Par Olivier Perceval.
Ce n’est pas la première fois qu’Éric Zemmour dénonce l’hypocrisie criminelle au plus haut niveau de l’État sur l’intrusion des terroristes en Europe à la faveur du flux migratoire continu sous l’œil attendri de Bruxelles et des chefs d’État des pays membres.
Comment dès lors, ne pouvait-il pas réagir aux propos étonnants de l’ex-président Hollande quand il explique benoitement au procès des assassins du Bataclan qu’il savait avec les services de renseignements que dans la foule des réfugiés syriens se glisseraient des djihadistes. En effet il savait et de deux choses l’une, ou il prenait des mesures extraordinaires, au risque d’être impopulaire, ou il consentait à la mort probable de Français.
Le presque candidat à la présidence faisait allusion évidemment à des mesures politiques énergiques sur l’accueil des étrangers et non à un hypothétique resserrement des consignes de sécurité. On attend en effet d’un chef d’État le courage politique, même s’il faut être seul contre tous, d’agir pour le bien commun, surtout quand il s’agit de la sécurité des Français.
Les attentats ont semé la mort et la désolation dans les familles françaises. Mais les indignés veillent et le bûcher de Zemmour, celui qui dénonce inlassablement le changement de société imposé par des pouvoirs supranationaux, est dressé.
Il y a deux ans un texte titré « Suicide collectif », d’Ambroise de Rancourt, avait attiré notre attention et nous l’avions évoqué sur ce site. L’auteur a étudié depuis plusieurs années le phénomène de la montée de l’Islam en particulier auprès des jeunes générations que l’on croyait intégrées et qui ne le sont que dans les modes de consommation et de comportements individualistes voire asociaux. Car dans quoi s’intégrer quand on n’a au menu que l’anomie engendrée par les valeurs de la « République » comme le rapportait, il y a déjà un bail, le sociologue Gilles Kepel dans un riche document produit pour l’institut Montaigne (Banlieue de la République).
Beaucoup ricanent ou s’indignent dès que quelqu’un aborde ce sujet de face, comme Zemmour le fit à plusieurs reprises. Et pourtant, les faits sont là, l’immigration massive porte dans ses valises toutes les formes d’Islam, dont une est particulièrement virulente : L’Islamisme. Que nous dit Ambroise de Rancourt ?
« Il y a deux ans, je découvrais le rapport de l’ISESCO, document tout ce qu’il y a de plus officiel, qui décrivait la façon dont devaient être « ré islamisées » les jeunes générations de culture musulmane en Occident. Document de plus de trois cents pages, émis en 2009 par l’Organisation de la coopération islamique, disponible en PDF sur internet. Accès libre. Tout y est, avec un niveau de détail qui m’a plongé dans une sidération dont je me souviens encore aujourd’hui : dénonciation des valeurs occidentales perverses, affirmation de la nécessité de préserver les descendants de l’immigration arabo-musulmane de la mauvaise influence des valeurs démocratiques, etc. Devoir de multiplier la création de centres mêlant cultuel et culturel – on y revient – pour brouiller les pistes, aussi bien vis-à-vis des fidèles que des autorités. J’ai fiché ce rapport, et l’ai envoyé à plusieurs journalistes, qui ont tous sauté au plafond en s’exclamant qu’il fallait en parler. Aucun ne l’a fait : c’est un peu polémique, comme sujet, quand même »
Les pouvoirs publics, comme la presse, sont informés. Comment comprendre l’impression de cécité, lorsqu’ils fustigent les lanceurs d’alerte en les réduisant à des comploteurs racistes fascisants.
Et Ambroise de Rancourt de continuer :
« Les rapports pleuvent sur la « radicalisation », pêle-mêle : à la RATP, dans la police, dans la pénitentiaire. Davet et Lhomme signent un bouquin alarmiste, il y a un an, sur la Seine-Saint-Denis. Mais attention : la priorité, ce n’est pas de protéger, de nous protéger. C’est de ne pas faire « le jeu du », et de ne pas nuire au vivre-ensemble. C’est bien connu : une société où potentiellement, des pans entiers de la population pourraient se détester et estimer n’avoir plus rien en commun d’ici dix ou vingt ans, c’est très « vivre-ensemble ». C’est très bienveillant. Où finissent ces rapports ? Je n’en sais rien. De quels effets sont-ils suivis ? Je ne le sais pas plus. Je sais qu’en tout cas, le parfum de suspicion qui pesait sur tous ceux qui s’intéressaient au phénomène islamiste, ce procès en racisme, en xénophobie, est en train de tomber peu à peu en désuétude, face au mur de la réalité. Et c’est une nouvelle aussi excellente que triste et presque accablante.
