À l’Action Française et au-delà de l’Action Française, les 70 ans de la disparition de Maurras seront largement commémorés, évoqués, commentés. Sa vie, son œuvre, sa pensée politique et sa pensée tout court n’ont, en vérité, malgré ce qu’ont pu en dire des « observateurs » superficiels et des disciples volontiers victimaires, jamais quitté le cœur du débat public français. À cet esprit en quelque sorte de maintenance de l’héritage maurrassien, nul doute que l’Action Française apportera toute sa part.
Nous pensons aussi à un autre anniversaire qui marque une date importante dans l’histoire du royalisme français. C’est celui, il y a vingt ans, en juin 2002, de la rencontre des Princes et des royalistes au rassemblement que ceux-ci tenaient à Montmajour puis aux Baux de Provence, depuis 1969, soit, en 2002, depuis trente trois ans ! Des retrouvailles en quelque sorte historiques, après que le Comte de Paris (Henri VI) avait mis fin, en 1937, aux relations entre le Prince et l’Action Française. Par sa présence aux Baux de Provence, en ce mois de juin 2002, le Prince Jean, duc de Vendôme, aujourd’hui comte de Paris, accompagné de son frère, le prince Eudes, duc d’Angoulême, mettait fin à cette longue période d’éloignement.
Nous évoquerons donc, de loin en loin, au cours de cette année 2022, sans nostalgie aucune, ce que nous avons appelé parfois l’aventure de cette suite exceptionnelle de rassemblements royalistes à l’écho médiatique indéniable. Primo, il s’agit de conserver la mémoire de notre histoire. Secundo, d’en retenir selon l’expression de Maurras, « le transmissible et le fécond » en vue de nos actions politiques présentes et futures.
Voici, pour commencer, en attendant d’autres contributions, sur d’autres périodes et d’autres sujets, un premier document filmé d’une dizaine de minutes, document dont sont expliqués plus loin l’origine et le contenu.
Ce sont ici des images du premier rassemblement royaliste de Montmajour le 8 juin 1969. Images anciennes, donc, prises par Michel FRANCESCHETTI. Elles n’ont pas la qualité technique d’aujourd’hui. Il s’agit plutôt d’un document d’archives, à regarder comme tel. Précieux parce qu’il restitue un moment d’histoire du royalisme français, un instantané sur l’Action française, au sortir des événements de mai 68. Et à la fin de l’ère gaulliste.
Après les désordres de mai 68, l’Action Française apparaît comme le seul mouvement à pouvoir contrer le marxisme tout en contestant le système dans ses bases mêmes. Réunions publiques et meetings s’enchaînent pendant toute l’année. On utilise les affiches, les tracts et tous les moyens de communication de l’époque. L’Action française multiplie les activités et se fait entendre partout.
Et les royalistes provençaux décident d’organiser un rassemblement royaliste qui a lieu le 8 juin 1969 à Montmajour, dans le majestueux site de l’abbaye du même nom, près d’Arles, près de la Camargue, près de la Vendée provençale.
Des milliers de tracts et d’affiches sont diffusés dans toute la Provence et l’action porte ses fruits. Le jour dit, le public est nombreux à se rassembler sur le plateau de Montmajour.
Le site a été préparé par les responsables et les militants de l’Union Royaliste Provençale. Les orateurs annoncés sont présents.
Les journalistes sont frappés de voir les visiteurs et les militants tirer à la carabine sur Marianne et sur les politiciens du moment. Certains quotidiens – dont Le Monde – en feront leur titre.
Des panneaux d’information montrent l’intensité militante de l’année écoulée.
La réunion est ouverte par Pierre Chauvet, président de l’Union Royaliste Provençale, qui lit les nombreux messages de soutien reçus.
Xavier Vallat dénonce la stupidité du suffrage universel appliqué à la désignation du chef de l’Etat.
Pierre Pujo, directeur d’Aspects de la France, l’hebdomadaire de l’Action française, pointe les échecs désastreux des diverses républiques.
Hilaire de Crémiers rappelle que nous sommes royalistes parce que nous en avons assez du pouvoir de l’Argent et que nous voulons que le travail français soit protégé.
Pierre Debray dénonce la technocratie au pouvoir qui veut détruire la France pour réaliser son rêve européiste.
Gérard de Gubernatis appelle chacun à l’engagement, dans la ligne de l’Action française et l’esprit des camelots.
Ce rassemblement sera le premier de trente-cinq autres couvrant une large plage de l’histoire de l’Action française.
Quelques personnalités ou militants reconnaissables par ordre d’apparition dans ce document …
Jacques DAVIN – Christian MONDOLONI – Gérard POL – Thierry Laurens – Fabrice O’DRISCOLL – Jean LAVOËGIE – Yves BOULON – Alain BOURRIT – Michel FRANCESCHETTI – Xavier Vallat – Gérard LECLERC – Pierre DEBRAY – Didier ARNOUX – Pierre CHAUVET – Suzanne IMBERT (Reine du Félibrige) – Pierre PUJO – Hilaire de CREMIERS – Gérard de GUBERNATIS – Bernard LUGAN – Patrice BERTIN. ■
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Rassemblement 1969 :
Je constate la présence à ce rassemblement,
la présence de Suzanne IMBERT, l’ancienne
Reine du Félibrige,(1934-1941),que Charles
Maurras sappelait en provençal la Réino que
canto ,car elle était la seule qu’il pouvait entendre.Sa mémoire demeure ,dans son village de Roquemaure (Gard ).
Alix Gannat ,proche de Maurras,la connaissait très bien……..
mes amis
vous annoncez la présence de mon ami Patrice BERTIN à montmajour?
ou puis je le voir?
@Bernard VINCENTI
Regardez tout à la fin du film la dernière image en noir et blanc qui est une photo. Patrice Bertin s’y trouve côté gauche. Bien-sûr, encore faut-il le reconnaître. Il était tout jeune en 1969…
Patrice Bertin est, à la fin, juste devant Bernard Lugan, à la gauche de Christian Mondolini.
Au fait, j’ai bien dû regarder dix fois ce film de Michel franceschetti, l’avoir scruté image par image… et ne m’y être pas retrouvé ! Quelle honte ! Michel, pourquoi m’as-tu fait ça ?
Au fait aussi, la fille qui tire à la carabine, ce n’est pas Lilian Debroas ?
On ne commémore pas un anniversaire : on le célèbre.
Ou on commémore une naissance.
Vous avez raison. Nous avons modifié notre titre. Merci de votre aide !