Nous revoici d’accord avec cette chronique de Patrice de Plunkett, datée d’hier 31 août. Sur un sujet dont JSF a déjà traité (Antoine de Lacoste, Xavier Raufer, Mathieu Bock-Côté) mais sur lequel Patrice de Plunkett jette un regard simple et précis. Le style concis et l’expertise d’un journaliste.
Sans doute fatigués d’être experts en maladies infectieuses, les accros des réseaux sociaux jouent maintenant aux experts de l’Afghanistan… pour dire à peu près tous la même chose. Mais il y a deux points essentiels dont on ne parle guère :
► l’échec américain en Afghanistan, au bout de vingt ans de guerre, a la même cause que tous les échecs américains depuis 1953 (Vietnam, Irak etc) : les Américains ne comprennent pas le monde extérieur mais veulent l’américaniser. Ce n’est pas moi qui le dis mais le général américain McChrystal, qui fut le chef des forces de l’OTAN en Afghanistan. Je le cite : “Nous ne connaissions pas l’Afghanistan… La plupart d’entre nous, moi compris, avions à un degré effrayant une vision simpliste de ce pays et de son histoire.” D’où l’erreur tragique, répétée chaque fois depuis soixante ans : s’imaginer qu’on peut “construire une démocratie” dans un pays étranger, qui plus est en l’envahissant et en l’occupant. On voit le résultat une fois de plus…
► Autre erreur, dont nos commentateurs télé ne parlent pas du tout : croire que si le jihadisme existe quelque part, c’est qu’il aurait été apporté là par des terroristes internationaux – et qu’il suffit d’éliminer ces terroristes internationaux pour supprimer le jihadisme… C’est une illusion. On ne supprime pas le terrorisme à coups de drones (surtout quand ils se trompent de cible comme le 28 août en Afghanistan). Et si une population soutient des terroristes, c’est toujours pour des raisons locales : raisons qu’il faudrait discerner si l’on voulait avoir la moindre chance d’améliorer la situation. Au lieu de comprendre ce qu’est la société afghane, ou la société irakienne, ou la société vietnamienne, etc, Washington – suivi de ses supplétifs – projette sur ces sociétés une idéologie “effrayante de simplisme” comme dit le général McChrystal. Plutôt que de trouver des réponses locales à des problèmes locaux, on essaie d’américaniser des pays étrangers : quitte à les confier à des gouvernements fantoches et corrompus, faussement élus, qui s’enfuient dès que l’ambassadeur US fait ses bagages. ■
Après avoir « américanisé » avec succès ‘ (hélas ) la France et l’ Europe après la seconde guerre mondiale, les U.S.A. n’ont pas changé leur logiciel et continué d’appliquer, asséner le même processus dans le monde entier sans prendre en compte la « nature profonde » des peuples. On voit le résultat
Éric Zemmour, heureusement revenu après vacances sur CNews, dit exactement la même chose.
Rien de cela, au demeurant, ne peut étonner des nationalistes comme nous.
En plus de leur ignorance crasse des pays qu’ils envahissent, les américains s’interdisent les solutions qui auraient pu marcher. Dans un pays tribal, multiethnique, encore féodal dans ses croyances, le rétablissement du roi Zaher qui était demandé par certains chefs de tribus et aurait été accepté par les réticents, dont Ahmed Shah Massoud, aurait au moins imposé un figure respectée, unificatrice, demandant l’allégeance féodale mais faisant progresser son peuple à son rythme vers une société modernisée. Mais la monarchie est aussi étrangère à l’esprit américain que manger du porc pour un musulman. Hélas aucun signe qu’ils apprennent de leur échecs
Et si nous allions au coeur du problème, à savoir l’idéologie américaine , qui depuis sa fondation est basée sur le puritanisme; relison; la lettre écarlate d’Hawthorne , livre paru il y a cent soixante dix ans. Rien n’a changé dans cette vision pure et dure pour les générations actuelles USA, qui certes ont rompu avec l’ancienne religion, mais en ont gardé les réflexes d’exclusion des brebis égarées. avec , par exemple avec » la cancel culture ». Une religion qui n’est pas assez incarnée ou qui passe à côté de la réalité humaine.Il ‘est pas étonnant qu’elle ne peut prendre en compte la diversité du monde tel qu’il est , en voulant tout unifier; le retour de la tentation de Babel et de son échec.
Relisons bien sûr . Il n’est pas étonnant!