Par Céline Pina.
Cette tribune est parue hier sur FigaroVox. Menacée de mort, la journaliste de M6, Ophélie Meunier, a été placée sous protection policière après la diffusion de l’enquête de « Zone interdite » sur l’islam radical. Céline Pina pointe un État faible qui ne parvient pas à lutter contre le séparatisme. Son analyse ne manque pas d’intérêt. Et l’on peut en débattre.
« Il s’agit ici d’imposer des règles liées à la charia en utilisant la violence politique et en profitant de la faiblesse du pouvoir. »
Il y a le terrorisme, celui qui a massacré la direction de Charlie, tué des Juifs dans une école et dans un supermarché, exécuté des policiers, abattu les spectateurs du Bataclan, décapité Samuel Paty et puis il y a la terreur, celle qui s’abat sur tous ceux qui essaient de dénoncer l’emprise islamiste. Celle qui a fait de la vie de Mila, un enfer et qui menace aujourd’hui la vie d’Ophélie Meunier et d’Amine El Bahi. Leur « crime » ? Aucun. L’une n’a fait que son travail de journaliste, l’autre a apporté un témoignage sur l’islamisation de la ville de Roubaix. La preuve que le lien entre islamisme et terrorisme n’est pas ténu : dénoncer l’un, c’est tomber sous la menace de l’autre. Nombreux sont donc ceux qui vivent sous protection ; plus nombreux encore sont ceux qui, pour avoir osé ouvrir la bouche sur ces questions-là, ont dû déménager et ont peur pour eux et leur famille, le service de protection de l’état ne pouvant faire face à l’explosion des menaces. Accusés « d’islamophobie », tous sont devenus des cibles.
Pendant ce temps on nous explique qu’il est compliqué de licencier les islamistes qui sévissent à la RATP, ceux qui exercent dans les écoles (le directeur de l’association AAIR de Roubaix, vu dans le reportage est professeur à l’éducation nationale), ceux qui ouvrent des écoles clandestines, les prédicateurs qui sévissent dans les mosquées et sur internet, les libraires qui vendent des livres de propagande incitant au jihad… On constate aussi lors de ce reportage que fermer des écoles, même manifestement illégales, est non seulement compliqué mais que les interdictions sont peu respectées et les armes de la loi plutôt insuffisantes. On parle aussi de la mosquée sous le coup d’une fermeture administrative et qui continue à fonctionner parce que ses dirigeants se moquent des injonctions d’un état incapable de se faire respecter ?
Il y a donc le terrorisme mais il y a aussi l’hypocrisie des pouvoirs publics et des politiques.
Le reportage de Zone interdite a fait l’effet d’une déflagration. Pourtant il ne donne à voir que ce que nombre de Français connaissent déjà : la montée de l’emprise islamiste dans certaines villes et la mise en place qui en découle d’un mode de vie contraire à nos principes et idéaux. En effet, le documentaire de M6 ne prend en compte que les salafistes, les plus visibles des islamistes, donc les plus aisés à dénoncer, mais il omet tout un pan bien plus dangereux de cette idéologie : les frères musulmans, dont la stratégie alliant entrisme et double discours est difficile à combattre et les wahhabites de la Ligue islamiste mondiale, qui, eux, ont carrément fait alliance avec la Fondation pour l’Islam de France, organisme lié au gouvernement et qui rêvent de mettre en place une « taxe halal », véritable outil pour légitimer une société séparée et éviter de partager la même nourriture que les mécréants, autre nom des Français pour ces personnes-là. Le ver n’est pas seulement dans le fruit, il tente de coloniser l’arbre.
Ce qui arrive à Ophélie Meunier n’est pas différent de ce qui arrive à Mila, il s’agit ici d’imposer des règles liées à la charia en utilisant la violence politique et en profitant de la faiblesse du pouvoir. L’accusation d’islamophobie devient la nouvelle arme de la censure. Dans les deux cas la menace est concrète : il y a de fortes chances qu’elle suscite des passages à l’acte et l’État, insuffisamment capable d’imposer l’ordre public, n’a pour seul recours que de protéger, quand il en les moyens, la personne menacée. La menace islamiste est effective : ceux qui refusent de se taire en payent immédiatement le prix dans leur vie quotidienne et vivent avec l’épée de Damoclès de l’exécution au-dessus de leur tête. L’islamisme est l’idéologie qui unit en son sein le canal terroriste et le canal politique et les met au service des mêmes objectifs : la réislamisation des personnes d’origine arabo-musulmane et la transformation de l’Europe en terre d’Islam. Que ce soit les objectifs de ces mouvements radicaux ne signifie pas qu’ils arriveront à leurs fins mais on ne peut que constater qu’ils s’en donnent les moyens et que l’aveuglement des pouvoirs publics les aide.
