Il faut être reconnaissants à Jean-Philippe Chauvin et aux talentueux groupes militants qui ont mis au point et diffusent largement sur les réseaux sociaux et partout où cela se peut, des documents d’une telle qualité. Ce n’est pas seulement par des raisonnements et des doctrines que l’on peut amener les Français d’aujourd’hui à partager nos convictions et nos volontés monarchistes. Le recours à la culture, au sens le plus concret et le plus étendu, est tout aussi important. Et remarquablement efficace. Le titre de cette vidéo (18′) le dit fort bien : « Cultivons les grandeurs de la France ». Par la culture. Sans hagiographie, avec réalisme, empirisme, est-il dit ici. Ces grandeurs nous ramèneront à la France comme royaume. Que, sans-doute, elle n’a jamais cessé d’être. Reste à utiliser, répercuter, ce genre de document fort bien réussi, tout en en remerciant ses auteurs. Ce que nous faisons cordialement en cet été incertain.
Il ne sert à rien d’envier des temps oubliés mais l’empirisme permet d’imaginer que les talents et célébrités existent de tout temps. Ils ne peuvent éclore que par de saines institutions qui savent et servent de tuteur pour qu’ils grandissent, pour la plus grande gloire de l’esprit et des peuples…
Sortie d’une terre ingrate où les marécages malsains donnaient le mal à mourir, tu devins par l’ambition d’un Roi, la merveille que les siècles ne purent ternir. Bien des peines et des souffrances humaines en furent le ciment. Chaque pierre contient sueur et sang d’un peuple se hissant vers le divin. Les temps étaient rudes, loin de quelques compréhensions humaines, la nature était ainsi comme d’ailleurs de tous temps.
Seule la compréhension chrétienne atténua les souffrances humaines, loin des promesses que des temps futurs maquilleront hypocritement en république au faux masque de liberté. Ce grand œuvre d’un château palais, posé dans la nature au milieu de multiples bassins, poétiquement dessinée, devient une symphonie que les yeux de multiples générations regardent et entendent avec admiration. Chaque allée comporte ses mystères dans des labyrinthes infinis. Et oui, l’enjeu de ses peines, souvent incomprises des peuples, fit de l’ingratitude de l’endroit, le centre du monde, que les temps que nous vivons, fait souvent regretter.
Louis Dimier disait et il avait raison, que la tyrannie de Louis XIV n’a gêné que des gens qui n’ont pas vécu sous son règne… Les doigts d’agiles jardiniers sculptent avec amour, chaque espace et bosquet, pour le regard des nymphes attirés par l’amour des lieux comme la rencontre fortuite, d’un possible prince de leurs rêves. De multiples fleurs aux couleurs criardes et pastels, sourient au passage des belles, qui dans un instant d’éternité se comparent aux princesses de jadis, tels des elfes aux milles contes et légendes…Il ne faut pas grand-chose pour imaginer, un instant, l’espace soudainement immobilisé dans le temps, entendre chuchoter, à l’orée d’un bassin abrité de quelques arbres penchés : « Vous me plaisez infiniment Madame. J’aime votre âge et ce regard fixé sur moi qui en dit long. J’ai fait ce premier pas pour vous mettre à votre aise et vous donner le droit de faire le deuxième à votre heure. Souvenez-vous cependant que je n’aime pas attendre », se serait exprimé un possible Louis XIV sous la plume de Sacha Guitry.
Sous l’œil du Dieu Neptune trônant au bassin central, aux passage des oiseaux curieux, y faisant une halte, quelques barques enchanteresses promènent les amoureux…
Et on ne peut à ce sujet, que de redonner le quatrain que Sacha Guitry place d’abord dans « Remontons les Champs-Élysées » et qui conclut « Si Versailles m’était conté » :
On nous dit que nos Rois dépensaient sans compter
Qu’ils prenaient notre argent sans prendre nos conseils
Mais quand ils construisaient de semblables merveilles
Ne nous mettaient-ils pas notre argent de côté ?
Tout monarchiste devrait savoir ces quatre vers par coeur ! (même si le 3ème a un pied en trop).
Et puis ça nous change de nos fièvres liturgiques d’hier. (Ce n’est pas critique mais on a eu la dose !).
Grand merci à M. Chauvin.
Aucun pied de trop dans ce quatrain, monsieur Builly ! Ces quatre vers sont de parfaits alexandrins aux rimes riches :
On-nous-dit-que nos-rois-dé-pen-saient-sans–comp-ter
Qu’ils-pre-naient-no-trar-gent-sans-pren-dre-nos-con-seils
Mais-quand-ils-cons-trui-saient-de-sem-bla-bles-mer-veill’
Ne-nous-met-taien-tils-pas-no-trar-gent-de-cô-té ?
Cordialement à vous deux.
Mais si, un pied de trop : le E muet de merveilles ne peut être éludé ; surtout lorsque merveilles rime avec conseils.
Ce n’est pas bien grave au demeurant.