En novembre 1931, il y a juste 90 ans, le gouvernement dirigé par Pierre Laval lançait une très grosse expédition policière pour détruire le banditisme en Corse.
Michel Franceschetti en fait chaque jour, du 7 novembre au 2 décembre, le récit sur le blog consacré à son village de Poggiolo, en utilisant des articles de journaux de l’époque.
Ainsi, le 10 novembre, a-t-il reproduit un article de Léon Daudet qui est fort critique envers le gouvernement. Les royalistes ne battent pas toujours des mains quand l’Etat montre des muscles sans réelle volonté politique !
Article fort critique, en effet, envers le gouvernement et d’une truculence, d’une verdeur jubilatoire, d’un naturel, d’une puissance de subversion politique que l’on chercherait assez vainement dans les écrits d’aujourd’hui.
Le 14 novembre 1931, toujours dans L’Action Française, il réitère et confirme son propos. Nous reprenons ici l’analyse qu’en donne Michel Franceschetti. .
Le 14 novembre fut le jour d’un nouvel éditorial enflammé de Léon DAUDET, intitulé « Le cabinet Laval et l’énigme corse », dans L’ACTION FRANÇAISE.
Il commençait par critiquer Pierre LAVAL, « larve montée en « homme d’Etat » » par tous les suce-pieds de la presse de grandissime information » (l’A. F. n’aima jamais LAVAL, ni avant, ni pendant la guerre).
Puis, ce royaliste, qui fut député de Paris de 1919 à 1924, s’en prenait au système électoral: « ce bonneteau grotesque et honteux qui ramène, tous les quatre ans, sa provision de bavards, de cloportes et de filous au Palais-Bourbon ».
Pour lui, l’expédition en Corse était « une diversion bien cocasse ». Le cocasse venait de la présence comme préfet de MARLIER, que l’écrivain accusait de la mort de son fils Philippe.
Il relevait ensuite des faits troublants:
– « l’orchestration de presse à grand orchestre » pour faire oublier des erreurs de Paul REYNAUD, alors ministre des Colonies: « Il n’est plus question de ce rat clignotant, tout de blanc habillé, avec le casque, depuis qu’on traque et emprisonne les ravitailleurs de Spada ».
– « le choix de la saison, qui est celle des tempêtes et des pluies, alors qu’il était loisible de procéder à cette épuration en juin, juillet et août, ce qui eût en outre épargné la vie des récentes victimes du banditisme ».
– « Enfin, la rigueur des mesures prises vis-à-vis de toute une population honnête, dont la colère, m’assure-t-on, commence à gronder sourdement. »
Il mentionnait ensuite les hommes politiques (ANQUETIL, CELICE, STEEG, SARRAUT, MARLIER) qu’il accusait de crimes dans les colonies, « dans des conditions plus atroces que celles infligées à leurs victimes par les Spada et les Bartoli ». Et comme les efforts de moralisation n’aboutissent pas, la France s’affaiblit et les Allemands en profiteront: « un beau matin, on apprendra que les « Casques d’acier » sont entrés simultanément en Lorraine et en Alsace ».
La conclusion royaliste s’imposait donc logiquement :
« Tout cela prouve que le mal qui attaque la France est intimement lié au régime; qu’aucun changement de gouvernement, qu’aucune rotation, qu’aucune élection, qu’aucun changement du mode de scrutin ne saurait plus arrêter la marche de la pourriture de démocratie, comparable à la pourriture d’hôpital. Delenda est Republica. Il faut détruire la République. C’est la besogne urgente et nécessaire ». ■
Lire l’article précédent
Source : Le blog des poggiolais.