Par Marie-Hélène Verdier
C’est évidemment un article d’humeur que celui-ci, paru hier dans Causeur, drôle, revigorant et qui ne manque pas de sens de la situation, de sens politique tout court. Nous le proposons aux lecteurs de JSF qui devraient l’apprécier comme nous-mêmes l’avons apprécié.
À Marseille, de passage dans la ville qu’il décrit comme désintégrée par l’immigration de masse, Éric Zemmour a été mis sous forte pression par les militants antifas. Quand on lui fait un doigt d’honneur samedi, alors qu’il se trouve dans sa voiture et vient de baisser la vitre, l’essayiste favori de la droite réplique! Casse-toi pauvre c****!
Il est temps pour Eric Zemmour de devenir zen. Il a donné un électrochoc dans les cerveaux des politiques. Un éclair a parcouru la France entière. Personne, dézormais, ne pourra éluder les problèmes de l’identité, de l’immigration ou de la souveraineté nationale.
Macron peut faire entrer, au Panthéon, qui il veut : Saint Pierre et Miquelon, Lagarde et Michard, rien n’y fera. On peut inonder, du matin au soir, les émissions de télé avec le virus Omicron (drôle de nom), donner ordres et contre ordres sur les passes partout, agiter la menace du confinement et de la confiscation de la campagne, rien n’y fait : le poisson à noyer est plus gros que la sardine bouchant le port de Marseille !
On peut nous seriner, à longueur de sondages, que les Français sont, en premier, préoccupés par « leur pouvoir d’achat ». Rien n’y fera. On a beau présenter la France comme un open space de violeurs, la femme comme la victime de l’homme, —surtout pas « son avenir » —rien n’y fera. On peut nous dire que tout, en France, est sous contrôle, et que le président Macron est largement en tête dans les starting-blocks, rien n’y fera. La start-up nation a fait son temps : faites vos jeux, rien ne va plus ! Ursula von der Leyen a beau tonner, exclure, bouter le groupe de Visegrad hors de l’Union européenne, rien n’y fait. Le président tient tête à Boris qui n’en fait qu’à sa tête, au sujet des migrants de Calais. Comme si l’affaire datait d’aujourd’hui…
À Marseille, on n’avait pas préparé au polémiste enragé un accueil personnalisé, avec murs repeints et espaces propres. Alors Zemmour a été boycotté. Oh ! Bonne Mère ! Les antifas sont montés au créneau. En interne, Muselier déclare sa flamme à Xavier Bertrand qui l’éconduit. Messieurs les candidats, rassurez-nous ! La campagne, ça ne va pas redevenir les petits désaccords entre amis ! Il faut savoir si la France va mal ou si elle va bien ! Et, en premier, si la liberté d’expression y règne ! Si oui, Messieurs les journalistes, changez vos logiciels !
Non, Z n’est pas « pétainiste » (ridicule !). Non, nous ne sommes pas dans les années 30 ! Non, Z. ne se prend pas pour de Gaulle ! Et, non— le pompon ! : Z n’est pas antisémite ! Et, toujours non ! Il ne veut pas une France rabougrie ! Oui, il aime la France ! Et, il l’a dit, à Londres, il a « un petit cœur, » comme tout le monde !
En revanche, oui, il est temps que le polémiste « se présidentialise ». Lui-même a besoin d’un nouveau souffle. En attendant, inutile de l’accuser de ne pas avoir de programme puisqu’il ne l’a pas donné. Et de lui reprocher de ne pas s’être « déclaré. » Que les autres candidats soient partis, en bande organisée, à toute allure, quand on ne leur demandait rien, c’est leur affaire ! Pour lors, cher Eric Zemmour, dézarmez vos ennemis. Soyez zen ! Vous avez tout dit de ce qui nous menace. Dézormais, rassemblez ! Pozitivez ! Soyez le bon berger ! Les Français adorent ça ! ■