Par Christian Romain.
Nous ne voyons guère à ajouter à cet article – somme toute assez rigolo – paru avant-hier dans Causeur (19.04). Outre celui d’être drôle – ce n’est pas inutile après les presque trois heures de débat d’hier soir, où Macron a tenté de toujours paraître le sachant, le compétent, l’actif, le courageux, le maître des dossiers comme des horloges, l’honnête tenant du camp du Bien, cet article a aussi le mérite de remettre, sur ces différents points polémiques, les choses en perspective, et de rétablir la réalité des choses du côté de chez Macron où rien n’est rose. Ni blanc. On lira ces lignes avec intérêt et même avec plaisir.
Causeur se joint à l’ensemble de la presse française et apporte sa modeste contribution à la quinzaine anti-fasciste.
Parfois, j’essaie d’imaginer ce qui pourrait arriver si Mme Le Pen était élue présidente.
D’abord, n’ayant pas grand monde autour d’elle, son gouvernement serait composé en partie d’incapables plus ou moins guignolesques. Un peu comme le sont ou le furent, par exemple, Mme Ndiaye, Mme Schiappa, M. Véran ou Mme Buzyn.
Il y aurait aussi quelques ralliés de la dernière heure, comme le fut M. Le Maire qui, quelques jours avant la victoire de M. Macron, expliquait que ledit M. Macron était « une coquille vide ».
Un entourage suspect
Et puis bien sûr, il y aurait des gens, vieux politiciens ou dirigeants de la société civile, qui traîneraient derrière eux des bouquets de casseroles. Un peu comme, par exemple, M. Bayrou, Mme de Sarnez ou M. Ferrand, le roi de l’acrobatie immobilière.
Peut-être même trouverait-on dans l’entourage de Mme Le Pen des personnages au passé et à la fonction troubles, des espèces d’hommes de main que l’Elysée protègerait contre vents et marées, allant pour cela jusqu’à demander à des hauts fonctionnaires de mentir et de se parjurer devant une commission sénatoriale. Comme qui dirait, des profils à la Benalla.
Ensuite, la gouvernance de Mme Le Pen serait évidemment marquée par la violence antidémocratique. On pourrait, par exemple, voir des manifestants se faire éborgner par les forces de l’ordre, sous les ordres d’un préfet de police hargneux qui considèrerait que les manifestants et lui « ne sont pas dans le même camp ». Peut-être même que, pour justifier ces violences, le ministre de l’Intérieur irait jusqu’à inventer une prétendue prise d’assaut d’un hôpital par les manifestants, pourquoi pas ?
Un programme antisocial
Cette gouvernance multiplierait évidemment les mesures antisociales. Par exemple, les APL pourraient être réduites, le RSA octroyé à condition de travailler bénévolement 15 ou 18 heures par semaine, et l’âge de la retraite reculé.
Dans le même temps, les impôts pesant sur les plus riches seraient réduits ou supprimés, ce qui permettrait à ces super-riches d’accroître leur fortune de plus de 80% en moins de deux ans, comme ce fut le cas pendant la pandémie de Covid-19.
Des décisions arbitraires et contradictoires sont à craindre
Il se pourrait aussi que, décidant seule ou en compagnie d’un petit cénacle mal identifié, elle multiplie les décisions arbitraires et contradictoires, imposant par décret un jour le port de quelque chose, le lendemain l’interdiction d’autre chose, sans que personne ne puisse en comprendre les tenants et les aboutissants. Dans cette même veine, elle pourrait carrément décider d’exclure de leur travail certains fonctionnaires trop rétifs, et de les faire molester et humilier par la police s’il leur prenait fantaisie de prétendre s’insurger.
Et n’oublions pas le mauvais goût de Mme Le Pen, qui l’amènerait à faire redécorer les plus belles salles de l’Elysée avec des meubles, des tapis et des tableaux dans le pire style de parvenu levantin. Ou qui lui ferait inviter dans notre palais national, pour la Fête de la Musique, des groupes bruyants et interlopes à peine dignes de se produire dans le cabaret « Chez Michou ». Sans compter qu’elle pourrait aussi – qui sait ? – se faire photographier avec de beaux corps basanés dans des poses exagérément suggestives.
