Par la rédaction de Front Populaire.
Ce papier a été publié sur Front Populaire hier 27 janvier où, tous médias confondus la rumeur – anticipée pour le moins – du ralliement de Marion Maréchal à Éric Zemmour a fait la une de l’information. Front Populaire y a contribué. Peu tenté par la stratégie d’union de la droite d’Éric Zemmour, fût-ce au sens que ce dernier en donne, Front Populaire produit ici une analyse d’autant plus intéressante à lire. JSF vous la propose.
« Qui peut sincèrement imaginer que nos idées arriveront au pouvoir sans briser les barrières partisanes d’hier ? » Marion Maréchal.
Marine Le Pen le sait désormais, sa nièce a choisi son camp, l’autre camp. D’assauts en charges de cavalerie, l’équipe de campagne d’Éric Zemmour (Reconquête !) continue à récolter les ralliements. Sa dernière prise de guerre pourrait être éminemment stratégique. D’après nos informations, confirmées par quatre sources, Marion Maréchal aurait choisi de délaisser sa tante, Marine Le Pen (RN), pour rallier l’ancien journaliste du Figaro. Après les ralliements de Guillaume Peltier, député élu sous l’étiquette LR, et de Gilbert Collard, député européen élu sous la bannière du RN, c’est une nouvelle alliée de poids qui intégrerait l’équipe de celui qui est crédité de 11 à 15 % des intentions de vote dans les sondages, disputant la seconde place à Marine Le Pen et Valérie Pécresse (LR).
Selon nos informations, l’annonce devrait avoir lieu le 4 février, la veille du rassemblement du RN à Reims donc, comme une peau de banane lancée sur le champ de bataille du « camp national ». Un tel mercato ne s’organisant pas sans garanties, Marion Maréchal aurait négocié un poste salarié dans l’organigramme de l’équipe ainsi qu’une place aux prochaines législatives qui se tiendront en juin 2022.
Quelles pourraient être les raisons de ce ralliement ? L’idéologie, d’abord, puisqu’il est de notoriété publique que la ligne « libérale conservatrice identitaire » de Marion Maréchal est très proche de celle du candidat Zemmour. Le calcul politique ensuite, puisqu’une telle information pourrait décider certains maires à donner leurs signatures, sentant le vent tourner. Mais il faut lui ajouter un contexte : l’aventure entrepreneuriale des Instituts de sciences sociales, économiques et politiques (ISSEP) de Marion Maréchal rencontre des difficultés. D’après Mediapart, l’école lyonnaise n’afficherait que 90 heures de cours contre les 400 annoncées lors de son lancement et peinerait à accueillir des étudiants en dehors des sphères de la droite radicale. Une porte de sortie financièrement honorable…
Ce rapprochement était-il annoncé ? Il était en tout cas prévisible, tant les relations sont tendues en privé entre la patronne du RN et sa nièce. Le 28 septembre 2019, Erik Tegnér et François de Voyer, co-fondateurs de la rédaction de Livre Noir et proches de Marion Maréchal, organisaient la fameuse Convention de la droite où Éric Zemmour trônait en majesté. « Qui peut sincèrement imaginer que nos idées arriveront au pouvoir sans briser les barrières partisanes d’hier ? », interrogeait alors l’ancienne députée du Vaucluse à la tribune.
Le trait d’union des droites ?
Briser les barrières partisanes qui séparent les droites (droite républicaine, droite conservatrice, droite identitaire) et l’extrême droite, c’est également la stratégie profonde d’Éric Zemmour qui pense ainsi pouvoir créer un grand camp de la droite qui répondrait aux aspirations d’un peuple français qu’il pense majoritairement à droite. « Marine Le Pen ne peut pas gagner la présidentielle. Les électeurs LR ne veulent pas voter pour elle », expliquait-il à Télématin le 13 janvier, avant de poursuivre, « Valérie Pécresse ne veut pas les électeurs du RN, je suis le seul à faire l’union des droites ».
La nièce de Marine Le Pen jouit d’une popularité à droite indéniable. En juillet 2021, un sondage IFOP commandé par le Cercle Audace (présidé par François de Voyer) et consulté par Valeurs Actuelles lui accordait 66 % d’opinions favorables chez les sympathisants LR, contre 86 % au RN. Ses prises de positions conservatrices lors du Mariage pour tous en 2012 et libérales sur l’économie plaisent à cet électorat de droite conservateur qui a porté François Fillon lors de la primaire des LR en 2017.
Le 14 novembre 2021, interrogé sur Europe 1 sur son éventuel soutien pour sa tante ou pour Éric Zemmour, la directrice de l’ISEEP avait botté en touche et plaidé pour « une candidature unique derrière le mieux placé », tout en ajoutant ensuite dans un sourire, « ce qui me permettra de ne pas choisir ». Bien que Marine Le Pen soit toujours devant Éric Zemmour dans les sondages, Marion Maréchal — qui a fait de la question identitaire chère à Éric Zemmour une question existentielle — aurait donc décidé de prendre les devants.
Marion Maréchal, chaînon manquant de la droite hors les murs ? À l’heure actuelle, si l’information est certaine au RN, elle est contestée dans la marionosphère et considérée comme « farfelue ». Son intégration dans l’attelage zemmourien ferait en tout cas clairement bouger les lignes de la campagne. Une interrogation demeure néanmoins, car les blitz zemmouriens sur le RN ont pour objectif principal de piller le parti de l’intérieur pour se hisser au deuxième tour au forceps, un autre scénario est possible : laisser Valérie Pécresse se qualifier pour un deuxième tour face à Macron pour une finale maastrichtienne en grande pompe. ■
La stratégie d’union des droites est perdante en effet à mon sens il est impensable que les Français élisent un candidat aussi à droite que MLP, Zemmour. Une élection présidentielle se joue à deux tours : au premier on rassemble son camp puis au second on s’élargit vers un centre non pas forcément politique mais par une modération dans les idées et propositions. Tel n’est pas du tout le cas dans cette stratégie d’union des droites.
Vous avez peut-être raison mais comme les autres candidats (je devrais dire la candidate) ne proposent rien d’autre que la continuation de ce qui existe sans aucun changement sur les points importants, le schéma que vous proposez est un marché de dupes. Mieux vaut un mauvais coucheur qu’un benêt
N’est ce le soutien de trop ? E.Z semble attirer toute la « sacristie » mais , la nation française , peut elle encore être considéré comme catholique ?
Autrement dit , pour triompher aux présidentielles , relever le pays , est il besoin de tant d’ ostentation « judéo-chrétienne » ?
En même temps , l’intelligence , la détermination sont ( pour E.Z ) ses meilleurs atouts .
En dehors de tout calcul,toute stratégie,j’apprécie la sincérité,le courage -malgré les epreuves subies toute sa vie-de marine le pen,sans oublier son respect des animaux!