Avec ce qui arrive à une jeune journaliste dont le reportage n’a rien d’un scoop et n’a pas les accents d’un réquisitoire, on se demande comment la liberté d’informer va bien pouvoir être assurée. Or c’est la condition d’une démocratie éclairée. La question se pose d’autant plus que certains politiques sont dans une forme de complicité ou cultivent le déni. Le reportage nous montre un maire LR de Roubaix englué dans les pratiques clientélistes qui le lient à des ennemis de notre République. Il a également suscité une vague de déni dans une partie de la gauche. Une fois de plus Jean-Luc Mélenchon et la LFI se sont signalés. Pour le leader de la France Insoumise, comme pour son porte-parole chargée de la jeunesse, David Guiraud, ce reportage mettrait en accusation les musulmans et favoriserait le racisme. Ils font ainsi un triste amalgame, expliquant à la France entière que les musulmans seraient tous des intégristes violents, adeptes des poupées sans visage, se battant pour vivre séparés d’une société de Kouffars, voilant les femmes pour mieux signifier leur refus de l’égalité des êtres humains et leur opposition à notre mode de vie. On se demande qui fait ici des amalgames douteux et dangereux ? Cette rhétorique de la victimisation, qui se met en branle dès que les méthodes islamistes sont dévoilées, est une pratique connue. Elle vise à faire oublier la réalité des menaces de mort et des exécutions potentielles, pour faire pleurer sur une fausse persécution des musulmans. Elle aboutit à protéger les islamistes en exposant les musulmans.
Face à cette situation, on aimerait bien que le gouvernement réagisse enfin à la hauteur des menaces qui nous subissons. Le clientélisme était le thème de mon livre Silence coupable, paru en 2016. Ces pratiques ne sont ignorées de personne mais le monde politique continue à fermer les yeux. Résultat : dénoncer l’emprise islamiste c’est se mettre véritablement en danger, tandis qu’entretenir des liens avec les représentants des différentes sectes de l’islam politique permet dans certaines villes et circonscriptions, de prendre le pouvoir. Le courage met donc en danger tandis que le clientélisme paye. On ne peut donc que souhaiter que le pouvoir politique arrête le « et en même temps » délétère, dénonçant l’islamisme d’un côté mais pactisant avec lui à travers ses liens avec les frères musulmans dans le cadre de l’AMIF et de son projet d’institut de formation des imams, sa réflexion autour de la taxe halal, comme son aveuglement sur la prise en charge des constructions de mosquées par les villes via les baux emphytéotiques, un des principaux outils du clientélisme islamiste et de l’extension de son influence. Tant que la lutte contre le séparatisme ne s’attaquera pas à la politique d’influence de l’islam identitaire, journalistes, professeurs, policiers, lanceurs d’alerte seront des cibles politiques. ■
Ancienne élue locale, Céline Pina est essayiste et militante. Elle est la fondatrice de «Viv(r)e la République», elle a également publié Silence coupable (Kero, 2016) et Ces biens essentiels (Bouquins, 2021).
Silence coupable de Céline Pina, avril 2016, 18,90€
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N’oubliez jamais ce qu’a écrit Jean Paul Sartre, l’idole de l’intelligentsia depuis 1945, en pleine guerre d’Algérie ( 1961): !
« Abattre un Européen, c’est faire d’une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé » : cette phrase qui figure dans la préface au livre Les Damnés de la terre (1961) de Frantz Fanon.
Il ne dit pas un Français d’Algérie, un « Pied noirs » , un soldat de notte armée, non ! Il dit un Européen tout court. C’est une forme de suicide. Et ce suicide, on le retrouve actuellement dans toute l’élite politique française qui discute à longueur de colloques, sur le sexe des anges, comme les Chrétiens de Byzance assiégés par Mehmet II, qui finiront par succomber le 29 mai 1453.