Accablante, parce qu’il aura fallu des centaines de morts, des dizaines de livres, des dizaines de rapports et des pelletées de documentaires pour qu’un début de prise de conscience intervienne. Il reste quand même dans l’air un douloureux et entêtant parfum de lâcheté et de culpabilité rentrée. »
En effet, à chaque fois que se profile dans l’actualité, un attentat, la machine du « padamalgame » est lancée préventivement pour finir souvent par la même sentence : « C’est le fait d’un déséquilibré ». Il se trouve en effet que cette affirmation est souvent vraie.
Il faut se rappeler que le Djihad lancé par les organisations extrémistes et belliqueuses, comme l’État Islamique, s’adresse aux petits immigrés, dont la vie de rapines, d’incivilités et de trafics de toutes sortes trouvera sa rédemption dans la mise à morts des infidèles.
C’est ceux-là, que visait Baghdadi avant d’être abattu par les forces spéciales US, quand il appelait ses fidèles à tuer par tous les moyens les incroyants occidentaux : « L’islam n’a jamais été la religion de la paix, l’islam est la religion de la guerre », a déclaré le chef de l’EI. « N’est-il pas venu pour vous le temps de savoir qu’il n’y a ni puissance, ni honneur, ni sécurité ni droit si ce n’est à l’ombre du califat ? Faire le djihad dans son pays est une « obligation » ».
Les profils de l’assassin de Nice, ou celui du meurtrier de Saint-Étienne-du-Rouvray notamment, correspondent bien aux types d’individus visés pour entrer dans la guerre sainte. Sans doute découvrira‑t‑on que Michael Harpon, le tueur de la préfecture de police de Paris, non pas converti à l’Islam depuis un ou deux ans, mais depuis plus de dix ans, proche de salafistes, bien que n’étant pas une racaille, ni maghrébin, mais honnête fonctionnaire « habilité défense » à la préfecture de police, était aussi un faible et un déséquilibré. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que notre société schizophrène compte un nombre curieusement élevé de « déséquilibrés » et par conséquent, d’assassins potentiels susceptibles de tomber dans le Djihad le plus sanglant. C’est auprès d’eux que l’islamisme excelle.
Alors oui, un nombre conséquent de nos terroristes sont Français de papier comme beaucoup de jeunes aiment le rappeler en spécifiant que leur vraie patrie est ailleurs, à chaque occasion et vont volontiers seconder les pros envoyés de l’étranger, qui savent manier un fusil d’assaut. Le raisonnement de l’inquisition médiatique assistée par des « experts », consiste à dire que ça ne sert à rien de désigner les terroristes fraichement sortis des camps d’entrainement de Daech, étant donné qu’on a les mêmes fabriqués (artisanalement) à la maison. Ainsi donc, c’est le colonel Moutarde avec le chandelier dans le grand Salon le coupable, et non ce pauvre innocent d’Hollande qui n’occupait que le modeste poste de chef de l’État et des armées.
On voit bien que la meute médiatique et parfois la justice sont toujours prêtes à réagir, en désignant Éric Zemmour à la vindicte chaque fois qu’il dévoile sans vergogne les complicités passives du pouvoir dans ce bal des « faux culs » en empêchant la « réconciliation avec les terroristes » comme l’exprime naïvement Raquel Garrido en faisant tomber incidemment les masques de la gauche.
Il est sûr, en outre, que le chroniqueur et probable futur candidat à la présidentielle ainsi immolé est somme toute moins puissant que les états du Qatar ou d’Arabie Saoudite, et moins dérangeant comme victime expiatoire pour les biens pensants. Tout le monde, de l’extrême gauche à la droite la plus radicale, tous les médias (y compris Pascal Praud sur CNews) s’offusquent devant les propos du butor qui osa reprocher à l’ancien président son attentisme criminel . Ah les braves gens !
Ne voit-on pas que les hommes qui se succèdent depuis au moins ces cinq derniers mandats à l’Élysée, on fait de l’accès acharné au pouvoir suprême le couronnement de leur carrière ? Mais une fois aux affaires, aucun d’entre eux n’est sensible, malgré leurs airs affectés et compatissants, a la sauvegarde de la France et des Français. Voilà leur imposture.
