Les Lundis.
Par Louis-Joseph Delanglade*.
La Podlachie s’en souviendra longtemps et c’est à croire que l’U.E. l’a fait exprès.
Déjà menacée dans un passé récent par l’instrumentalisation, cynique paraît-il, tout simplement réaliste puisqu’efficace, de populations dites « migrantes » – que ce soit par le Maroc ou par la Turquie – l’U.E. n’ a eu de cesse de provoquer M. Loukachenko, en qui elle dénonçait un potentat caricatural, dont elle contestait la réélection et soutenait l’opposition. On se demande encore pourquoi. Peut-être pour se consoler de sa propre inexistence dans la réalité du paysage géopolitique mondial. Et sans avoir, semble-t-il, envisagé les conséquences possibles de son attitude.
Résultat, l’imbroglio actuel dont Il faudra bien sortir, en passant peut-être, par quelque moyen que ce soit, par la pire ou la meilleure des solutions. La pire : l’entrée des migrants sur le territoire d’un des pays de l’U.E. ; la meilleure : le retour de ces migrants dans leur orient natal.
Bien évidemment, le chœur des pleureuses humanitaires – représentants d’O.N.G., intellectuels engagés, chrétiens concernés, journalistes militants, etc. – se fait entendre. Leur humanitarisme xénophile et multiculturaliste fait bien les affaires de la technostructure européenne dont l’immigrationnisme fonctionnel n’est plus à démontrer. Mme von der Leyen vient justement de rejeter l’idée même d’un financement européen « de barbelés et de murs » destinés à limiter au maximum l’entrée de migrants jugés indésirables. C’est pourtant la demande formelle, par lettre du 7 octobre, dénonçant « menaces » et « attaques hybrides », de douze des vingt-sept pays de l’Union*. La plupart de ces pays n’ont pas attendu la réponse pour commencer les travaux. Qu’est-ce à dire sinon que la prise de conscience souverainiste fait son chemin ? D’ailleurs la Pologne, qui ne fait aucune confiance à l’Union, entend garder la main sans que Bruxelles ne se mêle directement des opérations : ses douze à quinze mille soldats et ses barbelés la protégeront certainement mieux que quelques agents de Frontex.
Il est maintenant avéré, évident et indéniable que certaines puissances utilisent l’immigration comme une arme de guerre dite « hybride ». La double lecture humanitaire et gestionnaire de cette immigration de masse n’est donc plus possible. Concernant précisément les migrants massés entre Biélorussie et Pologne, il suffit de lire et/ou regarder les reportages et enquêtes effectués auprès de ces prétendus « réfugiés ». Une majorité d’hommes jeunes, bien décidés à entrer coûte que coûte, par la violence si nécessaire, sur le territoire d’un pays souverain. Littéralement « recrutés » dans quelques zones du Proche-Orient (Syrie, Irak, Liban), suffisamment riches pour payer quelques milliers de dollars, chacun ayant en poche passeport, visa et feuille de route, certains même des « outils » bien commodes, voire des armes. Le migrant d’aujourd’hui est quelqu’un qui pense être mieux chez nous que chez lui, une sorte de squatter potentiel. Mais il est aussi complice objectif et volontaire d’un acte de guerre délibéré. On est très loin de la figure quasi christique du Migrant que gauche idéologique et droite libérale complices ont voulu nous imposer depuis des années. ■
* Autriche, Bulgarie, Chypre, Danemark, Estonie, Grèce, Hongrie, Lituanie, Lettonie, Pologne, Tchéquie, Slovaquie.
** Agrégé de Lettres Modernes.
Retrouvez les Lundis précédents de Louis-Joseph Delanglade.
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