Je Suis Français a publié plusieurs articles récents – notamment signés de Rémi Hugues – sur les perspectives d’inflation ou d’hyperinflation qui se constatent ou se profilent au cœur de l’économie mondiale et sont signalées de diverses provenances et sources.
Ouest-France en a donné un exemple supplémentaire – espagnol en l’occurrence – sous la signature de son correspondant à Madrid, Pierre CHAPERON.(1er décembre).
On retrouvera aisément les articles de JSF publiés ces dernières semaines et / ou dans notre catégorie « Social – Economie ». Voir aussi les liens suivant cet article.
Après un mois d’octobre 2021 explosif (+5,4 %) les prix devraient encore augmenter de 5,6 % en novembre, selon des premières projections. Les records d’inflation de 1992 sont battus…
En sortant de cette supérette du centre de Madrid, Gladys Hernandez n’en revient pas. : «Il y a quelques mois, le kilo de kiwi me coûtait 1,89 €, là, c’est 2,69 €. Tout augmente : les pâtes, le lait, absolument tout !
» s’exclame cette femme de ménage, mère de deux enfants de 7 et 10 ans.
+26 % pour l’huile d’olive
En un an, selon l’Institut national des statistiques, le prix de la viande a pris 7 %, celui de l’huile d’olive, essentielle en Espagne, 26 %. Rude dans un pays où le salaire minimum est à 950 €. «Je dois faire des choix, éviter les produits de marques, mais parfois, c’est impossible
», se désole la quadragénaire.
Autre poste de dépense à avoir explosé : l’électricité (+62,8 %) : « Ne m’en parlez pas !
s’énerve Gladys Hernandez, dont le conjoint travaille pour une entreprise de déménagement « Les factures étaient toujours entre 45 et 60 €. La dernière monte à 88 € ! Avec l’eau à 100 €, ça devient difficile, tout ça…
» Conséquence de la hausse des prix dans l’électricité, 70 % des Espagnols assurent avoir modifié leurs habitudes de consommation, selon l’institut d’étude Inese.
Le mouvement dur des métallurgistes
La tension monte aussi dans le secteur social. Dans la région de Cadix (Andalousie), dix jours de grève des métallurgistes ont passablement marqué le pays. Un mouvement dur, qui a débouché sur une hausse des salaires de 2 %, la principale revendication. Un autre front s’est ouvert dans les transports de marchandises avec un débrayage annoncé du 20 au 22 décembre. En cause : la hausse des prix du carburant (+27 % en un an) « Seul un changement radical et urgent du gouvernement pourrait éviter le conflit
», avertit la confédération du transport de marchandises.
La grogne s’étend donc, essentiellement dans les classes populaires, principal appui de la coalition de la gauche au pouvoir. Pour y répondre, le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez a abaissé temporairement la TVA sur l’électricité de 21 à 10 % et augmenté le salaire minimum de 1,6 %. Pas assez ?
Vers une hausse générale des salaires ?
Selon la presse, Yolanda Diaz, la ministre du Travail et numéro 2 du gouvernement, issue de Podemos (gauche radicale), pousse pour une hausse générale des salaires. La Banque centrale espagnole craint qu’un tel coup de pouce n’accélère encore l’inflation.
Quoi qu’il en soit, cette flambée des prix est un vrai frein à la reprise. La Commission européenne a d’ailleurs revu à la baisse la croissance (de 6,2 % à 4,3 %). L’Espagne pourrait être l’un des derniers pays de l’ouest de l’Europe à retrouver son niveau économique d’avant pandémie. ■
Liens vers de précédentes publications de JSF
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