« La vocation de la France est de démasquer l’imposture. Vous trouvez peut-être une telle formule un peu simpliste ? Tant pis pour vous ! Elle résume merveilleusement au contraire toute une philosophie pratique de la vie* » nous avertit Georges Bernanos.
Alors il ne nous reste qu’une chose à faire : Être français et renverser la table ! ■
* La vocation spirituelle de la France
OLIVIER PERCEVAL
Action française
À lire aussi dans JSF cet éditorial de Louis-Joseph Delanglade
À propos du complotisme : La conspiration du silence
Avec le recul, et en plein Tribunal, l’ex Procureur François Molins avoue : « Même si on redoutait des attaques d’ampleur, je pense qu’en réalité, on n’était pas préparés » . Cela rappelle étrangement 1940: Daladier, Paul Reynaud, Albert Lebrun, tous savaient qu’Hitler était un fou furieux, que nous étions infiltrés par une 5ème Colonne et pourtant, l’attaque du 10 mai 1940 surprend tout le monde: » On n’était pas préparés ! » . Donc, Zemmour au Bataclan n’a fait qu’exprimer une vérité éternelle en accusant Hollande : « En cas d’échec, c’est le Chef qui est responsable », car Zemmour en bon berbère; héritier de la Kahena, est l’un des seuls à avoir compris et admis que nous sommes en guerre. C’est Clemenceau en 1917. Peut être va-t-il annoncer sa candidature le 2 décembre: Austerlitz.
Eh oui, Olivier !!! Tout ce qui est dit là relève de la plus saine bonne foi et il est bon que l’on ait osé le dire. Merci donc.
Par ailleurs, il est à se demander si Éric Zemmour ne «leur» est pas utile, finalement… D’une part, il leur a offert le loisir de justifier le recours aux aspects démagogiques liés à l’immigration, sans que cela vienne par trop «choquer» leur bonhomme d’électorat et, d’autre part, cela «leur» permet de désigner «la droite la plus extrême» comme l’ennemi majeur, au point que, progressivement, apparaissent quelques «complots terroristes liés à l’extrême-droite» – heureusement «déjoués», évidemment… Ainsi, la surveillance de «ces milieux» porterait ses fruits et les Français seraient tout compte fait pas si mal protégés que ça… Sans compter que, bientôt, ce pauvre Zemmour va se trouver associé à toute la pagaille de cette extrême-droite dénoncée.
Il est bien amer d’avoir à se faire pareille réflexion, mais il y a lieu de tenir compte de la formidable campagne de conditionnement, effroyablement réussie, avec les outils de la laïco-panthéone santé publique, ceux-ci ayant permis de coller la même étiquette sur tous les fronts réfractaires, sans doute, mais, surtout, étant parvenus à faire marcher comme un seul homme une énorme quantité de population…
Zemmour a réussi à ne pas s’empêtrer dans le merrrrrdier sanitaire, jouant de prudence, mais, à force, il en viendrait à passer pour «attiédi» sur ce chapitre, sans compter qu’il me semble commencer à «fatiguer» (on le commencerait à moins, du reste).
L’orchestration d’ensemble est trop belle et j’en désespère – Dieu me pardonne ! –, j’en désespère… «Démasquer l’imposture» ? Évidemment, aucune autre activité ne saurait prévaloir sur celle-ci, mais, parallèlement, comment faire tomber les écailles des yeux ? La droite s’est fourvoyée après Léon Daudet, Bainville et Maurras, après 1945, tandis que Bernanos, il faut le dire, a compromis sa belle inspiration dans ce fourvoiement. Il faut le dire, non pour tancer Bernanos (quoique il se fût comporté de manière peu digne vis à vis de Maurra,s et c’est un non-maurrassien qui le déplore ici). Il faut dire en effet que la seule droite qui puisse valoir, celle catholique et royale, s’est laissée prendre à une «Histoire de France» qui tient à compter la République au nombre des grandeurs «nationales»… Eh bien non ! Et Zemmour, à son tour, dévoie la droite, au nom de la République, or : À bas la République, vive Léon Daudet ! Un point c’est tout. Et que, Français, nous collaborions à «renverser la table», comme Olivier a si bien désigné la «seule chose à faire». Mais, comme disait Nietzsche à propos des Allemands : «Ils sont les plus intelligents, en effet, seulement, il n’y a que très peu d’Allemands.»
Vive Dieu, la France et le Roi !