Enfin, je ne vous parle même pas de la façon dont Mme Le Pen pourrait, se soumettant à la doxa libérale de l’UE, brader à vil prix quelques-uns des fleurons de l’industrie française, privatisant les profits tout en mutualisant les pertes pour le plus grand bénéfice de quelques entreprises privées rapidement reconnaissantes. Ou peut-être aussi que, soucieuse de remercier des vieux copains d’école qui l’auraient aidée à gagner l’élection, elle leur renverrait l’ascenseur en commandant à leurs cabinets de conseil des missions dont le prix serait aussi élevé que la finalité en serait floue ?
Oui, il pourrait bien arriver tout ça si Mme Le Pen était élue.
Il ne faut surtout pas voter pour Mme Le Pen. ■
Tous ceux qui voteront Macron pour ne pas voter Le Pen
Tous ceux qui s’abstiendront
Tous ceux qui voteront Bulletin blanc
n’auront aucun droit de rouspéter contre Macron, pendant les 5 ans à venir..
D ‘accord avec Vous, à ceux qui auront voté MACRON et qui se plaindront, on pourra toujours copier La FONTAINE, version 2022: que faisiez vous en Avril?????, vous votiez MACRON, j’en suis fort aise, et bien dansez maintenant
commentaire injuste et c’est une extrapolation facile de ce que fut réellement le quinquennat de Monsieur le Président Macron
Il faut lire « entre les lignes » et avoir de l’humour: ce qui est reproché par avance à Marine LE PEN, c’est EXACTEMENT ce qu’à fait MACRON, durant 5 ans c’est le faites ce que je vous dis, pas ce que je fais
Je ne comprends pas où «brossaud» situe ce qu’il pointe comme une «extrapolation facile»… Au fond ce petit article satirise, maigrement, certes et somme toute, mais la satire n’est jamais plus ample que cela.
Quant au «commentaire injuste», qui doit viser «nicole», il n’est pas exactement injuste mais, seulement, et peut-être, trop lapidaire. En effet, on peut parfaitement mépriser la démocratie et, par conséquent, en arriver à ne pas voter ou à voter blanc (surtout si cela signifie «vive le Roi!») sans pour autant n’avoir «aucun droit de rouspéter» contre ce qui a justement provoqué l’attitude réactionnaire.
Ceux qui voteront pour le Maqueron – vain blanc affriolé de fausse négritude faite guignolade obscène –, ceux-là ne rouspèteront pas puisqu’ils seront contents, ravis, repus, pansus, glandus rotant et ricanant en avisant notre dégoût.
Une seule solution : la Contre-révolution ! Mais pour celà, il faut aller chercher très en profondeur ce qu’elle représente pour en trouver les ressorts et réussir à les faire jouer, mais… au fond, ce sont ceux de la Providence.
En attendant…
Pour ma part, je vais voter Le Pen, et ce, sans «me boucher le nez», comme se justifient certains (on se demande bien d’où leur vient cette soudaine sensibilité olfactive), comme j’ai toujours respiré à pleines poumons lorsque j’agis d’une manière ou d’une autre, alors que la seule idée du bulletin de vote me donne pourtant la nausée… Mais en pareille débine il faut bien, soit, le fouler au pied dédaigneusement, soit, le déposer dans l’urne, sous peine de se trouver réduit à l’avaler une bonne fois pour toutes.
Vive Dieu, la France et le Roi !
J’avais apprécié l’audace la justesse du portrait d’émmanuel macron ,hier, par Aritide Renou,je me délecte aujourd’hui de cette satire ironissime deC Romain!C’est comme inversees dans un miroir la plupart des anomalies du quinquennat actuel.Pourvu que ça change!