Par Jean-Pierre Hollender.
LIBRE TRIBUNE – Après avoir assassiné le père de la famille française, le brave homme Louis XVI, les apprentis sorciers des forces occultes financières et philosophiques se rendirent compte qu’il fallait un père à la patrie. Le peuple de France dans son ensemble était trop habitué à la monarchie et ses responsabilités.
La bande Sieyès-Talleyrand-Barras, devant la crise économique et la famine qui gagnaient Paris, sollicitèrent d’abord un général de qualité pour homme providentiel, Moreau. Devant son refus, ils trouvèrent un capitaine de CRS chargé de garder le Conseil des Anciens : un petit corse vaniteux qui vint au secours de son frère Lucien sur le point d’être massacré par les Montagnards. Fort de cela, nos financiers le désignèrent comme homme providentiel : il avait pour lui d’avoir fait tirer sur les Parisiens qui réclamaient la monarchie place St Roch en vendémiaire. Pour mieux le tenir en main, ils le marièrent à la belle Hortense une des hétaïres dont le lit était offert à tous les passants. Comme il fallait donner du brillant à tout cela, on décida de créer une 4ème dynastie celle des Buonaparte. Ainsi, la mafia corse envahit le Louvre avec Madame mère, ses trois sœurs et ses trois frères. Fort de tout cela, ce brillant capitaine d’artillerie mais qui n’avait aucun sens politique, se laissa entraîner par ses comparses dans le ridicule et dérisoire empire qui lui permit de créer des barons, des duc et des princes, au profit de ses camarades anciens sergents recruteurs de l’armée royale.
Il décida de suivre la route de Charlemagne dont il n’avait ni la prestance, ni le charisme. Médiocre visionnaire politique, il ne se rendit pas compte que sa carrière était terminée après la défaite de Trafalgar et l’éclatement de la marine française, ce qui compromettait beaucoup son rêve de blocus continental. Toujours aussi mégalomane, il décida d’épouser Marie Louise nièce de Marie Antoinette, sous les applaudissements de nos concitoyens aussi bêtes qu’idiots qui avaient vomi sur Marie Antoinette dix avant car elle était autrichienne. Etant un médiocre politique, il fut vite en désaccord avec ses mentors Fouché et Talleyrand qui l’abandonnèrent à son triste sort : l’affaire d’Espagne et la retraite de Russie.
Cette opération vers la Russie fut le signe avant-coureur de la fin de l’aigle qui allait y perdre toutes ses plumes pour rester un simple corbeau. Certes, l’armée russe était une armée faible mais elle avait un allié qui s’appelait l’hiver. Aussi, il arrêta vite ses fanfaronnades et se sauva dans son carrosse pour regagner la France en abandonnant la grande armée : en réalité, ce n’était plus la grande armée mais un troupeau qui se noyait progressivement dans les eaux glacées des rivières russes, selon Victor Hugo. Médiocre politique, il ne s’était pas rendu compte qu’il s’était mis toute l’Europe à dos, saturée de vingt ans de guerre inutile.
Les « alliés » qui n’avaient pas pris conscience du vrai drame, ne créèrent pas un tribunal à Nuremberg pour juger ce criminel de guerre, mais lui offrirent un petit royaume à l’île d’Elbe. De là il répartit poussé par ses anciens collègues sergents recruteurs pour à nouveau conquérir l’Europe. Malgré les cancans de l’époque, son vol ne fut pas celui de l’aigle mais celui de l’étourneau, il fit même un référendum pour savoir si on voulait le garder. Le « oui » l’emporta à une très large majorité mais il faut rappeler qu’il y eut 95% d’abstention. Près d’un tiers du pays ne s’était pas rallié à lui, et il entraîna l’armée française avec les Marie-Louise, recrus de moins de 15 ans, vers une raclée qu’il méritait pour sa prétention et sa vanité. Les « alliés » occupèrent pour la deuxième fois en deux ans notre territoire national, notre nation survécut grâce à l’intelligence politique de l’avant dernier bourbon Louis XVIII. En tant qu’homme providentiel, Napoléon fut plutôt le fossoyeur de l’influence et de la langue française à travers l’Europe. Pourquoi les « alliés » n’ont-ils pas mis en place un tribunal pour condamner ce criminel de guerre responsable en 15 ans de plus de 15 millions de morts ? Que Dieu nous garde des hommes providentiels !
