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Le Figaro a publié ce 23 décembre l’article repris ci-dessous.
Les Saint-Cyriens gagnent « La France a un Incroyable Talent » : « Nous sommes fiers d’avoir pu porter l’uniforme sur scène »
Le chœur de l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan a gagné, ce mercredi 22 décembre, la 16ème saison de « La France a un incroyable talent », sur M6. Après cette émission toute en émotions, ils se confient au Figaro Etudiant.
«Si vous n’êtes pas émerveillés chez vous, éteignez la télé et prenez des gouttes!», a lancé Hélène Ségara, membre du jury, au sujet de cette finale. Ce mercredi 22 décembre, à l’issue de trois heures d’émission, le chœur de Saint-Cyr Coëtquidan a remporté la bataille face à douze concurrents. Les quarante jeunes volontaires, étudiants en deuxième année à l’école militaire du Morbihan, ont gagné la 16 ème édition de «La France a un incroyable talent». Une victoire qu’ils souhaitent généreuse, puisqu’ils comptent reverser les 100.000 euros de gains aux associations de soutien aux blessés et familles de soldats morts pour la France.
Sanglés dans leur uniforme
Les Saint-Cyriens ont fait forte impression sur scène en uniforme rouge et bleu, coiffés de leur shako orné de plumes blanches et rouges de casoar. Les quarante jeunes âgés de 20 à 24 ans ont chanté un medley de plusieurs morceaux: «Conquest of paradise» de Vangelis, suivi de «En traîneau», classique du répertoire de l’école, puis d’une version revisitée de l’hymne national, «La Marseillaise». «Cela reprend l’ensemble des valeurs qu’on nous inculque en tant que militaires», confie Arthur, chanteur soprano.
Un golden buzzer leur permet d’accéder à la finale
Il s’agissait seulement de leur deuxième passage dans l’émission car lors du premier, leur interprétation des «Les larmes d’ivoire», une mélodie sur le sacrifice militaire, avait ému aux larmes Karine Le Marchand, l’animatrice, qui leur avait consacré son «golden buzzer». L’activation de ce bouton leur avait offert un accès direct en finale. Cela ne s’entend pas, mais ce chœur, composé de quatre pupitres, s’est formé en janvier 2021 seulement. Ils honorent ainsi une ancienne coutume de Saint-Cyr, où chaque année, des chœurs sont constitués afin d’accompagner les évènements de la promotion. Celle-ci se démarque puisque les jeunes chanteurs ont été repérés cet été par l’équipe de production de M6, avant d’enregistrer une première émission en fin août.
Les jeunes Saint-Cyriens ont terminé premiers du télécrochet, se positionnant devant Mega unity, une troupe de danse bordelaise arrivée en seconde et Da Squad, un groupe de danseurs lyonnais au leader non-voyant, médaillé de bronze. «La victoire, on y pensait évidemment mais on ne s’y attendait pas particulièrement alors, quand on a entendu notre nom, il y a eu un moment de flottement et de grande joie.», raconte Raphaël, chef des pupitres altos. Et Aubin, chanteur alto, de compléter: «On est heureux que le public ait été bouleversé par le message qu’on a voulu transmettre.»
Une aventure humaine et musicale
Les Cyrards en tirent un bilan évidemment positif. Celui d’une aventure humaine d’abord: «Nous étions tous ensemble et nous avons découvert des parcours et personnalités très différents chez les autres candidats.» Du point de vue artistique également, Aubin rapporte que c’était une «expérience exigeante car inédite pour eux». Arthur abonde en affirmant mieux connaître sa voix désormais. Enfin, pour la représentation de leurs valeurs, ils se disent «fiers d’avoir pu porter l’uniforme sur scène, la marque de leur engagement».
La suite? Elle rime déjà avec permission. «Chacun va en profiter pour se reposer un peu, se remettre de ses émotions», rapporte Raphaël. Et évidemment, savourer cette joie en famille: «Nous allons retrouver nos proches pour partager les fêtes de Noël ensemble», complète Arthur. Le tout avant de retrouver le chemin de Saint-Cyr, où leur formation se poursuivra début janvier, puisque comme le veut la devise de l’école, citée par Arthur, «ils s’instruisent pour vaincre». Ils prendront aussi le temps de réfléchir à l’avenir de la chorale et de contacter les associations de soutien aux blessés et familles de soldats morts pour la France, afin de «voir comment les aider au mieux», conclut Raphaël.
Maud Kenigswald • Emma Ferrand