Par Maguelonne de Gestas.
Cet article est paru dans Le Figaro de vendredi 26 novembre. Il rejoint notre propre agacement. Terme d’ailleurs tout à fait faible et inapproprié s’agissant d’un phénomène qui revient à une forme de grand remplacement culturel d’une extrême gravité, lui aussi. Il faut réagir, protester, agir en justice, boycotter, etc… Tous les moyens seront bons pour lutter contre cette invasion capitalo-anglo-saxonne !
Le « globish » s’est immiscé dans les cafés, les magasins et au sein de la communication commerciale.
« Vendredi c’est Black Friday, je vais en profiter pour faire mes cadeaux de Noël. Je pourrais aussi bénéficier du Cyber Monday, avant d’aller prendre un verre en Happy Hour. » S’il existe un domaine dans lequel les anglicismes sont rois, il s’agit bien du commerce. À grand renfort de formules incisives pour attirer les consommateurs, les publicitaires usent à l’envi d’anglicismes, boudant la langue française. La rédaction vous propose de bannir définitivement ces anglicismes au profit de leurs équivalents français.
● Black Friday
En 2019, ainsi que le renseignait Le Figaro, un collectif international d’associations de la langue française avait appelé les consommateurs francophones à refuser de « voir brader » leur langue. Ils proposaient de rejeter la dénomination « Black Friday » pour lui préférer l’expression « Vendredi Fou », que les Québécois utilisent déjà. Les Américains sont à l’origine de ce fameux « Black Friday ». C’est, renseigne l’Office québécois de la langue française, « la journée du coup d’envoi du magasinage des Fêtes, le quatrième vendredi de novembre (vendredi qui suit Thanksgiving). Des rabais jugés très avantageux sont alors offerts aux consommateurs ». Au Québec, des alternatives sont proposées : « Vendredi Dingue », « Super Vendredi », ou « Mégasolde de Novembre » (ou « d’avant-Noël »). À noter avec une majuscule, car il s’agit de manifestations commerciales.
● Cyber Monday
Une fois passé le « Black Friday » s’ensuit le « Cyber Monday ». Il désigne le lundi suivant le « Black Friday ». Cette expression est directement empruntée au «marketing» américain, pour encourager les consommateurs à faire leurs achats en ligne. L’Office québécois de la langue française recommande de dire «Cyberlundi», et de l’écrire en un seul mot.
● Fashion Week
Deux fois par an, cet événement de l’industrie de la mode permet, pendant environ une semaine, aux stylistes et maisons de couture d’exposer leurs dernières collections de prêt-à-porter. L’expression «Fashion Week» est alors utilisée massivement. Rappelons qu’elle peut se traduire en français par « Semaine de la Mode », ou bien « Semaine des Défilés ». À ce sujet, Yves Pouliquen, membre de l’Académie française, écrit si justement: « N’est-il pas étrange que la Mode, l’Art de vivre, si intimement liés à notre histoire, ne sachent pas profiter de l’extraordinaire variété des expressions françaises que les siècles ont ciselées pour définir cette exquise façon d’être (…) ».
● Happy Hour
« Vous êtes en Happy Hour ? » Les serveurs des bars entendent cette formule à peu près cent fois par jour. Elle fleurit sur les lèvres d’étudiants au porte-monnaie léger, qui adressent leur question d’un air inquiet. Vont-ils bénéficier de cette fameuse heure, généralement située en début de soirée, pendant laquelle les boissons sont moins chères? Si Le Larousse a intégré telle quelle la locution anglaise dans ses colonnes, Le Robert précise que c’est un anglicisme, que l’on peut remplacer, selon la recommandation officielle de la Délégation Générale à la langue française et aux langues de France, par « bonne heure ».
Notons que « l’after work », qui désigne une réunion festive suivant un événement ne bénéficie pas, selon l’Académie française, d’équivalents pleinement satisfaisants en français. « Après-soirée » ou « évènement post-soirée » sont encore peu entrés dans l’usage. ■
Très agaçant d’autant que ce n’est pas toujours de l’anglais mais un franglais détestable. Je vous suggère de reprendre à chaque fois le fautif qui emploie ces barbarismes en disant que vous ne comprenez pas ..ainsi le Sweat shirt prononcé sweet qui signifie douce chemise au lieu de chemise de sueur .(. sweat et sweet sont différents ) etc etc. Et on n’a rien à faire du vendredi noir qui n’entre pas dans notre Histoire , on adopte les fêtes des autres en oubliant la jolie coutume des catherinettes à la Sainte Catherine…
A chacun de réagir.
Pour les chrétiens, il y a bien un vendredi noir : il est à ‘origine même de notre religion.
Le faire ainsi déchoir est un signe des temps.
Allez, par anticipation, pas bon week-end mais bonne fin de semaine et repos dominical
Au passage, car le sujet est vaste et divers, je rappelle que pour les chrétiens dimanche est « le premier jour de la semaine »;
et à l’enfer du glofranglish, j’ajoute cette enseigne récemment apparue : une modeste boutique de traiteur-restaurateur de quartier se promeut en: « Flavour designer »
Heureusement , les expressions fabriquées à partir de l’anglais peuvent passer de mode : qui dit encore , c’est « in » -devenu daté – comme le « brainstorming »ou encore le drolatique « nervous breakdown » des « Tontons flingueurs » ?
Par contre , pour le langage scientifique , c’est « cuit » !
Le vendredi noir , ou le Vendredi saint ?
Dans le même ordre d’ idées , également pour illustrer le fait que ce qui passe à la télé , n’est pas ce que l’on entend dans la « vraie vie » : au marché ; discutant du mauvais temps avec une épicière d’ origine portugaise , un « temps de Passion » -c’était l’époque de Pâques- , arrive le fils de la commerçante qui il fait remarquer à sa mère « tu vas bien à parler ( sic ) de la Passion avec ta jupe montrant les genoux ! »
Rectificatif
« qui fait remarquer » et non « qui il fait remarquer »
Toute dégradation morale individuelle ou nationale est annoncée de façon rigoureusement proportionnelle par une dégradation dans le langage (Joseph de Maistre dans Les nuits de Saint Pétersbourg)