Sur la constance et, souvent, la pertinence, de nos analyses, il faut relire les explications de Jacques Bainville. Elles n’invitent pas à la jactance ou à l’orgueil mais plutôt à la modestie.
Voici :
« On veut bien rendre hommage quelquefois à la clairvoyance de l’Action française et, notre collection en main, on montre que nous n’avons pas jusqu’ici trop mal annoncé l’avenir. Pourtant l’Action française n’est pas une réunion de somnambules et la science des tarots ne nous est pas familière. Nous n’avons pas davantage joué une chance, exploité une veine. Kiel et Tanger, l’Avant-Guerre sont des livres prophétiques. Mais qu’y a-t-il à l’origine ? Qu’y a-t-il à la base ? Une critique des idées. Maurras nous a enseigné d’abord à chasser les « nuées », à rejeter les « faux dogmes », à lire dans le livre de la réalité. Sans ce travail préliminaire, nous nous serions trompés comme les camarades, nous n’avions pas plus d’espoir de tomber juste qu’eux…
Ce n’est pas de la louange que nous voulons pour nous. C’est de nos idées, c’est de notre méthode qu’il importe de dire du bien. Ce sont elles qui sont de bonnes conductrices. C’est à elles que nous devons de déchiffrer la réalité, de ne pas nous perdre dans la forêt obscure. Bonne méthode, justes idées, soyez remerciées et, pour les jours à venir, dirigez-nous encore… » ■
Jacques Bainville
2 janvier 1915 – Journal