L’Action Française constate avec regret qu’elle avait raison de dénoncer le comportement servile des gouvernements français qui se succèdent depuis plus de trente ans, vis-à-vis des USA.
Plus de cinquante milliards d’euros passent sous le nez de Naval Group, un industriel qui avait pourtant pris le soin d’angliciser son nom pour mieux s’inscrire dans la compétition internationale.
On peut se perdre en conjecture pour expliquer les raisons qui ont motivé l’État australien dans son revirement inattendu, malgré les pauvres arguments apportés par le premier ministre Scott Morrison : « La décision que nous avons prise de ne pas continuer avec les sous-marins de classe Attack et de prendre un autre chemin n’est pas un changement d’avis, c’est un changement de besoin. »
Personne n’est dupe et le formidable « lobbying » déployé par Joe Biden aura eu raison, avec la constitution d’AUKUS » (Australia, United Kingdom, United States), de la solidité des engagements australiens avec la France.
Rappelons quand même que le traité de non-prolifération nucléaire interdit de vendre du matériel nucléaire à des pays qui n’en possèdent pas, ce dont se sont affranchis les Américains tout puissants, comme les fameux « affranchis » du film de Scorsese, un vulgaire gang sans foi ni loi, pour avoir un avantage décisif et déloyal sur la France qui est restée dans la légalité internationale. *
Du côté de la solidarité européenne, silence assourdissant, excepté une timide déclaration d” Ursula von der Leyen jugeant inacceptable l’attitude « australo-américaine » et puis tout dernièrement, après mûre réflexion et devant l’insistance rageuse de Le Drian, Charles Michel président du conseil Européen, demandant poliment des éclaircissements à Joe Biden. Il ne faut bien sûr rien attendre non plus de l’Allemagne qui était notre principal concurrent dans l’appel d’offre australien, et qui a probablement contribué au torpillage de ce contrat, ni des autres États européens majoritairement atlantistes et presque tous dotés de matériel américain.
La tension avec la Chine ne saurait par ailleurs justifier le repli anglo-saxon dans un club privé excluant la France qui possède des intérêts dans cette région, comme le rappellent dans un communiqué commun, Jean Yves Le Drian et Florence Parly qui précisent que la France est la seule nation européenne « présente en Indopacifique avec près de deux millions de ses ressortissants et plus de 7.000 militaires ».
La démonstration est faite que la France n’a plus rien à faire dans l’Organisation du Traité de Atlantique Nord (OTAN), qui n’est qu’un instrument d’assujettissement des supplétifs européens au premier rang desquels, notre pays, seul avec le Royaume Uni, possède une armée opérationnelle. L’appartenance à ce gang n’apporte désormais aucun avantage à ses membres, bien au contraire, ils sont traités avec le plus grand mépris. Il est vrai que notre République, en bonne exécutrice soumises aux ordres de l’oncle Sam, n’avait pas hésité sous Hollande à rompre le contrat de vente des portes hélicoptères Mistral au moment de la livraison à la Russie, fragilisant ainsi notre fiabilité internationale. Est-ce que notre président « young leader » comme son prédécesseur, aura le courage « jupitérien » de mettre aujourd’hui, après cette formidable humiliation coûteuse au plan budgétaire et terriblement dégradante pour notre crédibilité devant le « concert des nations », un terme à cette vassalité ? ■
*Extrait du traité de non-prolifération nucléaire signé par la France et les Etats Unis): Les EDAN (Etats Dotés d’Armement Nucléaire) s’engagent à ne transférer d’armes nucléaires à quiconque, en même temps les ENDAN (Etats Non Dotés d’Armement Nucléaire) s’engagent à ne pas acquérir d’armes nucléaires et à placer toutes leurs installations nucléaires sous garanties de l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Action française
À lire aussi dans JSF le dernier éditorial de Louis-Joseph Delanglade
AUKUS