Devinette proposée par Marc VERGIER.
Ceci pourrait bien s’adresser aux candidats à une élection. Mais qui l’a écrit ? (sans internet SVP)
« Sans doute quand vous vous adressez à quelques individus réunis par le lien d’un intérêt commun, ou d’une crainte commune, aucun talent ne peut agir sur eux ; ils ont depuis longtemps tari dans leurs cœurs la source naturelle qui peut sortir du rocher même à la vois d’un prophète divin ; mais quand vous êtes entourés d’une multitude qui contient tous les éléments divers, les hommes impartiaux, les hommes sensibles, les hommes faibles qui se rassurent à côté des hommes forts, si vous parlez à la nature humaine, elle vous répondra ; si vous savez donner cette commotion électrique dont l’être moral contient aussi le principe, ne craignez plus ni le sang-froid de l’insouciant, ni la moquerie du perfide, ni le calcul de l’égoïste, ni l’amour-propre de l’envieux ; toute cette multitude est à vous. Echappe-t-elle aux beautés de l’art tragique, aux sons divins d’une musique céleste, à l’enthousiasme des chants guerriers ? Pourquoi donc se refuserait-elle à l’éloquence ? L’âme a besoin d’exaltation ; saisissez ce penchant, enflammez ce désir, et vous enlèverez l’opinion.
Quand on se rappelle les visages froids et composés que l’on rencontre dans le monde, j’en conviens, on croit impossible de remuer les cœurs ; mais la plupart des hommes connus sont engagés par leurs actions passées, par leurs intérêts, par leurs relations politiques. Jetez les yeux sur une foule nombreuse ; combien ne vous arrive-t-il pas de rencontrer des traits dont l’expression amie, dont la douceur, dont la bonté vous présagent une âme encore ignorée, qui entendrait la vôtre, et céderait à vos sentiments ! Et bien cette foule vous représente la véritable nation. Oubliez ce que vous savez, ce que vous redoutez de tels ou tels hommes ; livrez-vous à vos pensées, à vos émotions ; voguez à pleines voiles, et malgré tous les écueils, tous les obstacles, vous arriverez ; vous entraînerez avec vous toutes les affections libres, tous les esprits qui n’ont reçu ni l’empreinte d’aucun joug, ni le prix de la servitude. » ■
NDLR : la réponse est entre vos mains.
J’ai cherché, j’ai activé ma mémoire, sans aller sur Google, je n’ai pas d’idée sur l’auteur de ce texte. Je donne ma langue au chat. A d’autres que moi de dire.
Autant chercher une aiguille dans une botte de foin avec l’ internet !
« Commotion électrique » ferait penser à une expression du XXe siècle , mais – recherche sur internet- c’est déjà employé au milieu du XIXe ( Nerval , le Second Faust , 1840 ) . La ponctuation du texte pourrait être du XIXe , mais encore employée au XXe : cela n’avance guère . Idem pour le fond : catégorie d’écrit d’ inspiration catholique mais c’est encore plus difficile à dater . Donc , « mystère et boule de gomme » .
Pour moi aussi « mystère et boule de gomme ».