Ces réflexions de François Bousquet, menées sur le mode apparemment léger et familier, ce qui ajoute à leur saveur, sont parues dans la dernière livraison de la revue Éléments (novembre 2021). Il y est raconté comment Alain de Benoist avait alerté dès 2012 la rédaction de la revue sur le jeune auteur québécois, un type au Québec qui a l’air des plus intéressants et s’appelait Mathieu Bock-Côté… Nous avions remarqué, nous aussi le jeune auteur en question et en remontant dans nos archives, nous trouvons les premiers de ses articles que nous ayons repris et commentés dès 2015… Dieu sait s’il a fait son chemin en 6 ou 7 ans ! Le reste de l’article de François Bousquet est, si l’on peut dire, consacré à Justin Trudeau dont Renaud Camus a réglé définitivement le compte en écrivant : « Justin Trudeau, qui en plus a le mérite de paraître complètement idiot. »
Par
Mathieu Bock-Côté et Éléments, c’est une vieille histoire. Elle aurait même pu commencer plus tôt si Pascal Eysseric, notre directeur, et moi-même nous étions donnés la peine d’écouter Alain de Benoist. Rembobinons la pellicule, dix ans en arrière. Pas une conférence de rédac’ sans qu’Alain de Benoist nous alerte sur un jeune auteur québécois dont il avait découvert la signature dans un papier du Débat en 2012. « Dites les gars, il y a un type au Québec qui a l’air des plus intéressants ! » Ah, les antennes paraboliques d’Alain, toujours à l’affût. Il capte tout. La NSA n’a qu’à bien se tenir, même si les mots clefs de ses recherches ne sont pas les mêmes. « Mathieu avec un seul “t”, hein ! »
– Ouais, ouais ! Encore un Québécois, pfuit ! Déjà qu’on doit se taper tous les week-end la Céline Dion et son Renééééé de malheur chez Drucker…
Le Canada, un laboratoire ! Le Québec, un observatoire
Nous sommes impardonnables, moi en particulier. Ma femme est franco-canadienne. Son grand-père, un Cévenol installé au Canada, avait remonté le Saint-Laurent sur le Colbert avec de Gaulle en 1967, avant d’emprunter le fameux Chemin du Roy qui conduirait le général à Montréal et à son tonitruant « Vive le Québec libre ! » Les amis québécois du grand-père n’avaient pas seulement remonté le Saint-Laurent, ils avaient aussi remonté de Gaulle comme un coucou, qui est arrivé survolté à Montréal. En 1967 comme en 1944, à Bayeux, il s’agissait de faire la nique aux Anglo-Saxons. Du Bock-Côté dans le texte.
Les Français ont toujours eu un faible pour leurs cousins de la Belle Province, la dernière d’Ancien Régime, cernée par l’Anglois et le froid. Entre tous, c’est leur accent préféré. Mathieu Bock-Côté profite de cet engouement, mais ce capital-sympathie ne suffit pas à expliquer son succès. Il a quelque chose en plus. Un coffre de ténor d’opéra, un vieil art oratoire, une gourmandise pour les idées. Le verbe pugnace, il gagne haut la main le concours d’éloquence des chroniqueurs télévisuels. Résultat : lui le boulimique, il est partout, sur CNews, Europe, au FigaroVox, sans compter ses interventions au Québec, où il est en première ligne. Mais ce n’est pas pour cela qu’on l’a rencontré. On a voulu le voir pour qu’il nous parle de l’Amérique du Nord.
Le Canada aujourd’hui, c’est un laboratoire de tous les délires contemporains – et un observatoire. On y brûle des livres « réactionnaires » avec la bénédiction tacite de Justin Trudeau, le Premier ministre dégoulinant de bons sentiments. Dans son genre, Trudeau est même plus fort que le pape François : il n’essuie pas les pieds, lui les astique. Depuis que le Dalaï-Lama s’en prend à l’immigration, c’est la star des médias centraux.
Justin Trudeau, le premier des politiclowns
Trudeau, c’est Instagram avant Instagram, le selfie avant le selfie, le m’as-tu-vu sans scrupules, Bel-Ami à l’ère des réseaux sociaux. Sa vie est une parade nuptiale politique à destination de la ménagère, qu’importe son âge. On parle beaucoup aujourd’hui des démagogues, moins des démagogues sentimentaux, une variété très répandue de nos jours. Trudeau est le plus accompli d’entre eux. L’appel aux larmes. Il veut abattre tous les murs, sauf les murs de Lamentation. Ses opposants l’appellent « Madeleine Trudeau », toujours en train de verser une larme – face caméra cela va de soi. Il veut toujours être sur la photo, c’est un « kid kodak », comme on dit au Canada. Sa vie est un press-book où il pose en tutu, en turban, en turlututu chapeau pointu. Le concept d’appropriation culturelle dont il est un ardent promoteur s’est ironiquement retourné contre lui. Il ne peut plus se déguiser en Amérindien ou en Sikh, alors il se déguise en chippendale et en homme politique. En vérité, il aurait eu sa place dans notre dossier sur les bouffons et la politique : c’est le premier des politiclowns. ■
* Journal, dimanche 12 septembre 2021
François Bousquet est journaliste et écrivain. Il participe à la revue Éléments. Il a publié notamment La droite buissonnière (éditions du Rocher, 2017), un essai traitant de l’influence de Patrick Buisson sur la droite française.
Commander, se renseigner : cliquez sur les images
Le Québec a oublié son, histoire et en particulier ce qu’il doit à l’église catholique, la survie de sa langue, de son peuple? Il n’a pas obtenu son indépendance à cause d’une immigration importée massivement et que l’on a fait voter de même, mais il est incorrect de le rappeler. La leçon a cependant été retenue par les mondialistes qui ont décidé d’exclure du scrutin calédonien les émigrés à la 36 -ème génération, y compris donc ceux de la Commune ou des révoltes kabyles déportés par la République. Le Québec de même a été écouillé et renvoyé à son paganisme paysan mâtiné de « new age », Justin Trudeau en est l’illustration parfaite. Ceux qui reproche à la monarchie la transmission héréditaire ne s’étonnent pas de la succession familiale des charges républicaines! Le Roi est bien plus que le fils de son père mais ils ne le savent pas.