Éric Zemmour a répondu à la déclaration d’Emmanuel Macron qui le visait sans le nommer. Mais aussi sans que personne soit dupe.
Il le fait point par point sous forme d’une analyse claire et juste, qui contraste avec les formules fumeuses du Chef de l’État lesquelles nous semblent marquées du sceau d’une contradiction disqualifiante : d’une part, reprocher à Éric Zemmour une conception rétrécie de la Nation et, d’autre part, relativiser sans cesse l’identité et le rôle de la France lesquels, soit n’existeraient pas, soit seraient désormais assumés par d’autres et sur d’autres continents. Comme si l’identité française originelle et présente ne dépendait pas étroitement de l’existence de la France en tant que telle et de sa vitalité interne. Les rives du Congo et toute l’Afrique francophone ne mettraient sans-doute pas très longtemps à parler américain, russe, ou chinois, si la France – en tant que telle – venait à s’effacer durablement de la scène internationale.
Zemmour dit cela mieux que nous. De plus, en l’espèce, ses analyses sont nôtres. Il faut l’écouter.
Je viens d’écouter, c’est clair et cohérent
Globalement en accord..
A quand le Prince aux destinées du pays?
« – La France, c’est le français quand il est bien écrit. » Napoléon Bonaparte …
Qu’on mène aux champs ce coquardeau,
Lequel gaste, quand il compose,
Raison, mesure, texte et glose,
Soit en ballade soit en roudeau.
Il n’a cervelle ni cerveau,
C’est pourquoi si hault crier j’ose:
Qu’on mène aux champs ce coquardeau
S’il veut rien faire de nouveau,
Qu’il oeuvre hardimant en prose,
( J’entends s’il en sçait quelque chose)
Car en rime ce n’est qu’un veau
Qu’on mène aux champs
Clément Marot ( à un poète ignorant) ( 1497-1544)
correction: « Soit en ballade soit en rondeau » et « qu’il oeuvre hardiment en prose »
Très belle intervention. Mais il n’est pas tout-à-fait vrai qu’on n’assimile que des individus. La France est aussi une « famille de familles ». Alsaciens, Flamands, Bretons, Basques Corses et Kanaks peuvent être Français comme « Monsieur Brun qui parle pointu ».
C’est aussi une leçon de Maurras et des contrerévolutionnaires qu’il n’est pas nécessaire de renoncer à sa « petite Patrie » pour se conduire loyalement avec la France.
La moindre des choses aurait été qu’on fasse des Harkis une garde d’honneur comme les gardes républicains ou les Mameluks de Napoléon. Vis-à-vis des immigrés Nord-Africains, il faudrait accentuer la conscience de l’époque où leur pays était, avec Saint Augustin, un des joyaux de l’Empire romain. Voilà par exemple ce qui devrait être enseigné en Histoire… Mais la « laïcité » interdit de faire référence à St. Augustin.
Le drame des patriotes Jacobins, c’est qu’ils comprennent bien la fragilité de la fédération qui constitue la France ; en l’absence d’un puissant fédérateur le lien risque de se dissoudre. En l’absence d’une monarchie héréditaire, la France « se défait sans Roi ». Alors on songe (peut-être est-ce même une nécessité de salut public) à faire la guerre à toutes les communautés, réduisant la nation à n’être qu’une masse d’individus déracinés.
Un fédérateur fort et continu permet la diversité et la transmission de son héritage propre qui constitue sa qualification d’homme. La république en France, c’est l’absence de ce fédérateur à qui dès lors est substitué l’idéologie, le caporalisme bureaucratique et l’anomie individualiste.
Eric Zemmour est excellent car il pose les questions de fond du politique ; mais puisqu’il se résigne à la république il est amené au ridicule de la « francisation des prénoms », c’est-à-dire qu’il faudrait sacrifier son héritage pour devenir Français.
