Par le Doyen Jean-François Poli.
En avril 2021, une brouille diplomatique avait été provoquée par le régime de M. Sanchez entre le Royaume du Maroc et l’Espagne qui avait accueilli, pour y être soigné, le chef des séparatistes du Polisario, Brahim Ghali. Dans cette affaire l’Espagne avait oublié qu’aux yeux des Marocains, la cause du Sahara est au moins aussi importante que l’était pour les Français celle de l’Alsace – Lorraine occupée par les Allemands.
La détermination marocaine au sujet du Sahara Marocain l’aura finalement emporté puisque le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a déclaré, presque un an après son faux pas, que le plan marocain d’autonomie pour le territoire du Sahara marocain est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend ». Il n’en fallait pas plus pour que le régime algérien, créateur et soutien d’un groupe séparatiste en pleine déliquescence depuis le lâchage des mercenaires cubains, allemands de l’est et autres (au point d’être obligé d’avoir recours à des enfants soldats pour donner l’impression d’exister), rappelle son ambassadeur à Madrid dès le lendemain, démontrant si besoin est son implication dans le conflit.
Rappelons que le plan d’autonomie a été présenté par le Maroc en 2007, et qu’il constitue la seule proposition sérieuse pour mettre un terme à un conflit artificiel, reliquat de la guerre froide. Outre la France qui a apporté un soutien majeur au Maroc depuis 1975, de nombreuses puissances dont les Etats-Unis appuient ce plan qui a l’aval du secrétaire général des Nations Unies, M. Antonio Guterres. Récemment, l’Allemagne a couvert d’éloges le plan marocain et loué le rôle majeur du Maroc au Maghreb, en Méditerranée et au Sahel.
En réponse au discours du Roi Mohammed VI appelant à « inaugurer une étape inédite dans les relations entre les deux pays, fondée sur la confiance, la transparence, la considération mutuelle et le respect des engagements », Madrid a annoncé qu’une visite de Pedro Sanchez au Maroc est programmée et que le ministre des affaires étrangères José Manuel Albares se rendra à Rabat « avant la fin du mois » dans le cadre de cette normalisation des relations entre les deux pays.
La décision espagnole qui vise à garantir « la souveraineté et l’intégrité territoriale » du Maroc est bien entendu un acte majeur comme l’a été la décision du président des Etats-Unis de reconnaître la marocanité des territoires du Sahara marocain et d’ouvrir un consulat à Dakhla sous la présidence de Donald Trump. Dans ce contexte on aimerait que la France qui a toujours soutenu les droits du Maroc reconnaisse à son tour – comme une vingtaine d’autres Etats – la marocanité du Sahara marocain. Mais qu’attendre sérieusement du Président Macron, adepte du « en même temps », qui ne semble pas avoir une véritable vision géopolitique autre que celle calquée sur la position de l’administration Biden et de ses séides et qui persiste dans une attitude peu compréhensible de soutien au régime algérien ? ■
Jean-François Poli
Universitaire, avocat
Directeur des programmes de l’Observatoire d’études géopolitiques
Excellent Bravo
Quid des enclaves Espagnoles en territoire Marocain ?
Très juste, Verdu ! Ces enclaves qui permettent à des milliers de migrants d’entrer en « Europe » !
Quand l’Espagne se décidera-t-elle à larguer ces confettis ?
Quand l’Angleterre renoncera à Gibraltar.
Absurde ! Gibraltar est en Europe !
Quel rapport? La contestation de la présence espagnole en Afrique se fonde sur la colonisation. Or Gibraltar est resté trois siècles – et est toujours pour l’essentiel -une colonie britannique, bien qu’européenne. Si tu avais lu les textes de la commission de décolonisation de l’ONU, tu aurais compris que les deux questions sont liées. En réalité je sais bien que la question de Ceuta et Melilla ne t’intéresse que parce que tu observes que ces deux présides sont des portes entrouvertes à l’immigration africaine. Mais en fait, il serait facile d’expulser les envahisseurs, si les Espagnols n’étaient pas ligotés par les traités qu’ils ont signés dans le cadre de l’UE, et par la jurisprudence de la CEDH. C’est donc bien dans notre absurde ordre juridique que se trouve la source de nos malheurs.
Tu as raison sur le fond, naturellement et ce sont les traités absurdes que nous avons signés qui aggravent la situation.
Mais tu ne m’empêcheras pas de penser que la contiguïté de cette parcelle espagnole avec l’Afrique est une sorte de tentation voluptueuse pour ceux qui veulent venir. Et je dis la même chose de la Guyane dont il faudrait que nous nous débarrassions vite avant qu’elle ne devienne brésilienne. Et naturellement de l’absurde Mayotte…
On pourrait aussi se débarrasser de la Corse, du pays Basque, de la Bratagne, de Marseille etc. C’est comme cela qu’on détricote la France.
Le Pays basque, la Bretagne, Marseille sont profondément français.
La Guyane ? Vous voulez rire ,
Quant à la Corse…