Par Pierre Barisain-Monrose.
Couve de Murville.
Couve de Murville est un haut fonctionnaire au service du régime de Vichy dirigé par le Maréchal Pétain.
À ce poste, ses attributions lui confèrent une importance capitale puisqu’il est chargé d’avaliser tous les mouvements financiers franco-allemands tout en devant « réduire l’influence juive dans l’économie française ». Il quitte ces fonctions au mois de mars 1943 après avoir siégé au sein de la délégation française à la Commission d’armistice de Wiesbaden6 qui siège sous l’autorité du haut commandement allemand.
En mars 1943, quatre mois après le débarquement des Alliés en Afrique du Nord, il part pour Alger, via l’Espagne, où l’avait envoyé Jean Jardin, chef de cabinet de Pierre Laval, pour avoir un homme à lui dans l’autre camp. L’inspecteur des finances ayant reçu un passeport officiel du gouvernement de Vichy, Charles de Gaulle aurait déclaré : « Couve a passé les Pyrénées en sleeping. »
Le 20 mars 1943, il devient secrétaire général du général Giraud.
Michel Debré.
D’avril à octobre 1941, Michel Debré est directeur de cabinet d’Emmanuel Monick, secrétaire général du Protectorat français du Maroc, qui prépare déjà l’opération Torch. Michel Debré retourne de nouveau au Conseil, prête serment au maréchal Philippe Pétain, et est nommé maître des requêtes au Conseil d’État par Joseph Barthélemy en 1942. Son père, le Professeur de pédiatrie Robert Debré fils du rabbin de Neuilly, échappe à la rafle du Vel d’Hiv…
Raymond Marcellin.
Raymond Marcellin, après un doctorat en droit soutenu à l’université de Strasbourg en 1941 à l’âge de 27 ans, est lié à Maurice Bouvier-Ajam, directeur de l’Institut d’études corporatives et sociales, chargé de « diffuser les idées sociales de la Révolution nationale par l’illustration de la doctrine corporative du Maréchal dans les milieux professionnels et les organisations de jeunesse ». Marcellin dirige alors le bureau d’orientation et de formation professionnelle, puis est nommé secrétaire général de l’Institut ; c’est à ce titre qu’il est décoré de l’ordre de la Francisque.
Olivier Guichard.
Olivier Guichard, le fils de Louis Guichard, qui fut capitaine de corvette et le directeur du cabinet de l’amiral Darlan sous le régime de Vichy, de février 1941 à novembre 1942. mange à 20 ans, à la table du Maréchal Pétain à Vichy.
Le fils de l’Amiral Muselier.
Le fils de l’Amiral Muselier rallié à Londres, pharmacien militaire démobilisé en 1940 obtient de l’Amiral Darlan à Vichy , la création dérogatoire d’une pharmacie à Marseille.
Le général Juin.
Le 20 décembre 1941, avec le délégué général du gouvernement de Vichy Fernand de Brinon, le General Juin est convoqué à Berlin par Göring. L’historien Robert Paxton parle de cette rencontre comme d’un dialogue de sourds. Göring demande que les Français explicitent « clairement leur intention » de laisser l’Axe utiliser la base de Bizerte en Tunisie et accordent à Rommel, alors en campagne en Libye, « une liberté de mouvement de nature à lui faciliter la poursuite des combats, peut-être avec les Français à ses côtés » Juin en 1962 : « La France est en état de péché mortel, elle connaitra un jour le châtiment ».
Maurice Duverger.
En juin 1941, Maurice Duverger fait partie de l’ « Équipe » de rédaction de l’hebdomadaire Le Progrès, fondé par le député-maire de Bordeaux Adrien Marquet, ministre de l’intérieur du Maréchal Pétain en 1940 et partisan de la collaboration. Le journal « exprime (…) un collaborationnisme sans faille, un antisémitisme sans fard, l’éloge du parti unique et de ses « nouveaux Templiers » (10 août 1941), En 1956, il est fervent communiste et admirateur de l’Union Soviétique,
François Billoux
Le 19 décembre 1940, François Billoux, membre du bureau du Parti Communiste Français, écrit de sa prison du Puy en Velay où Daladier l’a remisé, à Mr le Maréchal Pétain , Chef de l’Etat Français : « Étant donné que rien n’a été publié sur les débats en huis-clos de notre procès, où nous avions dénoncé les vrais fauteurs de guerre, je demande à être entendu comme tous mes amis, en qualité de témoin par la Cour suprême de Riom ».
Étonnant comme ces grands gaullistes et autre résistants ont attendu 1943 que les carottes de Hitler soient cuites, pour découvrir les affres de Vichy ! ■
Repris des commentaires du 11.I.2022
Article remarquable de vérité.
Je n’apprend rien,mais combien de nos contemporains ignorent ces faits, même chez
des personnes cultivées !Ne parlons pas des jeunes générations,qui ignorent l’Histoire.
Chez les autres ,c’est souvent de l’ignorance,
mais parfois une volonté de cacher la Vérité !
Que les gaullistes de conviction et sincères,
lisent cet article !La vérité historique est plus
complexe ,que ce certains voudraient nous
faire croire .
Non au manichéisme !
Bravo pour ce rappel de la vérité dans toute sa complexité.
On pouvait servir la France à Vichy, à Alger comme à Londres.
Couve de Murville était resté ami de Jean Jardin après la guerre.
Robert Debré n’était pas concerné par la rafle du Vel d’Hiv pour deux raisons : il avait été dispensé du statut des juifs et celle-ci ne concernait que les juifs étrangers.
Je préfère que l’on parle de l’Etat français ou de Gouvernement de Vichy, qui était le gouvernement légal de la France soutenu par la majorité de la population et reconnu internationalement, plutôt que de régime de Vichy. Je ne parle pas de régime de Paris pour désigner la Vème République.
On pourrait multiplier les exemples mais il n’y a pas plus aveugles que ceux qui ne veulent pas voir.
Michel Debré eut comme professeur de Droit constitutionnel, Joseph Barthélemy, ministre de la Justice du 27 janvier 1941 au 26 mars 1943 sous les gouvernements Flandin II, Darlan et Laval VI. Ce fut le ministre des « sections spéciales » du 22 Aout 1941. Il s’en est expliqué dans ses mémoires écrites en prison où il meurt en Aout 1944, à Auch alors que son fils est chirurgien d’une clinique qui soigne les maquisards blessés. Il était compagnon de Jacques Bardoux, grand père de Giscard d’Estaing, au Temps ou à l’Alliance démocratique, ayant exercé des responsabilités à Vichy comme membre du Conseil national.
Michel Debré qui admirait Joseph Barthélémy avec Vedel, Capitant, Rivero, organisa un colloque à sa mémoire lors de la réédition de son traité de Droit Constitutionnel!
Le fils de Flandin Remy était pilote de la France libre, croix de guerre etc… et bombardait l’Allemagne ! Il meurt en 1955 à bord d’un exercice aérien.