C’est vrai que l’universalisme est le péché mignon de la France. Tous les peuples sont ethnocentriques, ils valorisent leur propre culture; mais la plupart sans vouloir l’imposer aux autres peuples. L’Occident (les Hellènes les Romains et beaucoup plus les Français ) croit que ce qui est bien pour lui est bien pour les autres. (« les échanges sont enrichissants » disent les marchands). Cela date du temps ou les docteurs de la Sorbonne dictaient la doxa à l’ensemble de la Chrétienté ; et cela pouvait être légitime car « l’Eglise est la seule internationale qui compte »(Maurras). Mais en dehors de cette catholicité, cet ethnocentrisme au carré vire forcément à Babel, c’est-à-dire au « mondialisme » antihumain. Et lorsqu’on veut imposer à la Hongrie ou à la Pologne, l’avortement comme valeur fondamentale de l’Union Européenne, cela devient odieux.
Allons Zemmour, encore un effort pour ne plus être républicain.
De 20 sec à 50 sec : du *Macron* : « rétrécissement » , « crispation » , le « fleuve Congo » . Quelle misère avec toujours ce ton de cabotin !
Très bonne « dissection » de ce discours par E.Z. dans la dernière partie de la vidéo .
Que donnerait un débat Macron – Zemmour ? Ce ne serait vraisemblablement pas à l’avantage de ce Président .
Il faut écouter Zemmour et surtout pas ceux qui rapportent des propos qu’ils falsifient écourtent et modifient pour une interprétation dans le sens qui leur convient. Il faut prendre le temps et juger par soi- même sans intermédiaire.
Nul doute que Zemmour est et sera l’homme à abattre, il dérange , met les pieds dans le plat et oblige à un examen approfondi et une clarté dans les propos avec une franchise à laquelle les politiciens actuels ne sont pas habitués.
La campagne qui est en cours sera violente mais notre pays en vaut la peine.
Certains et non des moindres, à droite particuliérement, prétendent que Zemmour est manipulé par Macron lui-même, pour scier la candidature de Marine. Or chacun sait que Marine ne peut gagner et que c’est la candidate optimale pour Macron. Personne au RN ( où elle a fait un vide sytématique) ne croit en la capacité de Marine à gouverner, et encore moins Marion. Je ne crois pas que Zemmour soit manipulé par Macron. Il suffit de voir l’hostilité de ses coréligionnaires eux mêmes, Copé, Alain Minc , Anne Sinclair, et des Francs-macs patentés ( Xavier Bertrand, Gérard Larcher) pour comprendre que Zemmour est un caillou inattendu dans leur chaussure.
J’ajoute que son « indécision » n’est peut être pas qu’un calcul, car il n’est pas certain d’avoir les 500 signatures ( d’élus et publiques) et aussi les fonds énormes nécessaires, car, Maurras l’a théorisé, l’argent est la clé indispensable en » ploutocratie ».
Bravo !
Bonjour,vous avez oublié la Provence.
Je suis un disciple de Mistral, premier
maître à penser de Maurras félibre!
Toute la question est de savoir – mais la route est encore longue ! – si les courbes de Marine et de Zemmour se croiseront. Le pire serait que les deux patriotes (j’emploie le mot à défaut d’en trouver un autre) se neutralisent, soi l’un et l’autre à 13 ou 14%, et que le candidat LR passe devant…
Merci à Michel Michel qui a trouvé le mot juste pour Zemmour » encore un effort pour ne pas être républicain ». Zemmour aime la France et son génie sincèrement, mais c’est son talon d’Achille de vouloir à travers Napoléon réconcilier l’héritage jacobin, qui a travaillé à la détruire et l’héritage royal à la (re) construire. Oui, on assimile aussi bien aussi les familles , « et le parler pointu », et pas seulement des individus. Sa querelle des prénoms est peut-être plus une nostalgie de la disparition des prénoms chrétiens français qu’autre chose, (elle ne concerne donc pas les prénoms chrétiens étrangers). Mais dans cette querelle il rejoint un peu ce il dénonce, l’abstraction jacobine. Maintenant plus que des prénoms on peut légitiment s’inquiéter de la pression migratoire, qu’il dénonce à juste titre, les prénoms ne sont alors qu’un symptôme.