La première expérience comme on l’a écrite a été désastreuse : la France envahie à deux reprises, une indemnité de guerre énorme à débourser, le deuxième traité de Paris nous enlevant la Savoie, Philippeville (Luxembourg), les Seychelles, l’île Maurice, mais encore la fin de notre rayonnement intellectuel sur l’Europe. C’est un capétien Louis XVIII qui avec sa sagesse toute royale régla rapidement les indemnités de guerre et rétablit l’équilibre économique et financier du pays. Mais très vite, la monarchie fut à nouveau renversée toujours grâce aux forces occultes et financières : les républicain conservateurs n’hésitèrent pas en juin 1848 à tirer sur la populace en faisant plus de 3000 morts (la tentative de remise en ordre de Louis Philippe n’avait couté que 18 morts six mois auparavant).
Ces puissances financières cherchaient à nouveau un homme providentiel : ils trouvèrent un comploteur aux petits pieds vaniteux et ambitieux comme son oncle Napoléon Ier. Donc ce Louis sera le 1er président de la République française élu au suffrage universel. Certes, il n’avait pas les talents militaires de son oncle, et encore moins de sens politique, mais par un prestige qu’il cherchait, il se fit nommer empereur et devient Napoléon III. Après avoir aidé la gauche révolutionnaire en Italie, pour y faire une unité illusoire, il tenta pour son prestige personnel de créer un empire au Mexique en se servant de Maximilien d’Autriche qu’il abandonna au premier grand revers. Dans le même sens, après avoir clamé son catholicisme triomphant, il abandonna la papauté aux voyous garibaldiens en sacrifiant les zouaves pontificaux.
Devant ces « brillants » résultats, pour montrer qu’il était un grand chef d’Etat sans aucun allié, il s’attaqua à la plus puissante armée européenne celle de la Prusse. Le résultat ne se fit pas attendre : l’armée française sous son commandement fut battue à plate couture à Sedan et la France était une nouvelle fois envahie et occupée pendant des mois et des mois. Cette armée française là connut une débâcle comme elle en connaitra une en juin 1940 et l’une de nos plus belles provinces, l’Alsace-Lorraine, fut arrachée au territoire national. Voilà le résultat de la recherche de l’homme providentiel…Et ce n’est qu’un début…
Après l’essai de la mafia corse, les Français cherchèrent un homme providentiel au milieu des étoiles…avec bicorne et képi. Le premier de la série sera l’illustrissime général Boulanger, qui n’avait pour lui que d’être bel homme. Dans la foulée de l’esprit revanchard et franchouillard qui avait mal réagi à la défaite de 1870, ce général d’occasion réuni sous son nom toute la série de ceux qui voulaient prendre une revanche sur la défaite et récupérer l’Alsace-Lorraine.
Malheureusement ce brave général était un velléitaire qui savait bien caracoler devant les défilés mais qui se dégonfla au moment où il allait être porté au pouvoir à l’Elysée. En fait, il s’exhibait sur les champs de manœuvre où le bon public français allait l’admirer. Bien évidemment, ce plaisantin allait beaucoup décevoir, quand il alla se suicider sur la tombe de sa maîtresse à Bruxelles.
Mais l’histoire n’est pas finie. Le prochain homme providentiel sera couvert de lauriers et alla jusqu’à avoir sept étoiles…Comme vous l’avez compris c’était un maréchal de France. Après une série d’atermoiements, la République alla cahin-caha jusqu’à une nouvelle déroute face à la Germanie en 1940. Cette déroute fut un effondrement. Les socialistes issus du Front Populaire avaient réduit le service militaire à un an, alors que de l’autre côté du Rhin tous les hommes étaient mobilisés… Nos braves socialistes n’eurent plus qu’une solution : trouver un homme providentiel pour sauver la situation et demander l’armistice. Tapi dans l’ombre, le vieux maréchal de 84 ans en profita pour saisir le pouvoir avec une assemblée totalement à gauche qui lui donna les pleins pouvoirs. Ces braves députés avaient trouvé le bouc émissaire à qui ils voulaient faire porter la défaite. Ce nouvel homme providentiel était un vieil homme, il n’avait pour eux qu’une qualité : il s’était toujours proclamé républicain, il faisait donc l’affaire. Au lieu de sauver la France il fut l’un des promoteurs de la guerre civile dans notre pays. On peut lui pardonner, c’était un vieillard !
