un Chef…
Je plains ceux qui n’ont pas été emplis d’enthousiasme devant ce « Vive le Québec libre ! » sorti du coeur (et pourtant à l’AF, on n’était pas gaulliste !!!) ; je regrette que nos jeunes gens d’aujourd’hui soient privés d’u n tel exemple.
Tous ces appels étaient sans doute exaltants pour celui qui les prononçait – c’était le but essentiel de son action politique – et pour certains de ceux qui les entendirent, mais ils ne furent que des feux de paille sans lendemain. L’appel de Pnom-Penh eut un rôle globalement négatif, celui de Mexico fut un plaisir temporaire (El rey de Francia ha llegado!) chantaient les fillettes des écoles, cependant sans conséquence autre que rhétorique. Quant à l’appel de Montréal, il fut le contraire de ce qu’il prétendait être, et contribua à favoriser cette inversion culturelle catastrophique du Canada français. Une fois de plus, mon cher Pierre, tu aperçois la lune dans le lac au lieu de la voir dans le ciel de la nuit.
Déjà, ce n’est pas mal que les Français aient été exaltés ! Tout cela leur avait tellement manqué depuis le 11 novembre 1918 !
Et il faut dire aussi que les feux de paille dont tu parles, ce sont bien aussi les Français qui les ont éteints. Le général leur proposait – peut-être sans illusion, tu ‘as sans doute pas tort – de redevenir un peuple fier de lui. Mais c’était trop tard ; sûrement pour lui (combien il a dit sa rage d’être revenu au pouvoir à 68 ans, et non dix ans auparavant – mais, ce qui est bien plus grave, pour nous. Les Français avaient été bien contents d’être débarrassés du boulet colonial, mais de là à vouloir jouer un rôle sur la scène du monde ! Les congés payés, la bagnole et la télévision c’était bien plus rigolo…
Nous gloserions sans fin là-dessus et possiblement de façon de plus en plus pessimiste. Est-ce la peine ?
Je suis partagé entre Pierre Bully et Antiquus. Je comprends la fierté éprouvée mais je constate le manque de moyens . L’incantation suffisait-elle? Par ailleurs de Gaulle a t-il compris l’importance du combat culturel? En France , non, comme l’a constaté P. Boutang , l’université a été laissé auxmains des marxistes et on a eu Mai 68 . Mais face au monde anglo-saxon, de Gaulle a -t-il été prophète sans lendemain ou trahi par les siens? La société de consommation comme le remarque Pierre Bully ? Je n’ai pas de réponse. A nous de relever les défis. aujourd’hui. Merci en tous cas à Pierre Bully de rappeler ces dates, l’histoire résonne toujours en nous et il a raison sur un point, le pessimisme ne sert à rien, bien au contraire , c’est de rester présent dans ce malestrom qui est exaltant.
Comme souvent, je souscris aux propos de Pierre Builly. Comme lui, j’ai eu 20 ans en 1967 et les yeux me piquent encore en entendant cette voix. Il faut le crier aux Macrons et autres Attalis et Barniers : Non la France n’est pas trop petite ! C’est vous qui êtes trop petits pour la France. Non la langue française n’est pas obsolète, c’est vous qui n’en êtes pas dignes. Une minable vulgate économiste vous tient lieu de culture, d’âme, de cœur, de morale et d’esprit et vous en êtes fiers. Au nom de ce faux savoir, vous méprisez les Français qui, selon vous, n’y comprendraient goutte ! Et si c’était le contraire ! Regardez Israël, regardez la Suisse, Singapour… lisez Jean de La Fontaine et prenez-en de la graine, du style, de la flamme, pauvres grenouilles qui singez le bœuf !
Bravo ! Entièrement d’accord avec Marc Vergier.
D’accord avec Michel ! Bravo à Marc Vergier. Superbe !
« La grenouille qui singe le boeuf » a protégé fin aout 1959, avec son régiment de Parachutistes ( 18 èm » RCP) le fameux Général et sa messe au PC de l’opération étincelle Jumelle , à El Kseur près de Bougie, dans la vallée de la Soummam. Il y eut une messe sous la tente où le fine fleur de notre Armée fut cocufiée. » Moi vivant jamais le drapeau FLN ne flottera sur Alger ! » . Au même moment, il négociait avec l’ennemi ‘ et cela, illégalement depuis fin1955, via Genève, par Palewski, Masmoudi et Bourghiba.
Pour moi, ce soi disant visionnaire est un traitre pur; il a fait tuer de 1958 à 62 , 20 « Français à part entière » par jour inutilement, il a abandonné les Français de souche nord africaine ( FSNA) en les désarmant. Il a abandonné ses soldats aux mains du FLN, il a mis au pouvoir la clique des Colonels d’Oujda qui a fait le malheur de l’Algérie indépendante. Il a déshonoré notre Armée que les Arabes méprisent ( et nous n’avons pas fini de payer son parjure…). Que reste-t-il du Gaullisme ? Une Constitution si miraculeuse qu’elle a été modifiée 16 fois ? Un traité de L’Elysée en 1962 où Adenauer a cocufié son Hôte de Colombey devant le Bundestag, avec le préambule » horrible chapeau ! » qui le dénaturait, l’élection du Président au suffrage universel, erreur fondamentale pour le Général Gallois concepteur de la Force de Frappe.
Pour moi, cet homme est couvert de sang français. Lisez « De Gaulle face à l’ l’Indochine, l’aveuglement », du Colonel Quatrepoint où il promut l’irrédentisme de son séide l’Amiral Thierry d’Argenlieu plutôt que Leclerc qui voyait juste…