Dans son Journal, à la date du 28 septembre, Renaud Camus poursuit le récit de ses impressions sur la campagne – présidentielle ou non – que mène Éric Zemmour. Et ses impressions lucides – quoiqu’enthousiastes jusqu’à un éloge inattendu de Ruth El Krief – nous semblent particulièrement intéressantes. Les lecteurs de JSF apprécieront.
Plieux, mardi 28 septembre 2021, dix heures moins le quart, le matin. Je peux bien l’avouer à présent, je n’avais pas été absolument transporté par le grand débat entre Éric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon, la semaine dernière. En revanche Zemmour s’entretenait hier soir, au cours d’une longue soirée télévisée, sur LCI (une chaîne dont je ne savais même pas que nous pouvions l’attraper), avec Ruth Elkrief, puis avec le journapliste économique François Lenglet et enfin, sur le tard, avec Alain Minc que nous avions déjà entendu le jour même aux “Matins de France Culture” : et il a été excellent de bout en bout, véritablement impérial, sans une note — du coup tout semble possible, et une sorte d’ivresse de longue date inconnue gagne ses partisans, dont je ne suis pas le dernier.
Mionc, très vieilli, paraissait tellement le rabâcheur épuisé d’un discours mort, vermoulu de partout et lui tombant dessus par pans entiers, qu’on en était presque à supplier Zemmour, in petto, de ne pas taper trop fort pour ne pas voir ça, tant venait le moment où les techniciens de surface allaient devoir intervenir pour nettoyer le plateau. Lenglet, précédemment, avait cru à une promenade de santé face un béotien qui n’y connaîtrait rienl dans sa spécialité — il avait dû rapidement déchanter, et même, une ou deux fois, reconnaître, face à des corrections, s’être trompé sur les chiffres. Il n’est pas jusqu’à Ruth Elkrief, dont j’entends le nom depuis toujours, mais que je n’avais jamais vraiment vue ni entendue, dont je ne devienne, sur le tard, un grand admirateur, tant je l’ai trouvée élégante, distinguée, belle, compétente, professionnelle, calme, drôle, souriante, même quand Zemmour l’a traitée de folle, en quoi il ga eu un peu tort, même si l’expression ne veut rien dire d’autre, en français, que « Vous vous trompez complètement à mon propos sur ce point » (elle avait affecté de croire qu’il voulait interdire l’avortement). On me dit que cette dame est habituellement terrible, à BFMTV. C’est bien possible, c’est même assez probable. Il n’empêche qu’hier elle représentait avec grâce une forme de journalisme dont les Hanouna et Ruquier de la Terre avaient fait oublier qu’elle fût encore possible.
Bref, nous avons avalé tout du long, Pierre et moi, un débat de deux heures et demie, nous qui ne supportons pas les débats. Et j’en suis sorti, pour ma part, très remonté et ragaillardi. Et si c’était possible ? Et si ça allait marcher ? ■
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