Pendant ce temps-là, un autre étoilé, avec deux étoiles provisoires, menait ses intrigues. Il s’était lui-même désigné homme providentiel en fuyant en Angleterre, dont il devint le valet. Pour assurer son pouvoir, il fit sortir des prisons de France et de Navarre tous les communistes qui avaient déserté en 40, à l’époque où Staline et Hitler étaient copains. Il s’estima alors le sauveur de la France alors qu’il n’était seulement qu’un déserteur, comme Maurice Thorez le chef des déserteurs en France. Après quelques démêlés avec les tenants du système (communistes, socialistes, radicaux, démocrates-chrétiens etc.) il quitta le pouvoir en claquant la porte et en précisant « qu’il était le seul recours pour la France ». Il resta en embuscade dans son village durant treize ans, et profitant de la bêtise et de l’ignorance des Français d’Algérie, il s’empara du pouvoir…en précisant qu’il avait sauvé la République. On pourrait lui donner un satisfecit, mais en sauvant cette République, il compromettait l’avenir de la France. Et pour en finir avec ce sauveur, rappelons que devant les grands troubles sociaux de mai 68, il se sauva en Allemagne.
Quand on survole l’histoire de notre pays, on constate que le seul homme providentiel qu’on a connu, il s’appelait Jeanne d’Arc…qui chassa l’ennemi de France et fit couronner le roi à Reims, ce roi qui n’était pas un homme providentiel mais l’héritier des Capétiens qui ont construit la France. ■
Monsieur, si la république a montré ses limites, des républicains ont montré cependant leur valeur. Il notoire que les 1ers résistants, dès 1940, étaient royalistes (Cordier, Renouvin, etc…) et ont rejoint de Gaulle. Alors, étaient-ils aussi des déserteurs ? Votre article et sans nuance, ramener Napoléon au niveau où vous le faites, me semble très léger au niveau historique. En outre, l’histoire de la France c’est un tout. Cordialement.
Pour le dire en passant à Jean : on trouve les «nuances» que l’on tient absolument à concevoir. Pour ma part, j’apprécie particulièrement les nuances radicales !
Je n’ai pas la moindre idée de qui vous êtes, Jean-Pierre Hollender, mais j’aime fort votre sens de la nuance ! En effet, je ne sais trop comment on peu broder la nuance autour d’un charnier millionaire, millénaire, centenaire, fût-il d’une huitaine de cadavres «seulement»… Je ne vois guère de nuances à dégager de la conscription obligatoire, de l’éducation obligatoire, du suffrage universel et du laïcatoire. Grâce à votre excellent «papier», je me trouve bien accompagné en mes réflexions solitaires.
Vive Dieu, la France et le Roi ! … Et, pour ceux qui ont connu le très excellent «Bébert de Maubert» d’il y a quarante ans, et qui ne faisait évidemment pas dans la nuance (mais il savait danser le menuet, lui!), j’ajouterai à l’adresse de ceux qui nous «policent» démocratiquement ce que, après la chouanne exclamation que je viens de dire, il déclara à la flicaille qui l’avait interpellé, dans la compagnie d’un fils de France (excusez du peu!) : «Pour le reste, allez vous faire foutre !»
«Et prions Dieu que tous veuille absoudre.» (FRançois Villon)
Jean-Pierre Hollender est un fidèle militant d’AF ; en Algérie (Constantine, je crois), puis Montpellier, puis Grenoble (il fut président très dynamique de la section de l’Isère de l’Union royaliste Dauphoiné-Savoie) avant son retour à Montpellier.
Bon résumé , qui fait que philosophiquement on peut faire ressortir que le système républicain qui puise au hasard des temps ,dans le peuple un homme ambitieux, ne remplacera jamais un roi divin qui a le temps pour gérer et protéger son peuple. Le seul point faible est quant la royauté s’éloigne du peuple et quant le parlementaire est trop exigeant et borné. L’histoire actuelle du monde nous montre l’impuissance d’un président Français face aux exigences de ceux qui se prennent pour des grands, mais le dernier des grands a installé l’ENA, aussi depuis nous sommes sauvés.
Article brut de décoffrage, pas vraiment nuancé, par contre Napoléon n’a pas eu de relations avec Hortense, mais plutôt avec sa mère Joséphine de BEAUHARNAIS ,née Marie Josèphe TASCHER de la PAGERIE veuve du général exécuté par la voyoucratie révolutionnaire, mais du genre « veuve joyeuse »
A peine caricatural… le balancier de Demos à Cesar est inévitable (au moins en France).