Par Olivier Perceval.
Il semble qu’un vent singulier souffle sur les médias, comme sur le personnel politique, en cette période pré-électorale. Ce qui était le constat réservé à ceux qui sont toujours qualifiés d’extrême droite devient une litote très partagée dans la droite dite républicaine, c’est-à-dire entrant dans les canons de la pensée dominante.
La sortie du film « BAC nord » avec Gilles Lellouche et le reportage de France télévision sur les « cheik points » à Marseille, viennent certes enfoncer un clou qui était déjà posé à la verticale par les candidats de droite aux présidentielles. Il est même amusant d’entendre de mâles paroles sur l’immigration qui se déverse dans notre pays enfin reliées à l’insécurité, avec des déclarations viriles et sans concessions sur les zones de « non-droit » et des demandes d’expulsions systématiques des étrangers clandestins, de l’ouverture de places de prison supplémentaire et de durcissement des lois migratoires. Certains parlent même d’envoyer l’armée dans les banlieues les plus explosives.
Il n’y a pas de mots assez durs pour qualifier le laxisme politique à l’origine de cette situation, comme si leurs maitres vénérés Chirac et Sarkozy , dont ils ont été peu ou prou les ministres ‚n’étaient pas un peu responsables …
Le « Rassemblement National » qui proclame ce diagnostic depuis des décennies, et subit pour cela l’opprobre de toute la classe politique, se trouve aujourd’hui dépassé sur sa droite, par les nouveaux convertis soudainement éclairés. Mais, comme dit Valérie Pécresse, surtout pas question d’alliance avec cette extrême droite là. Pourquoi ? Réponse, heu, parce que, les valeurs républicaines…
Ce qui est stupéfiant est de voir, comment les mêmes qui fustigeaient avec mépris le racisme supposé des lanceurs d’alerte, il y a encore quelques mois, poussent aujourd’hui des cris d’orfraies devant le scandale d’une immigration incontrôlée et d’un laxisme judiciaire ahurissant. Ils empruntent même à Zemmour ses analyses (tout en le décriant) comme si tout cela était nouveau.
Bien sûr, il faut gagner les élections et comme le « sentiment d’insécurité », formule exhumée par le garde des sceaux fort malencontreusement au moment où tout le monde, même à gauche, avait cessé d’y avoir recours, est devenu un cauchemar pour une majorité de Français, le candidat toujours bien conseillé, devait se positionner sur cette question sans ambiguïté.
Question de communication ou réelle prise de conscience ? Dans un plan de carrière politique on est obligé de tenir compte des sondages et, pour prendre « conscience » d’un fléau touchant notre pays, il faudrait déjà en avoir une de « conscience ». Disons qu’un certain réalisme électoral et non pas nécessairement politique, fait pencher aujourd’hui la balance vers des mesures plus fermes sur la question de l’immigration, que l’on s’accorde à relier aujourd’hui au terrorisme comme à la délinquance.
Ce qui n’est hélas pas le cas du gouvernement. La récente visite de monsieur Macron à Marseille constitue l’énième épisode de la ronde électorale présidentielle où l’on donne des coups de menton et où la « prise de conscience », saluée par les naïfs, que ce soit la promesse du karcher de Sarkozy hier, ou celle de la fermeté et du soutien indéfectible à la police aujourd’hui, sans jamais mentionner la question de l’immigration, n’a plus aucune crédibilité .
Mais bien sûr, toutes les avanies de notre pays, que ce soit en politique étrangère comme intérieure, en matières sociale autant qu’économique, dans tous les domaines où en particulier le régalien doit s’imposer, il faut y voir un demi-siècle d’abandon, de perte d’ambition pour la France au profit d’une union européenne impossible, « en marche » vers une structure fédérale promue aujourd’hui par Macron « himself » et ses affidés de la grosse commission.
Pour être bien vu par les oligarchies financières siégeant à Davos, chaque année, il convient de ne pas trop se préoccuper des questions « populistes » relatives à l’insécurité, mais se concentrer, en bon « young leader », sur l’entreprise d’effacement progressif des Nations au profit du nouvel ordre mondial. Pour cela il conviendra de détourner l’attention des peuples en provoquant des peurs irrationnelles par la mise en scène des menaces sanitaires et écologiques, « quoi qu’il en coûte ».
Ça pourrait marcher… ■
Non moins pertinent, mais plus convenable, eût été l’expression groβ commission