Sur sa page Facebook… François Huguenin Maillot a simplement écrit – que nous faisons nôtre :
À Dieu Jacques Perrin.
Il avait été l’acteur fétiche de Pierre Schoendoerffer, mais aussi un acteur de la tribu Demy.
La 317e section (un des deux plus beaux films de guerre que je connaisse), Le Crabe-Tambour m’ont profondément marqué. Et toute une génération…
Et bien sûr, les chefs d’œuvre de Zurlini : Journal intime et La Fille à la valise ! ■
Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui ont réagi de même et dit leur émotion au décès de Jacques Perrin.
J’ai vu la 317ème section quand j’étais saint-cyrien. J’ai rencontré plus tard Jacques Perrin avec Pierre Schoendorffer et j’ai pu lui dire combien il avait su incarner un jeune lieutenant qui aurait pu être nous si nous étions nés plus tôt et retrouvés dans la même situation que le sous-lieutenant du film…jusqu’aux gants de cuir.
Merci, mon Général, de votre témoignage qui associe le souvenir de Jacques Perrin à celui de Pierre Schoendorffer. Ils nous ont quittés avec un écart de tout juste dix ans. Nous n’oublierons ni l’un ni l’autre.
Si le Centre National de la Cinématographie avait un tant soit peu de jugeote, il ferait distribuer « Les enfants de Lumière » dans les écoles. Ce parfait montage produit par Jacques Perrin est un chant d’amour au cinéma français, à sa variété, à sa permanence, à sa substance et il montre très bien que le cinéma n’a commencé ni avec le parlant, ni avec la couleur, ni avec le numérique…
Trois cents extraits d’œuvres de toutes les époques et de tous les genres, de tous les tons et de toutes les qualités, pour un plan quelquefois seulement, ou pour quelques secondes, avec une virtuosité exceptionnelle dans l’éclectisme, une grande tendresse dans le commentaire parfaitement dit par Jacques Perrin soutenu par la musique de Michel Legrand, tour à tour délicate, guerrière, emphatique, discrète, subtile, intelligente…
On passe en un instant d’Ophuls à Godard, de Truffaut à Delannoy, d’Arcady à Clouzot, et à chaque fois, emporté par le rythme, on est ravi, enthousiasmé, grisé. On joue en famille à être le premier à donner le nom du film qui passe (et il faut aller vite) ou, plus tranquillement, on active la fonction qui sous-titre ce nom. Personne n’est oublié, des grands décorateurs (Trauner,d’Eaubonne, Douy) aux grands dialoguistes (Prévert,Jeanson, Audiard), on saute des saynètes bouffonnes du Muet aux grands classiques connus de tous, on reconnaît au vol les acteurs, les vedettes, les seconds rôles, les simples silhouettes…
Et on en voudrait encore, on voudrait que cette révision, arrêtée en 1995, date de sortie du film à l’occasion du Centenaire du cinéma, soit prolongée, encore améliorée, enrichie parce que ces réalisateurs, ces comédiens, ces dialoguistes, ces décorateurs, ces costumiers, ces musiciens, ces gens du cinéma du plus célèbre au plus obscur ne cessent de nous donner des joies formidables et des bonheurs exceptionnels.
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